Albums

L’Orateur - Par Luca Blengino, David Goy & Antonio Palma - Ed. Glénat

Par David SPORCQ le 10 avril 2024                      Lien  
Décidément, la Rome antique fascine et inspire toujours de nombreux auteurs de bande dessinée. Il y a pléthore d'albums sur le sujet, mais quoi d’étonnant si on considère que l’histoire de la capitale du monde s’étend sur plusieurs siècles? De plus, l’approche sera différente selon qu’on nous raconte la vie d’un empereur, d’un gladiateur, d’un légionnaire… Pour le plus grand bonheur des amateurs insatiables sur le sujet, les auteurs de ce one shot nous content les démêlés de Marcus Cornelius Florens, le meilleur avocat de Rome. Cette fois, le combat n’a pas lieu au Colisée mais au Forum et l’éloquence a remplacé le maniement du glaive.

La condition sine qua non pour qu’une BD historique soit plausible, c’est qu’elle soit bien documentée et riche de détails afin de nous permettre d’y croire. On se rend vite compte dès les premiers pages que les auteurs y ont mis toute la rigueur nécessaire. Il est ainsi intéressant de retrouver certaines pratiques rituelles romaines : lors des fêtes lupercales, lors de funérailles ou encore lors de la consultation des oracles.

L’habitation de Marcus Cornelius Florens est la parfaite reconstitution d’une villa romaine et permet de mieux visualiser la vie quotidienne au IIème siècle de notre ère, à Rome, sous le règne de Marc Aurèle.

L'Orateur - Par Luca Blengino, David Goy & Antonio Palma - Ed. Glénat

Certains rites sont particulièrement bien décrits et les monuments ne manquent pas de détails.

Mis en valeur par un dessin réaliste, voire semi-réaliste pour les personnages, dans un style proche du film d’animation haut de gamme, ce polar antique happe rapidement le lecteur et ne le lâche plus jusqu’à son dénouement. Le meilleur avocat de Rome va volontairement prendre une affaire à bras le corps et défendre l’indéfendable pour un Romain : Alexandros, immigré grec et fils de médecin, est accusé de parricide. Or, tuer son père est un des pires crimes en droit romain et est condamnable de la peine du sac de Rome (une fin atroce dont on vous laisse découvrir la description dans l’album).

919 Ab urbe condita (à partir de la fondation de Rome c’est à dire en 166 de notre ère). Sur ce plan partiel de Rome, on remarque à droite le Circus Maximus qui se situe au sud du Mont Palatin. En haut à droite du temple de Vénus et de Rome, on distingue une petite partie du Colisée.

Les talents d’orateur de la défense seront-ils suffisants pour sauver Alexandros des griffes du tribunal et de la vindicte populaire ? En effet, tout l’accuse et le mobile du crime est flagrant. Dans quel but Florens a-t-il pris la décision de s’occuper d’une cause perdue d’avance et qui ne lui rapportera rien ? Une seule manière de le savoir : se procurer et lire ce polar judiciaire qui nous prouve que tout n’a pas encore été écrit à propos de Rome en matière de bande dessinée. Dura lex sed lex !

(par David SPORCQ)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN : 9782344032848

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR David SPORCQ  
A LIRE AUSSI  
Albums  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD