Il évoque d’abord Jean Boullet, libraire, éditeur, cinéaste, peintre, fondateur de la librairie Le Kiosque, où Philippe Druillet fit sa première exposition en 1965, personnalité à la réputation sulfureuse, retrouvé mort pendu en Algérie, lui a fait découvrir une forme de contre-culture de « mauvais genre » qui l’opposait, lui et certains de ses compagnons de route, à une « Nouvelle Vague » menée par Jean-Luc Godard et d’autres. « Ma génération a été victime d’un diktat, d’un fascisme culturel » n’hésite pas à déclarer un Druillet nourri aux Préraphaélites, à la peinture classique « trop léchée » et à la SF : « - Si tu n’aimais pas Godard, tu étais un minable ! » dit-il.
Il parle ensuite de René Goscinny, l’auteur bien connu d’Astérix, du Petit Nicolas et d’Iznogoud, timonier du Journal Pilote et découvreur de tant de talents qui le publia sans trop comprendre pourquoi mais qui reçut, selon le témoignage de Druillet « des centaines de lettres » : « - Il n’aurait pas été là, je pense que je ne serais pas là maintenant. »
Enfin, il évoque Jean Giraud alias Moebius, son compagnon de route dans la grande aventure de Métal Hurlant dont ils étaient l’un et l’autre les astres jumeaux. On découvre dans cet entretien à quel point leurs relations étaient rugueuses : « - Il confondait l’art et les Jeux Olympiques… » dit-il, soulignant cependant à quel point il était un génie.
Voir en ligne : AVRIL / DRUILLET - " Apocalypses " (dessins) Du 28 février au 28 mars 2020 (en ligne)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Une interview de Didier Pasamonik, assisté de Jaime Bonkowski De Passos, réalisée par Cédric Munsch.
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