Vous voulez découvrir d’excellents romans graphiques sans casser la tirelire ? Cette collection est pour vous, et vous serez séduit ! Six titres : Le Chemisier de Bastien Vivès, Joséphine Baker de Catel & Bocquet, In Waves de Aj Dungo, Ailefroide de Rochette et Le Muret de Fraipont & Bailly viennent de sortir ces jours-ci, juste avant les transhumances estivales, et tout ça chacun pour dix balles, quasiment le prix d’un Astérix.
Bonne nouvelle pour les consommateurs, mais pas seulement. En littérature, le procédé est bien connu : après un premier succès en volume, les grands romans connaissent une deuxième vie dans le format de poche avec des ventes parfois bien plus considérables que dans l’édition première. L’édition de la bande dessinée suit-elle le même chemin ?
Formatée pour la diffusion de masse
Elle y est déjà : quelles sont les BD les plus diffusées aujourd’hui dans les grandes surfaces ? Toutes les mères de famille le savent : ce sont les mangas ! Avec des prix encore inférieurs à dix euros : 6,90€ pour un One Piece. Le format poche a largement droit de cité dans la grande distribution et dans les kiosques de gare où la BD, avec les années, y tient une place de plus en plus congrue. Sauf pour les mangas ! Là, grâce à cette nouvelle tendance, le roman graphique en tout cas, visant un public de primo-lecteurs, retrouve un secteur que la BD franco-belge avait abandonné depuis de nombreuses années. Pourtant, dans les années 1980, la publication du Déclic de Manara ou des Idées noires de Franquin chez J’ai Lu avaient dépassé le cap des 100 000 exemplaires vendus. Mais, faute de titres disponibles, l’éditeur s’était tourné avec succès vers les mangas.
Cette nouvelle tendance est d’autant plus opportune qu’avec l’augmentation du prix du papier, les romans graphiques vont encore augmenter rendant encore plus attractifs le format poche. Ils pourraient constituer un produit d’appel qui animeraient nos librairies, même si les libraires spécialisés ne raffolent pas de ces petits formats qui leur rapportent peu. Mais si leur taux de rotation de ventes atteint celui des BD japonaises...
La jeunesse aussi
Le mouvement touche aussi la BD jeunesse : le phénomène Mortelle Adèle dont les ventes cumulent les deux millions d’exemplaires par an dans un format de 16 x 20 cm, est au prix de 10,95€, pour plus de 90 pages en couleurs.
Le spin-off tiré de l’univers d’Astérix publié par Albert-René, la série Idéfix dont le premier volume accompagne la diffusion des dessins animés sur Netflix et s’est vendu, selon l’éditeur, à plus de 100 000 exemplaires, a un format identique.
Et un prix qui se veut concurrentiel : 8,99€ pour 72 pages couleurs ! Le deuxième album de la collection sort le 15 juin. Le titre : Les Romains se prennent un gamelle ! Les Romains, peut-être, mais pas les éditeurs !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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