Tahar, emprisonné pour le meurtre de son frère Mounir et loin de sa bien-aimée Nadia, est en proie au désespoir. Son évasion, grâce à l’intervention mystérieuse du mendiant Miskin, cache de sombres desseins. Quel est donc le secret de cet être sournois et haineux ? Le destin s’acharne sur Tahar et ses proches, les conduisant peu à peu vers leur perte…
Pour cette tragédie à l’imaginaire proche des Mille et une nuits, Christian Simon et Fuat Erkol n’avaient pas tout dévoilé au premier tome. Dans cet album, les scénaristes redistribuent en quelque sorte les rôles, au point que Miskin vole presque la vedette à Tahar. De judicieux flashbacks épaississent dans un premier temps l’intrigue pour mieux l’éclairer au final. Il est aussi intéressant de voir évoquer le monde arabo-musulman sous une autre forme que celle, caricaturale, dans laquelle il est enfermé ces dernières années par les médias.
Les belles couleurs directes de Guy Raives ajoutent une fascination indéniable au trait d’Ana Luiza Koehler. La dessinatrice brésilienne a su insufflé à son dessin le détail et le mouvement que décors et vêtements drapés orientaux requéraient.
Même si cette histoire d’amour, de vengeance et de pardon demeure somme toute très classique, ce diptyque se révèle envoûtant. Succomber au charme d’Awrah n’est finalement pas déplaisant…
(par Laurent Boileau)
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