À l’École des lettres - par Popésie et Maïté Robert - Dargaud

Bienvenue dans la classe XIX ! Pourquoi donner son numéro en chiffres romains ? Tout simplement parce que cette classe imaginaire rassemble tous les futurs grands auteurs français du XIXe siècle, qu’ils soit écrivains ou poètes. De Paul Verlaine à Victor Hugo en passant par Georges Sand ou Maupassant, ils disposent tous d’un caractère déjà bien affirmé, qui reprend les principales spécificités qui rendront leurs styles aussi uniques.

Ces « graines de star » se rencontrent donc et apprennent à s’apprécier ou à s’opposer, au gré des différences activités proposées par leur institutrice. L’occasion de se distinguer et de faire valoir leurs goûts particuliers, en classe ou en dehors.

Entre chaque scène, une double page au style léger vient apporter du fond à la présentation.

Le scénariste et youtubeur PoPésie n’en est pas à son coup d’essai concernant les grandes figures littéraires. On lui doit déjà Les Bons Gros Bâtards de la littérature aux Editions Lapin. Comme ce titre le laisse supposer, cet ouvrage dessiné par Aurélien Fernandez et paru en 2020 n’abordait pas les aspects les plus reluisants de notre panthéon littéraire.

À l’École des lettres prend heureusement le parfait contrepied de l’album précédent. Les saynètes mettant en scène les auteurs illustres sont aussi mignonnes que chargées d’informations. Le dessin kawaï de Maïté Robert permet de l’adresser aux plus jeunes lecteurs, surtout que les noms des personnages sont souvent rappelés à chaque page, pour que les lecteurs de tous âges puissent suivre les discussions et faire le lien entre le sujet, les réactions des intéressés et leurs styles littéraires.

Un ton volontairement décalé, mais toujours authentique !

À l’École des lettres se n’adresse pour autant pas uniquement aux plus jeunes. Entre chaque court récit, on retrouve l’analyse d’un écrivain célèbre ou d’une thématique. Se basant sur leurs écrits, les auteurs mettent en exergue le caractère des personnages visés, leur façon de se comporter.

L’ouvrage introduit successivement les grands auteurs et l’analyse de certains morceaux choisis (Hugo, Balzac, Baudelaire, Zola, etc.) tout en ironisant gentiment leurs facéties littéraires. Les aventures de Verne, les descriptions kilométriques de Balzac, l’aspect plus morbide des poèmes de Baudelaire, etc. S’ensuivent des sujets qui font réagir nos jeunes écrivains en herbe, avant de voir en réalité comment ils se comportent à leur encontre (les animaux, les paradis artificiels, le féminisme, etc.).

À la fois gentiment décalé, et fort de ses multiples degrés de lecture, À l’École des lettres séduira petits et grands, pour peu qu’ils disposent bien entendu d’un minimum de bagage littéraire afin de saisir les multiples allusions. C’est aussi un livre que l’on pourra lire à quatre mains, les plus âgés expliquant aux plus jeunes le comportement de ces enfants décidément pas comme les autres.

Si vous désirez avoir un aperçu de ce cocktail hors normes, Dargaud propose un cahier gratuit de jeux qui se base sur ces écrivains en culottes courtes. Un univers qui séduit, à voir le succès des posts sur l’Instagram de la collection Mâtin, quel journal !. Si cela se confirme en librairie comme on l’imagine, un second opus pourrait voir le jour, avec les auteurs du XXe siècle, qui font d’ailleurs déjà une apparition au XIXe en tant que guest stars !