Les Mondes perdus T. 1 : « Le Crâne de Lubaantun » - Par I. Lemaux et Aucha - Ed. Dupuis

Rappelons que les crânes de cristal, popularisés par le quatrième volet de la saga des Indiana Jones - pas le plus réussi de la série - sont des représentations de crâne humain en cristal de roche. Façonnés à partir du XIXème siècle en vue de se faire passer pour de l’art aztèque ou maya et soit disant dotés de pouvoirs surnaturels, ils attiraient nombres d’amateurs d’ésotérisme.

La traversée de l’Atlantique

Graphisme soigné et couleurs lumineuses.

Le Crâne de Lubaantun et quelques autres de même acabit seraient, dans la BD d’Isabelle Lemaux-Piedfert (dessin), Aucha (scénario) et Aurélie F. Kaori (couleurs), la voie vers le royaume perdu d’Atlantide. L’île mythique, évoqué par le philosophe grec Platon, a déjà connu une postérité fertile.

Voilà pour les références.

Quid de l’histoire de ce 1er tome ?

Londres, début de l’été 1920, Amelia dite Amy, adolescente de 13 ans au caractère affirmée, se passionne pour les sciences naturelles et l’histoire, en particulier l’archéologie (son père adoptif étant un célèbre archéologue).

Plutôt que de faire sa valise pour rejoindre sa cousine Mathilda à Manchester, elle convainc James Harnett de l’emmener comme assistante de sa prochaine expédition, au Honduras britannique.

La traversée de la jungle

Marcher dans la jungle implique des désagréments (moustique, chaleur,...) mais forme l’apprentie archéologue.

Les voilà embarqués pour une rapide traversée de l’Atlantique (du moins dans l’album) et accueillis par le gouverneur, sa femme et lady Astor dont le rôle sera ambigu dans la suite du récit. Lors de cette soirée (celles du gouverneur comme celles de l’ambassadeur sont réputées), la jeune Amy fera la connaissance de Lord Williamn Kensington, dont la conception du rôle des femmes, historiquement exacte, paraîtra néanmoins des plus datées aux les lecteurs occidentaux de 2024.

Cette première mésaventure sera suivie d’autres désagréments (moustiques, chaleur,…) propres à la traversée d’une jungle et de relations d’abord tendues avec Tikal, jeune (et beau) natif qui sert de guide pour trouver le temple maya de Lubaatun. Tikal est accompagné de Miss Joro (vous découvrirez l’animal concerné dans l’album) et de Batz, amateur de mangue (idem pour son identité, à apercevoir à partir de la page 23).

Découverte de la pyramide

En contre-plongée et pleine page, la pyramide dominant la jungle et illuminée par le soleil. Le but de l’expédition est atteint. Mais cette pyramide contient-elle bien un des crânes de cristal ?

Un album plaisant

Cet album jeunesse a le mérite d’aborder des thématiques comme le pillage archéologique, le colonialisme ou encore, l’adolescence.

Amy veut prouver qu’elle a grandi, elle souhaite s’affirmer en démontrant qu’elle peut être utile (à son père) et aussi intelligente qu’un garçon. Chaque enfant souhaite que ses parents soient fiers de lui.

Le dessin mélange le trait franco-belge et celui du manga (grands yeux, visages aux expressions exagérées). Il est coloré et lumineux, d’une grande lisibilité.

Le journal de bord d’Amy à la fin de l’ouvrage est une belle idée.

Visite guidée

Une idylle romantique qui devrait être développée dans les prochains tomes ?

Début intéressant pour cette nouvelle série même si le recyclage de l’Atlantide et des crânes de cristal n’annonce rien de bien neuf.