Avec cet album, le scénariste Ed Brisson nous invite à participer à un road-trip rapide mais amusant. Revenu depuis la réalité Marvel de référence grâce à une machine du mutant Forge, Old Man Logan comprend qu’il a atterri en Floride, occupée par les sbires du Dr. Connor (une version futuriste du personnage issu de l’univers de Spider-Man). Pas de chance : son ranch, où est enterrée sa famille, est à Sacramento, soit de l’autre côté des États-Unis ! Old Man Logan sait ce qui lui reste à accomplir : rallier sans trop de mauvaises rencontres la Côte Ouest et y mourir paisiblement. C’était sans compter sur une version futuriste de Dents-de-Sabre qui le traque après avoir appris son retour...
En traversant les États-Unis, Old Man Logan va retrouver une galerie intéressante de personnages, comme un Forge futuriste qui a mis ses pouvoirs à l’œuvre pour créer un bunker résistant aux assauts des super-vilains… et y recréer ainsi un semblant de civilisation en attendant des jours meilleurs.
En plus des super-vilains emblématiques de l’univers des X-Men, Old Man Logan va retrouver sur sa route des personnages qu’il a laissés en plan depuis la série éponyme de 2015, dirigée alors par le scénariste Brian M. Bendis et le dessinateur Andrea Sorrentino : Dani Cage (la fille de Luke Cage et Jessica Jones, désormais adulte) et le dernier fils Banner, élevée dans la modération par sa protectrice.
S’il est amusant de retrouver un jeune Hulk porté sur la lecture à outrance et le combat contre une nature portée sur la bagarre, nous avons particulièrement été intéressés par le traitement réservé à Dani Cage, ici bien mise en valeur. Étant l’une des dernières proches d’Old Man Logan, elle accompagne son ancien mentor vers sa dernière demeure… tout en continuant de donner sens à ses derniers jours parmi eux. Dani va aussi prouver au lecteur et aux Terres perdues qu’elle est digne, ce qui ouvrira la porte prochainement à une nouvelle série d’Ed Brisson sur des nouveaux Avengers des Terres perdues.
Néanmoins, là où nous attendions le plus cet album, c’est sur sa capacité à faire du départ d’Old Man Logan un moment mémorable. Eh bien, il nous serait difficile d’écrire que nous avons été déçus : la disparition du personnage est émouvante, tout en restant simple. Les ficelles tirées pour créer l’empathie autour du personnage sont des plus apparentes, mais elles fonctionnent et prouvent que la dramaturgie au sens classique a toujours de beaux jours devant elle.
En dépit de cet épisode expédié en un seul volume, le dernier road-trip d’Old Man Logan à travers des États-Unis apocalyptiques nous a convaincus, d’autant plus que les planches du dessinateur Mike Henderson mettent bien en valeur cette épopée violente et désabusée.
Une lecture que nous recommandons aux aficionados du personnage et de cet univers torturé, univers qui continuera néanmoins de servir de terrain de jeu à d’autres personnages par la suite.
(par Romuald LEFEBVRE)
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Dead Man Logan : Bienvenue, Logan. Par Ed Brisson (scénario) et Mike Henderson (dessins). Traduction de Laurence Belingard. Panini Comics. Sortie le 13 janvier 2021. 144 pages. 18,00 Euros.
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