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Casterman accompagne ses auteurs dans l’aventure numérique

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 12 avril 2012                      Lien  
La révolution numérique est là, c'est incontestable. Elle n'abolira pas le livre mais elle modifiera la nature de notre consommation culturelle, comme avant elle la photographie, le cinéma et la télévision. Mais comment anticiper cette mutation? La bande dessinée y a-t-elle un rôle à jouer? Qui sera moteur, les auteurs ou les éditeurs? Casterman tente de trouver des réponses à ces questions.

Ne nous voilons pas la face : la révolution numérique, ce n’est pas demain, c’est aujourd’hui, ici et maintenant. Tout le monde tourne autour de ces nouveaux objets-supports de lecture, mais aussi de visionnage et d’interactivité ludique. Un article récent du Monde faisait état d’une étude prévoyant le doublement de l’usage de la tablette numérique dans le monde, de 60 millions à 119 millions d’unités, l’iPad constituant 61% du marché et pas loin de 32% pour les tablettes sur Androïd, le système d’exploitation de Google.

Même si le marché est encore exigu puisque le Japon, premier producteur de BD du monde, déclare, si l’on en croit les propos de M. Yoshio Irie, vice-président de Kodansha, que le chiffre d’affaires du livre numérique téléchargé est, au Japon, de 60 millions d’euros environ (65 milliards de Yens), le manga constituant 80 à 85% de ce chiffre, alors qu’en France, il ne représente seulement que 12 millions d’euros selon Livres Hebdo (17/3/2012) contre 416 millions pour le CA global du livre dans l’hexagone (Chiffre GfK, 2011), cela n’empêche pas les différents acteurs du marché de réfléchir sur les évolutions qui pourraient impacter notre métier.

Les auteurs, et notamment sur les blogs, ont été les premiers à prendre les choses en main avec des formules innovantes comme la "Bédénovela" Les Autres Gens ou encore le "Crowdwourcing" scénaristique, mais les acteurs éditoriaux ne sont pas en reste grâce au "Crowfunding" éditorial créant une nouvelle génération d’éditeurs participatifs.

Nous vous reparlerons bientôt de toutes ces initiatives, qu’elles émanent d’auteurs ou d’éditeurs, pour nous concentrer aujourd’hui sur la démarche particulière de Casterman. L’éditeur de Tintin mise en effet sur la capacité des auteurs de se saisir des nouvelles normes créatives impulsées par ces nouveaux supports. "Nous sommes dans l’accompagnement des auteurs qui veulent créer dans ces nouveaux espaces, nous dit un responsable éditorial. Nous avons commencé avec Bilal, nous continuons aujourd’hui avec Yslaire et Schuiten ."

De fait, Bilal lançait en août 2011 une version numérique de Julia & Roem offrant de nombreux bonus parmi lesquelles des vidéos de l’auteur reconstituant le Making of de son album. Découpé en trois parties, cette appli, uniquement visible sur Appstore était proposée à 4,99€ puis à 2,99€ pour les suivantes.

Cette fois, c’est un vrai magazine interactif, Uropa, conçu par Bernar Islaire (ou Yslaire) qui n’est pas un ingénu dans ce domaine puisqu’il travaille en interaction avec l’Internet (on se souvient de XXe Ciel) depuis une quinzaine d’années, et Laurence Erlich, qui proposent un véritable récit de catastrophe-fiction (d’ailleurs pas très éloigné du thème de Julia & Roem...) imaginant l’Europe sous eaux (scénario possible en cas de réchauffement continu de la planète) et le bouleversement mondial que cela implique.

Vidéo, sons, slide-shows, toutes les ressources de l’iPad sont mobilisées. Ce mensuel sera proposé, uniquement sur ce support pour l’instant pour un prix de 0,79 euros au lancement. Il a reçu une subvention de 120 000 euros du CNC et du RIAM (Recherche te Innovation en audiovisuel et multimédia).

Casterman accompagne ses auteurs dans l'aventure numérique
Bernar Islaire et Laurence Ulrich présentant leur projet
Ph : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Ce ne sont pas les seuls expérimentateurs du numérique chez Casterman puisque François Schuiten embraie avec La Douce, une expérience de "réalité augmentée" en BD développée avec Dassault Systems. Nous vous en reparlerons.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

- "Uropa + 2302" sur AppStore

- Version papier au printemps 2013

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