Une Folle Histoire d’archéologie – À la découverte de Troie

Une Folle Histoire d’archéologie – À la découverte de Troie – Par Arnaud Pizzuti et Gabrielle Lavoir – Ed. Dunod

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L’histoire est folle en effet : comment un amateur, Heinrich Schliemann, entiché de Grèce antique, imagine découvrir les ruines de la mythique ville de Troie -celle de L’Iliade et l’Odyssée du poète Homère- et y parvient contre toute attente. Sa découverte révolutionnera la discipline de l’archéologie, en même temps qu’elle met en lumière les conséquences positives d’une généreuse mais critiquable passion.

Nous sommes au début du XIXe siècle, l’archéologie n’en est qu’à ses balbutiements. Un jeune Allemand, complètement autodidacte, se passionne pour les langues et l’Histoire. Heinrich Schliemann a l’esprit aventureux et suffisamment d’intelligence pour faire fortune rapidement. Il est passablement mythomane aussi, mais c’est un vrai passionné.

Fortune faite, il va tenter de retrouver la trace des personnages et des lieux mythiques de la Grèce antique : Troie d’abord en 1871 et puis les bijoux d’Hélène de Troie ou encore le masque d’or d’Agamemnon quelques années plus tard. Ce sont des découvertes archéologiques de premier plan, faites grâce aux moyens que lui permettent son immense fortune.

Une Folle Histoire d'archéologie – À la découverte de Troie – Par Arnaud Pizzuti et Gabrielle Lavoir – Ed. Dunod

Son manque de rigueur et son insolente facilité d’action lui vaut le mépris sinon l’hostilité affichée des autorités scientifiques en place. Sa communication exubérante, entachée d’erreurs et d’approximations, achèvera de lui tailler une réputation de fantaisiste, voire d’escroc. Pourtant, sans ce passionné, aurait-on accédé à ces découvertes ? En bousculant les autorités en place, il a convaincu les gouvernements de mettre davantage de moyens pour la mise en valeur leurs richesses archéologiques. Il a su enchanter auprès du grand public une profession à la réputation poussiéreuse.

Ne vous laissez pas abuser par le graphisme de Gabrielle Lavoir, illustratrice au style loustic, tout en pointes et en fantaisie. Elle ajoute un contrepoint utile à un sujet qui, s’il restait dans le seul registre documentaire, ne manquerait pas d’apparaître comme un réquisitoire pour cet homme qui pratiquait sa passion d’une manière pour le moins désinvolte. Il y a de l’arrogance et même une forme de rapacité dans ses actions. Heureusement, l’excellent texte d’Arnaud Pizzuti, un passionné de culture, est à l’unisson de ce graphisme léger. La passion de Schliemann est restituée sans le regard réprobateur que les pratiques contemporaines de l’archéologie ne manqueraient pas de jeter sur lui. Cela donne un album où l’on apprend beaucoup tout en évitant que cela se termine en réquisitoire.