La Mort n’est pas une fin - Par Isabelle Bottier et Emmanuel Despujol d’après Agatha Christie- Editions Paquet

Thèbes, deux mille ans avant notre ère. Imhotep, riche notable revient d’une tournée d’inspection . des nombreuses terres et des troupeaux dont il a la charge. Propriétaire avisé et exigeant, il est souvent en conflit avec ses fils auxquels il accorde peu de confiance dans la gestion des affaires du domaine.

Lorsqu’il rentre chez lui, après plusieurs semaines d’absence, il constate que Nofret, sa nouvelle et très jeune concubine est plutôt mal accueillie par toute la famille. Ses décisions remises en cause, le vieil homme ne l’accepte pas et tente de reprendre les choses en main tandis que les relations entre la nouvelle venue et la communauté virent très vite à l’affrontement permanent.

Le patriarche a de plus en plus de mal à faire accepter sa nouvelle épouse. L’affaire prend une nouvelle tournure lorsque celle-ci est retrouvée morte au pied d’une falaise. Il apparaît très vite qu’il ne s’agit pas d’un accident, les soupçons vont peu à peu s’orienter vers un membre de la famille ou un domestique. D’autres « incidents » vont survenir : chute mortelle, empoisonnements, noyade... Pas de doute, on est bien chez Agatha Christie, version Egypte antique ! À qui profitent ces crimes et pourquoi ?

Le roman est paru en 1944.

Ce roman reste évidemment beaucoup moins connu que les séries Hercule Poirot ou Miss Marple ; néanmoins il en utilise des procédés narratifs comparables comme un profond antagonisme entre les différents intervenants, une série de meurtres mystérieux au dénouement inattendu. Mais ici, pas de détective surdoué, ni de huis clos dans un manoir isolé ou un wagon de l’Orient-Express !

Il semble que cette histoire fut inspirée à l’écrivaine non seulement par sa passion pour l’Égypte ancienne mais aussi par la découverte de textes antiques décrivant une situation analogue. Elle eut connaissance de relations conflictuelles entre un prêtre funéraire et son fils en raison de la mauvaise administration du domaine et du mépris de la concubine évoquées dans des papyrus par un ami archéologue. Il n’en fallut sans doute guère plus à la « Reine du crime » pour bâtir ce récit.

La scénariste Isabelle Bottier est en terrain connu ayant déjà réalisé une adaptation de Mort sur le Nil chez le même éditeur. Restée fidèle à l’esprit de l’oeuvre originelle, elle propose un découpage qui permet un entrée progressive dans l’intrigue tout en demeurant captivante jusqu’au bout.

Le graphisme appliqué d’Emmanuel Despujol, auteur notamment du triptyque Le Dixième Peuple (Paquet) apporte dynamisme et luminosité par une déclinaison des nuances colorées locales jouant sur les ocres, les jaunes et des ambiances d’une Égypte ancienne en technicolor !

L’ensemble pourra se lire avec plaisir sur le sable ou... à l’ombre des pyramides !