Albums

"Astra Saga" : un Space Opera sur grand écran

Par Charles-Louis Detournay le 8 octobre 2022                      Lien  
Empire galactique contre Sultanat vindicatif, Casques d'or contre aristocrates, et surtout guerriers aguerris confrontés à des dieux assoupis ! Cette saga des étoiles déploie des effets visuels et scénaristiques à chaque page pour entraîner le lecteur dans un somptueux récit qui se déploie sur une séquence d'une dizaine d'années.

Un cargo spatial traverse l’espace profond. À son bord, une cargaison des plus précieuses qui ne doit surtout pas tomber entre de mauvaises mains car les forces politiques qui régissent la galaxie pourraient changer drastiquement de camp et modifier ainsi le cours de l’Histoire. Une escouade de soldats-dragons mandatés par l’empire aborde le cargo et perce sa coque épaisse en quête de l’Or Sacré.

Pendant ce temps, l’empereur et les grandes maisons peinent à maintenir la cohésion des provinces impériales dont les intérêts politiques divergent. Au sein de ces maisons, une jeune aristocrate tente de comprendre les grandes forces qui régissent la galaxie. Au rang desquelles il faut compter l’ancien dieu Loki. Ce dernier profite du désordre actuel pour réunir des artefacts afin de retrouver son ancien pouvoir et son intégrité.

"Astra Saga" : un Space Opera sur grand écran

Le tome 1

Voir le nom de Philippe Ogaki sur une couverture représente à nos yeux un gage de qualité, ainsi que d’implication dans le récit et dans la volonté de procurer au lecteur un beau moment de bande dessinée. L’auteur de Terra prime est en effet passé au cran supérieur à tous points de vue. Si cette précédente série racontait l’arrivée d’un vaisseau-colonie d’humains qui avait passé plusieurs générations dans l’espace avant d’aborder une nouvelle Terre pour s’y implanter, l’auteur dépasse ce stade planétaire pour englober cette fois une galaxie entière, ainsi que les différents peuples qui la composent. De plus, il passe du format Comics à celui d’un grand volume franco-belge… qui semble d’ailleurs encore assez réduit pour lui, vu tout ce qu’il désire raconter et dessiner.

Car avec Astra Saga, on en prend plein la tête et plein les yeux à chaque page ! Tout d’abord plein la tête, car son scénario est une fois de plus très adroitement construit. Non seulement il met à l’honneur deux personnages principaux : un jeune homme issu des bas-fonds et une aristocratique pleine de malice. Mais en plus, il joue avec les différentes périodes de son récit pour à la fois montrer comment ceux-ci se comportent à l’âge adulte, et comment ils ont évolué depuis l’enfance, gagnants adroitement en épaisseur psychologique et en lien avec le lecteur.

Ces identifiants forts s’inscrivent dans un cadre d’une grande richesse, mais qui parvient à rester simple : un Empire, qui vit ses propres dissensions, et un ennemi qui souhaite l’envahir. Et au sein de cet Empire, des aristocrates et des laissés pour compte, souvent au sein de planètes soufflées par le Ragnarök. En effet, dans cette histoire interstellaire, s’ajoute la base de la mythologie scandinave. Des dieux qui connaissaient le secret des voyages supraluminiques, mais qui se sont éteints après un effroyable combat.

Tous ces éléments sont distillés au gré des épisodes importants de la vie de nos deux jeunes héros. Pas de longues explications (hormis en page de garde, mais elles ne sont pas incontournables), pas de professeur qui raconte l’histoire de l’univers sur douze pages, au contraire des séquences dynamiques, mêlant rebondissements, combats et personnages bien campés. Rajoutons un monde aristocratique et le milieu des truands, qui ajoutent aussi beaucoup de charme à l’ensemble et vous obtiendrez les ingrédients principaux de cette saga des étoiles.

On en prend aussi plein les yeux, car Philippe Ogaki qui assure le dessin s’est entouré d’une véritable équipe pour réaliser les couleurs et les effets 3D de sa série. C’est tellement poussé qu’on se retrouve plus dans un long-métrage d’animation que dans une bande dessinée. Pour chaque séquence, l’auteur imagine un cadre très poussé (salle de bal, plan de vaisseau, architecture de château, etc.) dont il ne sert souvent que dans une seule planche, c’est dire l’implication de toute l’équipe pour réellement immerger le lecteur dans cette lutte galactique.

D’une certaine matière, cette exigence graphique représente un bémol pour certains lecteurs qui apprécient une plus grande lisibilité dans les albums. Le soin apporté aux couleurs et à la représentation de cet univers prendrait d’ailleurs toute sa dimension dans un très grand format, un tirage de luxe qui valoriserait au mieux le superbe travail qui a été réalisé.

Pour notre part, ce deuxième tome qui vient de paraître permet déjà à la série de se placer parmi les meilleurs Space Opera de l’année, et nous attendons avec impatience la suite de cette série mythique à plus d’un titre.

La double-page d’un des combats galactiques

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN : 9782413019626

Astra Saga - Tome 1 & 2 - Par Philippe Ogaki - Delcourt

Acheter :
- le tome 1
- le tome 2

Toutes les illustrations sont : © Éditions Delcourt, 2021-2 — Ogaki

Delcourt ✏️ Philippe Ogaki à partir de 13 ans Science-fiction
 
Participez à la discussion
7 Messages :
  • "Astra Saga" : un Space Opera sur grand écran
    8 octobre 2022 12:36, par Laurent Colonnier

    Rassurez-moi, on est quand même en droit de trouver tout ça hyper laid ?

    Répondre à ce message

    • Répondu le 8 octobre 2022 à  14:31 :

      Tout est permis. Personnellement, je trouve affreux ce que vous faites aussi. Mais le monde est beau parce qu’il est varié et que les goûts coexistent.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Laurent Colonnier le 8 octobre 2022 à  20:31 :

        En lisant l’article, on semble ne pouvoir que s’esbaudir devant ce déluge d’effets, ils sont pourtant particulièrement repoussants. C’est un des problèmes avec les outils numériques, ce n’est pas parce qu’on peut le faire qu’il faut le faire, on peut aussi avoir de la jugeote dans son emploi.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 9 octobre 2022 à  10:00 :

          C’est de mauvais goût, certes, mais techniquement c’est exécuté de façon professionnelle. C’est pas le cas de tout le monde.

          Répondre à ce message

          • Répondu le 10 octobre 2022 à  08:40 :

            Le mauvais goût professionnel.
            Un nouveau concept !

            Répondre à ce message

            • Répondu le 10 octobre 2022 à  11:31 :

              Ça n’a rien de nouveau. Ça a toujours existé. Et dans toutes les disciplines.

              Répondre à ce message

          • Répondu le 10 octobre 2022 à  11:40 :

            Alors, à la limite, je préfère Sfar plutôt que ces professionnels du mauvais goût.

            Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Charles-Louis Detournay  
A LIRE AUSSI  
Albums  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD