Situé à 1h30 de Paris, le Musée Guerre et Paix a repris du service il y a tout juste cinq mois entre Charleville et Reims. À sa première ouverture entre 2003 et 2008, le Musée a eu un gros problème d’infiltration d’eau à cause de la verrière. Fermeture pendant dix ans, avant une réouverture en début d’année avec un nouveau plafond.
Comme c’est souvent le cas, tout est parti d’une collection privée : le patron d’un café, féru d’histoire, avait rassemblé tout un ensemble d’objets de guerre entreposés dans un hangar à l’arrière de son établissement. Il aimait montrer ses trésors aux clients qui, très vite, se sont passé le mot : pour les passionnés, ce café était devenu une sorte de lieu de pèlerinage. Désormais, c’est un Musée qui recueille ces objets et qui mérite de se faire connaitre, tant il est pensé intelligemment jusque dans son architecture atypique.
Des obus.... aux bulles
Au centre du bâtiment, un atrium de 300m² est consacré aux expositions temporaires. La première, à l’occasion de cette réouverture, est consacrée à la bande dessinée, un médium qui attire de plus en plus de nouveaux publics dans nos musées nationaux. Elle s’intitule malicieusement "Des Obus aux Bulles", et arbore le label du Centenaire de la Grande Guerre.
Conçue par l’équipe du Musée, en partenariat avec la Bibliothèque Départementale des Ardennes, c’est une exposition destinée à tourner dans d’autres musées, médiathèques, bibliothèques, mais aussi les écoles, car elle a une visée éducative affirmée.
À l’entrée, une frise chronologique bienvenue permet de se rendre compte en un coup d’œil de la profusion de BD prenant pour thème la Grande Guerre, car presque 150 albums sont représentés dans ce parcours.
De l’Histoire et des histoires
L’exposition est séparée du reste du musée par des cloisons, mais aussi des vitres qui laissent entrevoir des pièces historiques, histoire de faire le lien entre imaginaire et réel.
Car dans cette exposition, la BD sert d’illustration à l’Histoire : sur les panneaux centraux, faits historiques s’assortissent de cases qui les dépeignent. Cela va de Bécassine et des Pieds Nickelés, jusqu’à l’œuvre centrale de Jacques Tardi, C’était la guerre des tranchées, et bien d’autres travaux plus contemporains. Le visiteur assiste ainsi à une reconstitution historique chronologique de la guerre au travers du travail artistique d’une centaine d’auteurs.
Kris, sur tous les projets qui concernent la guerre !
Le scénariste Kris a participé à l’élaboration de cette exposition constituée pour l’essentiel de reproductions : rien d’étonnant quand on connaît sa bibliographie et notamment la série Notre Mère la guerre en compagnie du dessinateur Maël.
C’est aussi lui qui a écrit le scénario d’un court-métrage d’animation conçu spécialement pour le Musée avec le même dessinateur : Merci de ne pas mourir un dimanche. Il s’intéresse à Augustin Trébuchon, dernier soldat tué avant le cessez-le-feu le 11 novembre 1918. L’exposition s’est enrichie de dessins originaux, de planches et d’extraits du story-board de cette production.
Cette exposition temporaire donnera l’occasion de découvrir un musée original, au dispositif immersif, qui invite les visiteurs à entrer lui-même dans les tranchées, comme dans un album de BD, finalement !
(par Céline Bertiaux)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Musée Guerre et Paix en Ardennes
Impasse du Musée
08270 Novion-Porcien
03.24.72.69.50- TARIF PLEIN : 8 €
– TARIF RÉDUIT : 5 €
Jeunes (6-18 ans), seniors (plus de 65 ans), étudiants, anciens combattants, militaires, demandeurs d’emploi, titulaires des mínima sociaux, personnes handicapées
– FORFAIT FAMILLE : 20 €
2 adultes et 3 enfants maximum de moins de 18 ans, 2 € par enfant supplémentaire
– PASS ANNUEL : 25 € (ADULTE) ET 15 € (MOINS DE 18 ANS)
– GRATUITÉ :
Enfants de moins de 6 ans, pass touristique (1 entrée gratuite pour 1 entrée payante), journalistes, enseignants, membres de la Société des Amis du Musée et organismes déposants (entrée gratuite pour 2 personnes)