La condition sine qua non pour qu’une BD historique soit plausible, c’est qu’elle soit bien documentée et riche de détails afin de nous permettre d’y croire. On se rend vite compte dès les premiers pages que les auteurs y ont mis toute la rigueur nécessaire. Il est ainsi intéressant de retrouver certaines pratiques rituelles romaines : lors des fêtes lupercales, lors de funérailles ou encore lors de la consultation des oracles.
L’habitation de Marcus Cornelius Florens est la parfaite reconstitution d’une villa romaine et permet de mieux visualiser la vie quotidienne au IIème siècle de notre ère, à Rome, sous le règne de Marc Aurèle.
Mis en valeur par un dessin réaliste, voire semi-réaliste pour les personnages, dans un style proche du film d’animation haut de gamme, ce polar antique happe rapidement le lecteur et ne le lâche plus jusqu’à son dénouement. Le meilleur avocat de Rome va volontairement prendre une affaire à bras le corps et défendre l’indéfendable pour un Romain : Alexandros, immigré grec et fils de médecin, est accusé de parricide. Or, tuer son père est un des pires crimes en droit romain et est condamnable de la peine du sac de Rome (une fin atroce dont on vous laisse découvrir la description dans l’album).
Les talents d’orateur de la défense seront-ils suffisants pour sauver Alexandros des griffes du tribunal et de la vindicte populaire ? En effet, tout l’accuse et le mobile du crime est flagrant. Dans quel but Florens a-t-il pris la décision de s’occuper d’une cause perdue d’avance et qui ne lui rapportera rien ? Une seule manière de le savoir : se procurer et lire ce polar judiciaire qui nous prouve que tout n’a pas encore été écrit à propos de Rome en matière de bande dessinée. Dura lex sed lex !
(par David SPORCQ)
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