Ce recueil reste néanmoins à dimensions moins colossales comparé à ses homologues puisqu’il ne contient que 19 épisodes (moins de 800 pages). Il raconte les aventures de Conan, devenu roi et donc plus âgé (dans la cinquantaine). Celui-ci règne en bon père de famille, enfin presque, auprès de son épouse Zenobia et de son fils le prince Conn (cela ne s’invente pas).
Aux commandes de ces aventures fantastiques et royales, les deux maîtres absolus : Roy Thomas et John Buscema. Dans un premier temps du moins, car d’autres duos prennent le relais à partir du neuvième épisode avec entre autres Doug Moench et Marc Silvestri. Il fallait ces valeurs sûres pour lancer cette nouvelle série plébiscitée par un lectorat qui, à l’époque (nous sommes en 1980), en demande toujours plus au sujet du héros créé par Robert E. Howard. Marvel a toujours eu pour credo de répondre à la demande de son public. Rappelons également que le film « Conan Le Barbare » avec Arnold Schwarzenegger était annoncé depuis quelques années et que ses fans trépignaient d’impatience. D’où cet irrésistible engouement pour tout ce qui se référait au héros musclé.
Cette édition est magnifique. Sous jaquette, agrémentée d’une récente et intéressante introduction signée Roy Thomas qui nous enseigne en long et en large le contexte dans lequel fut publiée cette saga, elle propose des couleurs restaurées ainsi que des bonus tels que des reproductions de planches originales en fin de volume. Aussi, détail important, elle reprend le courrier des lecteurs qui nous permet de mieux comprendre quelles étaient les attentes des aficionados du Cimmérien, toujours avides de détails, pointilleux sur les références jusqu’à deviser sur la couleur des cheveux de la reine Zenobia !
Cette création est en tous points commune avec la série-mère de chez Marvel « Conan le Barbare » d’autant que de nombreux flash-backs se réfèrent à ses aventures classiques. Certains trouveront ces épisodes un peu kitch. Ce recueil est donc réservé aux nostalgiques mais aussi aux curieux d’une époque. La plupart apprécieront la saveur d’une écriture et d’un art qui n’a rien perdu de son charme. Cette parution étant gravée dans le marbre de l’Histoire des comics Marvel, les amateurs historiens de la bande dessinée américaine trouveront également une place de choix pour cet omnibus dans leur bédéthèque.
(par David SPORCQ)
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