Dotée de pouvoirs et de tatouages dont elle ignore l’origine, Hel travaille pour le compte de deux artistes marginaux. Ce soir de mars, la jeune fille dérobe le Janus, une des pièces maîtresse du collectionneur Piotr Zgorski, tout juste décédé. C’est le premier pas d’une ténébreuse recherche, celle de son identité.
"Votre travail est d’une maturité rare. Il allie intelligence et finesse dans les cadrages. On se balade dans votre univers imaginaire avec délectation et sans à-coup narratif. Tout est fluide, et bénéficie d’un encrage élégant et d’une mise en couleurs tout aussi forte." Voilà ce qu’écrivait, en 2002, Thierry Joor [1] à Anne Renaud, lauréate du concours "jeunes auteurs" Pavillon Rouge. Associée à Yannick Beaupuis au scénario, l’auteure, qui fut trois fois championne de France du 400 mètres haies (1995, 1996 et 1997), a eu besoin de cinq ans pour accoucher de cet album de 54 pages. La course d’endurance lui va donc bien aussi !
Dans un graphisme proche de certains comics américains, Anne Renaud montre caractère et maîtrise aussi bien dans les scènes intimistes que les scènes d’actions. La ville d’Antès, aux immeubles post-modernes ou gothiques, dégage une ambiance froide et intrigante dans laquelle baigne l’héroïne. Hel, avec ses mystérieux tatouages, est forte mais non sans faille. Ses étranges facultés s’accompagnent d’une malédiction propre à attiser la curiosité du lecteur.
Annoncé en trilogie, Hel s’annonce très prometteur. Espérons juste que les auteurs nous comblent de nouveau… avant cinq ans !
(par Laurent Boileau)
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[1] directeur éditorial des Éditions Delcourt
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