Débuté au Japon en 2019, dans les pages du Weekly Shônen Sunday de Shôgakukan, comptant pour l’heure six tomes, ce qui surprend d’abord avec ce titre, ce n’est pas forcément son sujet, qu’on peut rapprocher des œuvres de Kore Yamazaki, mais son magazine d’origine.
En effet il est devenu rare de voir éditer en France des séries du Sunday, au contraire des celles du Jump de Shûeisha et du Magazine de Kôdansha. Ainsi, ces dernières années nous avons uniquement vu arriver chez nous Ariadne et Mao (chez Glénat Manga) et Marry Grave (chez Kana) - sachant que pour les deux premiers, il s’agit d’auteurs connus en France (doux euphémisme pour Rumiko Takahashi). Il est ainsi de coutume pour les amateurs du Sunday de se tourner du côté des éditions Viz (États-Unis) pour lire ses titres.
La surprise passée, le manga de Makoto Hoshino nous plonge dans un récit qui n’est pas sans rappeler The Ancient Magus Bride, la référence actuelle du genre, même si le cousinage avec une œuvre de Kore Yamazaki serait plutôt à faire avec Frau Faust : récit à contexte historique, pacte avec le diable et organisation religieuse qui traque les démons et leurs contractants.
C’est en effet le point de départ du Conte des Parias : Wisteria, une orpheline, travaille comme mendiante pour un prêtre sans cœur qui projette à terme de la vendre à un homme riche. Lors de ses activités de mendicité, elle croise la route d’un diable dont elle pique la curiosité. De fil en aiguille, Wisteria finit par conclure un pacte avec lui afin d’être libre. Ensemble, ils vont parcourir l’Angleterre du 19e siècle, à la recherche du sens de leur vie.
Sur un schéma simple, et des caractères bien polarisés, d’un côté la jeune fille naïve au grand cœur, et de l’autre le vieux solitaire un peu bourru mais qui se laisse facilement attendrir, Makoto Hoshino nous entraîne dans une série de chroniques, mêlant tranches de vie et fantastique, un peu douce-amère. En soi rien de très original, mais les amateurs du genre apprécieront grâce à un duo de protagonistes indéniablement attachants.
Une belle entrée en matière donc, joliment dessinée, assez mignonne dans son approche, avec ce qu’il faut de pointes de noirceur. Nous sommes évidemment loin de la sophistication d’un The Ancient Magus Bride, mais les bases apparaissent suffisamment solides pour promettre un beau et poétique voyage.
(par Guillaume Boutet)
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