Rudo est un membre de la peuplade qui a vécu toute sa vie dans le bidonville où sont parqués les descendants de criminels. Marginalisé et méprisé par les siens, il passe son temps à s’infiltrer dans les décharges pour récupérer des déchets encore utilisables pour les revendre.
Un jour tout bascule : il est banni, accusé à tort de meurtre, et découvre un vaste monde pollué, où les habitants résident dans des zones sûres. Dans cet univers terrifiant, la protection de ces zones est assurée par les Nettoyeurs, une organisation dont les membres détiennent un pouvoir spécial grâce à un objet-fétiche. Ceux-ci décident de recruter Rudo car lui aussi a éveillé à ce pouvoir, ses gants qui ne le quittent jamais.
Une formule classique mais qui n’en reste pas moins efficace et accrocheuse. La découverte de l’univers occupe une part importante de ce début, ainsi que la présentation des premiers compagnons et de l’organisation que rejoint le héros. Il y a un côté sombre et désenchanté dans le récit, contrebalancé par l’attitude nonchalante et décalée des personnages.
Publié depuis février 2022 dans le Weekly Shônen Magazine de Kôdansha [1], Gachiakuta est signé par Kei Urana dont c’est la première série. La mangaka a été l’assistante d’Atsushi Ohkubo [2], qui l’a notamment annoncé comme sa successeur. Et en effet, certains éléments graphiques, comme le sourire du héros, peuvent rappeler cette filiation. De plus, n’oublions pas l’artiste Hideyoshi Andou qui ajoute des graffitis à certains décors, renforçant l’esthétique urbaine assez forte du titre.
Le grand thème du manga porte sur le lien entre les gens et les objets : il y a ceux qui y voient quelque chose de précieux et les autres qui les consomment à la chaîne, sans respect, les transformant en déchets pour un rien. Évidemment, il y a un parallèle entre le traitement des humains et celui des objets dans cet univers, avec notre héros et les habitants de la décharge.
Si nous ajoutons des personnages étranges et cool, ainsi que de bonnes scènes d’action à base de pouvoirs spéciaux, nous avons là une excellente série de genre. Un début classique mais prometteur pour un titre qui a l’ambition de devenir un des nouveaux hits de Kôdansha, et le potentiel est bel et bien là. À découvrir et à suivre !
(par Guillaume Boutet)
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