Le Bleu du Ciel, tomes 1 & 2 - Par Kara - Soleil

Loin du vampire classique, Lilith vit le jour, extériorise sa bonne humeur malgré son air nostalgique, mais craint la lune. Dans une charmante ville à l’architecture normande, elle attend ainsi le retour sur Terre… du diable qui doit prendre le relais de Dieu afin de gérer le destin de notre monde.
Accompagné par un étrange enfant se révélant être un loup-garou, elle se met en tête de démontrer les vertus de l’humanité à son illustre invitée, qui a étonnamment l’apparence d’une femme délicate.

Mais dans les enfers, une révolte gronde devant cette possible clémence et des dissidents enlèvent le diablesse pour la contraindre à exterminer les hommes. Lilith se met en charge de la délivrer, mais elle doit également affronter son propre passé, et dévoiler sa relation avec ... Jésus !

Dans un cadre historique plus qu’évocateur, une vampire découvre le Bleu du Ciel, tandis que Jésus chasse les marchands du temple. Servi par un graphisme somptueux, un mélange qui s’avère détonnant !

À la lecture de ce résumé, vous devez vous dire qu’une soupe mêlant des vampires, des loups-garous, des diablesses, Jésus et le Jugement dernier, cela n’a pas l’air fort engageant. Et bien détrompez-vous ! La lecture du Bleu du Ciel est tout d’abord une réjouissante expérience qui devient surprenante et d’une redoutable efficacité lorsqu’on aborde le second tome de cette trilogie annoncée.

Après le Miroir des Alices dans lequel il explorait les méandres de l’âme humaine dans un mélange de Fantasy et de données informatiques, Kara revient au thème de son premier album, l’éblouissant Gabrielle, et son combat entre le bien et le mal. D’entrée, c’est le soin apporté à ses personnages, essentiellement féminins, à leurs tenues et aux couleurs de l’ensemble qui frappe le lecteur. L’atmosphère est douce, et le texte soutenu, on profite pleinement d’une action dont le tempo monte crescendo. La bonne surprise vient du cadre historico-architectural, très bien restitué, et qui tranche avec l’irréalité du Miroir des Alices.

Entre ses personnages très "manga", des ambiances de combats empruntés au comics, et une trame européenne, difficile de classer Kara, et pourtant cet étonnant cocktail mène le lecteur par le bout du nez dans un deuxième opus fascinant. Débutant classiquement, on en vient à revisiter le passé de l’héroïne-vampire [1] qui, en Judée, s’était faite appeler ... Marie-Madeleine ! Sans dévoiler la construction de Kara, on plonge très facilement dans cette vie du Christ revisitée, au regard de cette lutte incessante du Bien contre le Mal et de la meilleur façon de guider les hommes.

En effet, derrière chacun des livres de Kara, pointe une "philosophie", un message adressé au lecteur. Que l’on y adhère ou pas, et malgré quelques textes trop allongés, ce récit-kaléidoscope ne pourra que surprendre et fasciner !

Des personnages aux multiples facettes, et une petite ville typique qui accroche le regard