Le Siège des exilées T. 1 - Par Akane Torikai - Akata

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L'auteure de "En proie au silence" nous entraîne dans une dystopie, en deux tomes, s'interrogeant une nouvelle fois sur la place des hommes et des femmes au sein de la société, mais aussi sur la reproduction et l'amour. Un récit simple mais qui fait mouche.

Dans un futur indéterminé, certaines femmes fuient la ville et se sont réfugiées dans des bidonvilles pour échapper à un quotidien certes paisible, mais sous contrôle et sans liberté. Uniquement des femmes ? En effet, les hommes sont devenus rares et selon le dogme de leur société, ce sont même des humains inutiles.

Ainsi nous découvrons une société matriarcale, à la fois du côté des nantis que des déshérités, qui nous plonge dans un monde pas si éloigné du nôtre. Évidemment, le fait que l’homme soit devenu un être rare pose des questions : pour les amies de Sanada, c’est de savoir ce qui les différencie des femmes, et pour le lecteur, c’est de comprendre de quelle façon la population se renouvelle.

Pour nos héroïnes, rien de plus simple que de répondre à cette dernière question : si une femme souhaite un enfant, il suffit de faire une demande au bureau des enfants ! Mais alors à quoi servent les hommes ? Quel sens à leur vie ? Mais aussi la leur, en tant que femme, se demande Sanada, notre héroïne ?

: © 2017 Torikai Akane, Kadokawa Shoten

Dans ce titre en deux tomes, publié au Japon en 2017, Akane Torikai s’essaie donc à la dystopie, un genre qui ne lui est pas familier. Un exercice de style dont l’intérêt réside en revanche dans son thème de prédilection, les rapports hommes / femmes, qu’elle décline sous un angle nouveau.

L’histoire brosse différents portraits, autour de situations et de dialogues qui ne manquent pas de mordant et d’humour, avec pour fil rouge la prédétermination, mais pas forcément celle que nous connaissons, donnant un air de liberté et d’anticonformisme à notre propre réalité.

Malin dans sa façon d’interroger les problématiques, cette première partie pose des personnages et un univers intrigant, mais aussi habités par une forme de mélancolie, à moins que ce soit de la frustration ?