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Baptiste Amsallem : "’Monsieur Lapin’ est né du désir de rendre la BD accessible aux tout petits."

Par François Boudet le 13 octobre 2012                      Lien  
Baptiste Amsallem réalise avec Loïc Dauvillier une BD muette pour les tout petits : "Monsieur Lapin et la carotte sauvage", un procédé peu usité par les auteurs.

Comment avez-vous rencontré Loïc Dauvillier ?

C’était en 2009. Je finissais mes études à l’Atelier API, à Aniane dans l’Hérault. Loïc tombe sur mon travail via Internet et me propose de faire un test sur une BD jeunesse dont le scénario était déjà accepté chez Bang Ediciones. Quelques pages plus tard, le graphisme était validé et là commençait notre première collaboration : "Dino et Pablo".

Parlez-nous de "Monsieur Lapin". "Monsieur Lapin et la carotte sauvage" est le tome 1 d’une série.

Baptiste Amsallem : "'Monsieur Lapin' est né du désir de rendre la BD accessible aux tout petits.""Monsieur Lapin" est né du désir de Loïc de voir l’art de la BD accessible aux tout petits. L’expérience "Dino et Pablo" ayant été concluante aussi bien pour lui que pour moi, Loïc a eu envie de recommencer.

Bien sûr la BD muette existait déjà ("Petit Poilu" de Fraipont et Bailly aux éditions Dupuis, pour ne citer qu’elle), mais ça ne représente qu’une partie infime de la production de livres pour enfants.

Il en a discuté longuement avec un petit Arsène (à qui il dédie ce livre au tout début) et de là, il a écrit "Monsieur Lapin". Il a d’abord voulu l’illustrer par lui-même. J’avoue que je ne lui connaissais pas de talents d’illustrateur... Et pourtant ! Mais ce n’était pas assez abouti pour les éditeurs. Il a donc refait appel à moi et j’ai été tout de suite partant !

Le projet a énormément plu à Marie Moinard, la grande manitou des éditions Des ronds dans l’O. Nous nous sommes tous réunis lors du Salon du Livre de Montreuil en 2011 et nous sommes mis d’accord pour faire ce livre tous ensemble.

Avec ce projet, Loïc avait aussi prévu de jouer sur le terrain du transmédia. Nous sommes donc en train de préparer une version numérique de "Monsieur Lapin" avec Florent Poisson de My pixel is alive ! ainsi qu’un projet d’animation avec MarmitaFilm sur lequel notre compère Jérôme d’Aviau nous a rejoint !

Le tome 2 des aventures de "Monsieur Lapin" est déjà écrit. Il n’attend plus qu’à être dessiné, ce qui devrait se faire dans les prochains mois.

En effet, peu d’auteurs de bande dessinée s’adressent aux tout petits. Pourquoi, vous-même, êtes attiré par ce public des primo-lecteurs ?

Haha, c’est que je ne me considère pas comme un auteur de bande dessinée à la base ! À la fin de mes études, j’étais parti bille en tête pour être illustrateur jeunesse. Et là, mon tout premier projet est une bande dessinée pour enfants ! J’ai également participé à deux collectifs de bande dessinée en même temps que je réalisais mes premières commandes d’illustrations jeunesse.

La BD pour les tout petits s’est imposée à moi dès le début comme quelque chose de normal car je ne la dissociais pas du reste de la production du 9e art.

En ce qui concerne mon choix de base (le livre pour enfants), j’ai une anecdote. Vers le fin de ma première année à l’Atelier, je suis tombé sur "Le piano des bois" d’Izuo Iwamura. Et ça a été un choc. J’ai été tellement touché par la force des images que je me suis dit à haute voix "C’est ça que je veux faire". À partir de là j’ai produit bon nombre d’images pour présenter aux éditeurs et je n’ai jamais voulu faire autre chose. Il n’y a pas là un choix rationnel, mais plutôt une pulsion qui a guidé mes envies créatrices.

(c) Des ronds dans l’O

Parlez-nous justement de vos influences qui pourraient définir votre style ? Outre "Le piano des bois" d’Izuo Iwamura qui vous a marqué, donc, votre style est très fluide et rond, à la façon d’un dessin animé...

C’est que le dessin animé, justement, c’est ce que je voulais faire au tout début. Je dois avoir des tics, des réminiscences du style "animation" qui a marqué mes études.

Mes influences sont nombreuses et variées... et ont surtout énormément évolué depuis plusieurs années. J’essaie d’ailleurs de ne pas trop me laisser influencer par ce que j’aime. Sinon je me perds.

Pour citer quelques personnes dont j’admire le travail : Bill Watterson, Miroslav Sasek, Richard Thompson, Aude Picault, Marc Boutavant, Ronald Searle, Dorothée de Monfreid, Sempé... Et il y en a encore beaucoup.

Je ne sais pas si ces influences définissent mon style actuel. Mais elle me permettent d’avoir un objectif quant à la qualité d’une image, de l’idée à l’exécution.

Pouvez-vous nous dire quelles seront les prochaines aventures de "Monsieur Lapin" ?

J’ai le prochain scénario. Ça parlera d’une chasse au papillon. Mais chut ...
Pour le reste, Loïc, Jérôme et moi attendons des nouvelles de la prod pour les aventures animées de "Monsieur Lapin".

Quant au livre numérique, il n’est pas encore prêt. Nous l’annoncions pour une sortie simultanée avec le livre, mais quelques imprévus font qu’il est retardé. Mais nous bossons à fond dessus pour qu’il arrive le plus rapidement possible !

Baptiste Amsallem et Monsieur Lapin !

(par François Boudet)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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