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Les Aventures de Scott Leblanc T3 : Terreur sur Saïgon - Par Devig et Geluck - Ed. Casterman

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 22 février 2014                      Lien  
Dans le Paris de Mai 1968 en pleine ébullition, Scott Leblanc et le Professeur Moleskine assistent à l'assassinat du locataire de la maman du jeune Scott, M. Lé, un citoyen vietnamien qui s'apprête à dénoncer l'usage du "gaz orange" par les États-Unis contre le Vietnam du Nord.

L’enquête mène le jeune reporter et le professeur jusqu’au Sud-Vietnam, à Saïgon. Les scènes s’enchaînent, abracadrabantesques, où l’on découvre que le professeur Moleskine a au Vietnam un enfant caché, fruit d’une liaison avec une autochtone lors de son service militaire. Nous arrivons dans une ville sous la pression du Viêt-Cong. Les attentats se multiplient. Les hôtels sont occupés par les correspondants de guerre étrangers et... les services secrets américains qui ne portent pas une grande estime aux investigations de nos héros et qui ne les lâchent pas d’une semelle...

Si les dialogues sont percutants et la trame historique bien en place (Marcelino Truong, remercié en début de volume, a conseillé les auteurs), on reste déçu par un scénario qui s’habille de clichés et de clins d’œil humoristiques, comme pour mieux masquer ses faiblesses, notamment de dessin ?

Les Aventures de Scott Leblanc T3 : Terreur sur Saïgon - Par Devig et Geluck - Ed. Casterman
Les Aventures de Scott Leblanc T3 : Terreur sur Saïgon - Par Devig et Geluck
(c) Ed. Casterman

Car à l’heure où la parution d’un nouveau Tintin devient de plus en plus probable, quel est le sens de cette Ligne claire, certes charmante, mais le plus souvent maniérée et quelquefois maladroite ? Une volonté de prolonger une saveur qui a marqué notre enfance ? Probablement. Celle d’une déconstruire une bande dessinée classique pétrie de colonialisme, d’anticommunisme et d’européocentrisme ? Sans doute, mais ceci avec la même (im-)pertinence qu’un Yves Chaland, il y a trente ans ? On en est loin.

On s’accroche aux allusions, souvent assez fines d’un Geluck, qui introduit son aventure par une rencontre entre notre héros, Scott Leblanc, et Charles Aznavour. Le jeune homme lui raconte qu’il habite "seul avec maman, dans un très vieil appartement, rue Sarasate", laissant entendre comme dit la chanson qu’il serait un "homme, oh ! Comme ils disent...." C’est plutôt drôle. De même, on s’amuse à la description de Paris dans la fournaise de Mai 68. Mais globalement, cet humour-là n’a pas la férocité critique habituelle de l’auteur du Chat et il est probable que le style enfantin emprunté à Hergé, par son affectivité-même, sert d’éteignoir à la démarche.

Sans que l’on puisse qualifier l’album de médiocre, on reste dans le registre convenable de ce qu’Aznavour, encore lui, qualifiait de "plaisirs démodés."

Les Aventures de Scott Leblanc T3 : Terreur sur Saïgon - Par Devig et Geluck
(c) Ed. Casterman

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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