Pourquoi avez-vous choisi de vous établir à Angoulême ?
Parce que c’est la capitale mondiale de la bande dessinée avec un vrai creuset au niveau de la création, plein d’auteurs sous la main, des imprimeries, des fabricants de papier… Et puis, pour montrer des projets qui ont plutôt tendance à rester dans les tiroirs des éditeurs parce que cela ne correspond pas à leurs collections. L’idée est de laisser une carte blanche graphique aux auteurs, d’attacher une importance à tout ce qui est fabrication : papier, reliure, cartonnage, etc. tout en respectant l’environnement avec du papier recyclable et des encres végétales.
Il y a 5000 nouveautés et réimpressions par an, comment allez-vous faire pour sortir du lot ?
Ce n’est pas compliqué. Nous, des livres, on en fait quatre par an à 2000 exemplaires de tirage. Des petites quantités que l’on distribue par la diffusion Makassar. L’idée est de faire des choix sélectifs, plutôt hauts de gamme. Nos livres ne sont pas à dix euros mais plutôt entre 20 et 25 euros. Par contre, chaque livre a une exposition qui est présentée gratuitement et qui tourne dans les écoles, dans les festivals, pour permettre au plus grand nombre d’y avoir accès sans payer.
Quel est votre critère de choix pour les auteurs ?
Le choix se porte sur une ligne graphique très personnelle, quelque chose que les auteurs savent ne pas pouvoir présenter dans une autre maison d’édition. Ils viennent chez Scutella éditions parce qu’ils savent que nous allons travailler ce projet-là, au plus près de leurs planches originales. On garde le format, la couleur… En fonction des paramètres techniques et financiers, car il faut bien en parler à un moment donné, on reste au plus près de la création originale.
Quels sont vos derniers projets en date ?
Il y a Nicolas Poupon qui a signé avec notre maison d’édition pour trois livres très différents. Le premier sort là, au moment d’Angoulême. C’est un conte pour enfants avec des illustrations. Il est sorti du Bocal ! Vient ensuite une œuvre étonnante, extraordinaire et improbable des frères Olivier et Jean-Philippe Bramanti et de leur père Pierre Bramanti qui va s’appeler Gun and Justice, une œuvre de 1000 pages en quatre tomes dont le premier est paru en septembre dernier, un opus qui raconte l’histoire américaine en bande dessinée. LL de Mars, Mazan, Jean-Emmanuel Vermot-Desroches et David Benito qui commence pas mal à percer au niveau du scénario chez Cambourakis entre autres, et puis les auteurs qui sont déjà là et qui continuent avec nous avec d’autres projets.
On peut vous rencontrer à Angoulême ?
Oui, on a notre stand dans la bulle New York et puis on investit, comme chaque année depuis trois ans, la Galerie Art Images en plein centre, en allant à la place des Halles, rue de Genève, où l’on vend des dessins inédits des auteurs de Scutella avec, tous les soirs, une performance de binômes d’artistes retransmises en direct dans la rue.
Propos recueillis par Didier Pasamonik
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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