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Diamond in the Rough T. 6 - Par Nao Sasaki – Kana

Par Malgorzata Natanek le 14 août 2023                      Lien  
La quête pour devenir l'enfant des pierres amène Kai et ses coéquipiers au village natal de Kô. C'est au tour de la jeune fille de faire face à son passé tumultueux. Pour ne pas arranger les choses, le village commence à manquer de ressource et un climat hostile envers les mangeurs de pierres y règne depuis de nombreuses années...

Après avoir réussi l’épreuve des vestiges du village de Ryûjin, Kai et son groupe reprennent la route. Suite à un contretemps, ils vont devoir changer de destination et se rendre au village de Ginrin, gouverner par le grand frère de Kô, ce qui ne réjouit pas la jeune fille. Pendant leur trajet, Akeboshi et son protégé font la rencontre du minéralogiste Fuji et de sa discipline Urumi, qui suivent également la piste des enfants des pierres, mais leurs intentions restent voilées...

Avec un début plutôt calme, le ton prend une tournure de plus en plus sérieuse au fil des pages à cause des relations conflictuelles entre les continentaux et des mangeurs de pierres. Ces derniers sont discriminés et jalousés un peu comme les elfes dans Black Clover. Leurs rapports avec les autres sont plutôt bons dans le sud mais au nord ce n’est pas le cas, et c’est évidemment dans cette zone que se rendent nos héros. Un contexte qui n’est pas sans rappeler certains passages de notre histoire.

Diamond in the Rough T. 6 - Par Nao Sasaki – Kana
Diamond in the Rough planche
© Nao Sasaki /Kana

D’ailleurs, les préjugés autour de cette population sont particulièrement forts au village de Ginrin, qui est dirigé par la famille de Kô. L’histoire de ce lieu (toujours liée aux mangeurs de pierres) amène un sujet encore plus difficile qui complexifie la relation entre Kô et son frère Ôma. Les tensions dues à des exigences démesurées envers elle et ses frères sont mises en évidence dans le passé de la jeune fille. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle d’Agathe dans L’Atelier des Sorciers qui est aussi rejetée par sa famille prestigieuse par manque de talent.

Diamond in the Rough planche
© Nao Sasaki /Kana

Pourtant une certaine ambiguïté plane sur Ôma vis-à-vis de sa sœur, montrée notamment par un livre qu’il lui a transmis. Cet élément apparaît plusieurs fois et représente l’espoir que place Kô en son frère. D’ailleurs, celui-ci semble plutôt critique envers les aînés qui souhaitent déléguer leur responsabilité pour régler tous leurs soucis. Ôma est un personnage au premier abord cruel, qui est soumis en réalité à une forte pression, et qui a l’air de vouloir faire bouger les choses tout en protégeant sa sœur.

Diamond in the Rough planche
© Nao Sasaki /Kana

Pour pimenter encore plus l’ambiance, le village se révèle être dans une position délicate à cause des ressources minières qui se font plus rares. Ôma fait ici preuve de bon sens et propose une idée pour régler le problème (impliquant les mangeurs de pierres) mais il est moqué par les hauts fonctionnaires. Cette scène illustre leur réticence au changement, leur fermeture d’esprit et surtout leur racisme, un thème central dans cette partie de l’histoire. Au lieu de revoir le système et régler les soucis de fond, ils ferment les yeux sur ce qui ne leur plaît pas. Plutôt qu’une personne, c’est cette mentalité que doivent affronter nos héros.

Diamond in the Rough planche
© Nao Sasaki /Kana

Cette mise en place offre un moment parfait pour introduire Fuji et sa disciple Urumi, des mangeurs de pierres, qui sont affectés par les problèmes de leur peuple, comme évoqué plus haut. La petite fille souhaite, comme Kai, devenir un enfant des pierres, mais son maître et elle ne partagent pas la même morale que le garçon. En effet, leur objectif est le même que celui du protagoniste mais leurs agissements sans scrupules les positionnent comme des opposants de Kai (leurs méthodes rappellent les X-Laws dans Shaman King). Les actes de ces personnages font ressentir qu’ils ont été victimes d’injustices qui les ont profondément marquées et les pousse à agir égoïstement.

Après avoir développé Kurogane, c’est au tour de Kô que l’auteur s’attaque et il le fait bien. Même s’il est courant d’avoir ce genre de dynamique familiale dans le shônen (l’enfant rejeté par sa famille influente et par le frère ou la sœur, qui le protège en réalité), Nao Sasaki parvient à mêler celle-ci à des enjeux qui donnent de la profondeur aux personnages. C’est agréable.

(par Malgorzata Natanek)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782505120773

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