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Les "Faux-Fauves" d’Angoulême 2016, malgré le "Mea Culpa" de son auteur, suscitent colère et sarcasmes.

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er février 2016                      Lien  
Lors de la cérémonie de remise des Prix à Angoulême samedi, la séquence d'introduction présentait une liste de gagnants qui s'est avérée être un canular. Une blague de potache qui n'a pas été bien prise pas les "faux-gagnants", ni par bon nombre d'observateurs.

Nous vous avions raconté hier l’anecdote des "faux-fauves" de la cérémonie des Prix d’Angoulême 2016, un canular qui a consisté à donner une première liste de "gagnants" bidons, sorte de teasing burlesque de ce qui allait suivre. Sauf que beaucoup ont cru que ces prix étaient vrais : les journalistes d’abord qui ont tweeté les résultats en live, relayés ensuite par un média comme France Inter qui a dû s’excuser quelques minutes plus tard auprès de ses auditeurs pour avoir transmis une information fausse ; par les éditeurs ensuite, qui ont tweeté des félicitations à leurs auteurs "gagnants", lesquels ont parfois retweeté à leurs followers, quelquefois très nombreux, pour leur annoncer "la bonne nouvelle" et qui sont revenus auprès de leurs destinataires pour leur expliquer que, non, finalement, ils n’ont pas le prix.

Les "Faux-Fauves" d'Angoulême 2016, malgré le "Mea Culpa" de son auteur, suscitent colère et sarcasmes.
Costumé en Fantasio, le journaliste Richard Gaitet a plutôt été assimilé à Gaston Lagaffe ce samedi.

" C’est un gag de potache, anti professionnel" (Pol Scorteccia, Urban Comics)

"C’était d’abord la joie, nous racontait dimanche Pol Scorteccia, éditeur de Urban Comics, puisque "Saga" de Fiona Staples et de Brian K. Vaughan recevait le Prix de la meilleure série. On était tous heureux. On est venus avec des auteurs américains qui étaient présents, des auteurs qui connaissaient bien Brian Vaughan. On a tweeté à Fiona et à Brian qu’ils avaient le prix, qui ont répondu que c’était génial et qui l’ont retweeté à leur tour à leurs amis et puis, cinq minutes après, on apprend que finalement, c’est un canular alors que nous sommes à côté des auteurs qui ne comprennent pas du tout pourquoi cela se passe comme cela. Brian Vaughan était venu deux fois au Festival d’Angoulême.

C’est la stupéfaction devant ce manque de professionnalisme, même si l’intention première était de faire un canular. Ce canular est raté. Nous n’avons pas été prévenus du tout de ce qui allait se passer. Je pense qu’aucun des "faux-fauves" n’a été prévenu. Quand on décide de faire une telle cérémonie avec une telle ambition internationale, il faut un minimum de professionnalisme. Je note que parmi les "faux-fauves", il n’y a que des auteurs étrangers et de jeunes auteurs, aucun auteur franco-belge confirmé, ce qui est quand même étrange. C’est un gag de potache, anti professionnel, un truc amateur, comme à Angoulême, il y a trente ans.

Et derrière, aucun appel de la direction pour s’excuser. Dans l’après-midi de dimanche, nous attendions encore une réaction de leur part. Nous demandons dans un premier temps un communiqué d’excuses surtout d’abord envers les auteurs et les éditeurs, car derrière tout cela, il y a une équipe entière qui a été déçue. Il faut qu’on arrête ce genre de choses qui décrédibilisent le Festival."

Pol Scorteccia (Urban Comics) devant le "Faux-Fauve" de la série : Saga, signé de la Canadienne Fiona Staples et de l’Américain Brian K. Vaughan.

"L’humour français est parfois incompréhensible, même aux Français !" (Jean-Louis Gauthey, Cornélius)

"J’ai vécu cela avec une certaine incrédulité face à un spectacle que je qualifierais de pantalonnade et qui s’est révélé au fur et à mesure une catastrophe humaine, nous dit Jean-Louis Gauthey, patron des éditions Cornélius. Quand cela se produit, je suis un peu dubitatif par rapport au spectacle qui s’offre à nous mais à aucun moment, je ne peux imaginer que l’on va jusque là, d’autant que dans les "faux-prix", il y a des titres comme "Vater und sohn - Père et fils" de E.O. Plauen/Erich Ohser (Warum) qui s’avèreront aussi être des "vrais prix". Tout le temps que cela dure, on a l’impression qu’il s’agit d’un sommaire qui sera développé après. Pendant la cérémonie, j’ai reçu des SMS de félicitation de l’éditeur canadien Drawn & Quaterly qui avait évidemment transmis la "bonne nouvelle" à Adrian Tomine. Ils étaient au courant en temps réel : tout a été tweetté.

C’est d’une légèreté, d’une incorrection, d’une bêtise sans nom. On a été amené à leur expliquer que l’humour français est parfois incompréhensible, même aux Français ! On ne s’improvise pas humoriste, contrairement à ce que l’on veut faire croire à la télé. On ne peut pas mélanger les genres dans ce genre de cérémonie.

Je pense qu’il y a un problème de communication de la part du Festival. On ne sait pas qui est vraiment en charge de la communication, qui est en charge de la direction artistique, qui en est vraiment le directeur. Cet organigramme n’est pas connu. S’il l’était, on pourra peut-être désigner des responsables, avec des conséquences qui paraissent évidentes. La personne qui a organisé cela doit prendre ses responsabilités.

Je suis accablé. je ne comprends pas qu’avec une polémique déjà éprouvante d’avant le Festival [sur l’absence de femmes dans la liste des Grands Prix], on ajoute encore celle-là. Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’instrumentalisation qui va être faite de cette mascarade et qui sera, quoiqu’il arrive, préjudiciable aux auteurs, aux éditeurs, au Festival, à la bande dessinée."

Jean-Louis Gauthey, tenant le "Faux-Fauve" Spécial du Jury signé Adrian Tomine

De fait, les réseaux sociaux n’ont pas épargné le Festival. Chacun y va de son commentaire : « C’est une honte pour ce festival qui demeure l’un des plus grands d’Europe, écrit Benoît Peeters sur sa page Facebook. Beaucoup de dessinateurs se sont sentis humiliés par cette fausse annonce. Sans compter que la cérémonie a été ponctuée par des plaisanteries douteuses sur les Allemands puis sur les Japonais. Il est vraiment temps qu’il y ait une réflexion poussée sur ce que doit être une remise de prix. Il faut savoir que le président du Jury n’était même pas présent à cette cérémonie. Je suis pour l’humour mais que cela reste respectueux envers la bande dessinée et la profession. »

"Le Festival revendique sa liberté de ton et assume ses choix éditoriaux." (communiqué)

Du côté du Festival, il nous a été répondu qu’on y assumait entièrement le déroulé de la cérémonie. Oui, la direction du festival était depuis le début au courant de ces "faux-prix" ; oui, le texte était connu et il y a eu un filage du spectacle qui a été validé par les organisateurs ; et non, aucun éditeur n’était au courant : "Les éditeurs par le passé n’ont jamais été directement associés à la préparation des différentes cérémonies de remise des prix, et par conséquent ne l’ont pas été cette année non plus", nous dit-on.

Un communiqué (en annexe du présent article en PDF) défend même le présentateur et sa ligne de conduite : "C’est en effet le propre des canulars, dont la vraisemblance est la vertu cardinale : instiller brièvement le doute pour susciter le sourire. On peut regretter que le registre humoristique de cette séquence n’ait pas été partagé ni apprécié par tous, et l’organisation du Festival se tient prête à présenter par écrit ses regrets à ceux des auteurs de bande dessinée qui auraient pu se sentir froissés par cette séquence", est-il écrit.

Et de produire le verbatim du spectacle et même d’en appeler à la liberté d’expression : " Pour autant, à l’égal des auteurs et des artistes, l’organisation du Festival revendique sa liberté de ton et assume ses choix éditoriaux. Il n’était évidemment pas dans les intentions des organisateurs, et pas davantage de l’animateur, de blesser quiconque. Depuis maintenant des années, les cérémonies de remise des prix les plus reconnus sont animées par des présentateurs qui s’inscrivent résolument dans l’humour et le détournement qui l’accompagne. Le public (spectateurs, téléspectateurs, internautes…) en est aujourd’hui parfaitement averti. Pour la cérémonie de remise des prix de sa 43e édition, le Festival s’est inscrit dans cette tradition."

Dans les pages du journal Le Monde ce matin, l’animateur Richard Gaitet, fait son "Mea Culpa" : "Ce qui est certain, c’est que je n’ai jamais voulu me moquer des auteurs et des éditeurs, écrit-il. [...] Je suis sincèrement désolé d’avoir blessé de très nombreux professionnels, qui travaillent tous très dur pour faire vivre cet art majeur que j’adore : la bande dessinée. Non, ce n’était ni l’endroit ni le moment ni l’année pour tenter un truc pareil."

C’est dit, mais cela n’élude pas la responsabilité des organisateurs du Festival qui, étrangement, n’ont pas remis Katsuhiro Otomo, pourtant présent dans la salle, en honneur dans cette cérémonie. Cela aurait compensé les saillies douteuses de Wandrille à son endroit. Le Festival a aussi oublié de rappeler dans la cérémonie que le Grand Prix 2016 était attribué à Hermann. Décidément...

Le communiqué du Festival donnant le verbatim de la séquance des "faux-prix"
Une réaction dessinée du dessinateur Bercovici

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

 
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22 Messages :
  • Pas un mot non plus, dans la séquence nécrologique de 2015, des morts de Charlie. Même si le festival de janvier 2015 leur avait rendu hommage, il n’aurait pas été incongru de les compter dans les "disparitions" de l’année.

    Et que dire des potiches à perruque, à quelques jours seulement de la polémique sur le sexisme du festival ?

    Et ce paperboard ridicule, idée stupide s’il en est ?

    Etc.

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  • Je ne connais pas cet aimable plaisantin qui a cru bon de faire cette blague, mais n’est pas comique qui veut ! Un humoriste connu aurait dit la même chose tout le monde aurait compris et on passerait l’éponge. Pour paraphraser Audiard, si on mettait les cons sur orbite celui la n’a pas fini de tourner ! Un mot d’excuse me paraît le minimum.

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    • Répondu par Nexus le 1er février 2016 à  16:14 :

      Ce qui est incroyable c’est que cet humoriste ou le festival ne se soient pas rendu compte qu’ils vivent dans un monde immédiat, de tweet, sms et mail et qu une info, si elle semble seulement credible, fait le tour du monde avant la fin de la blague.

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      • Répondu par Pirlouit le 1er février 2016 à  17:48 :

        Oui, Nexus, l’animateur en veste de Fantasio (??) aurait pu faire un numéro plus amusant en annoncant des albums ne figurant pas dans la liste, voire des albums n’existant pas. Le pire, c’est qu’il y a dans les Faux Fauves des livres qui ont été récompensés pour de vrai.... mais pensez à la confusion quand on a demandé à ceux qui n’avaient pas gagné d’évacuer l’estrade.....

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        • Répondu par Nexus le 1er février 2016 à  18:30 :

          exact. je rejoint Pirlouit sur l’idée d’une liste farfelue et improbable. genre prix de la meilleure série à un one shot, ou à un titre des années 1915, ou à un projet à venir,...... remarquez, prix de la meilleure série remis aux Polémiques du festival ça m’aurait amusé aussi. enfin ya de quoi faire dans le canular et le burlesque. ou alors changer de registre humoristique.

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          • Répondu par Pirlouit le 1er février 2016 à  20:20 :

            Bien sûr, mais le FIBD ne fait pas dans l’auto-dérision surtout lorsqu’il cherche à s’exporter. Article édifiant d’Actualitté sur le sujet, mauvais timing à mon avis.... trop de casseroles et de couacs !

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        • Répondu le 2 février 2016 à  14:11 :

          Au Goncourt, aux Césars, aux MTV Music Awards, aux Grammy, aux Oscars, quiconque oserait un canular pareil serait tout de suite cloué au pilori, et ça irait loin, vu les enjeux médiatiques et financiers !

          Et puis d’abord, est-ce que les organisateurs de telles cérémonies en conféraient la présentation à un amateur ? Certainement pas !

          L’humour ? La surprise ? Bien sûr que ça existe dans ces cérémonies, mais ça reste dans le cadre, quitte à manquer parfois de spontanéité. Mais au moins, on a des professionnels qui savent quelles limites ne pas dépasser, jusqu’où ils peuvent vraiment aller ! Des animateurs professionnels, choisis par des organisateurs professionnels et un tant soit peu consciencieux !

          On ne peut pas en dire autant des organisateurs du FIBD, surtout après la lecture de cet article édifiant : pas d’organigramme, responsabilités pas ou peu définies, et surtout, un directeur qui aggrave la faute commise ! Et que dire d’un président de jury absent lors de la cérémonie ? !

          Tout ça est trop brouillon, pas à la hauteur de ce qu’est devenu le marché de la BD en France comme ailleurs, ni de l’envergure internationale que ce festival entend avoir. Que M. Bondoux et sa clique dégagent et laissent leurs postes et leurs salaires à de vrais professionnels, et aillent faire les clowns ailleurs (à Pôle Emploi ?) ! Ça rendra service à la BD, à la ville d’Angoulême et l’image de la France, déjà bien écornée !

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      • Répondu le 2 février 2016 à  13:53 :

        Ça montre à quel point les (ir)responsables du festival d’Angoulême sont déconnectés de la réalité, exactement comme nos élites, ceux qui croient en être, et ceux qui veulent en être.

        Au préjudice de la BD, mais aussi de la ville d’Angoulême, et de la France, bien sûr -_-

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  • Je trouve effarant le fait que le président du jury n’ai pas eu la courtoisie - l’obligation ? - d’être présent à la cérémonie. Je m’interrogeais déjà sur sa légitimité. Je ne m’interroge plus.

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    • Répondu le 2 février 2016 à  13:25 :

      Selon le communiqué du Jury publié le lundi, c’est l’ensemble du jury qui a été tenu à l’écart de la cérémonie, par la volonté des organisateurs !

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  • Pathétique du début jusqu’à la fin....
    Pathétique et incompréhensible...
    Sauf si quelqu’un avait décidé de suicider le festival.....
    Aprés lui le déluge ?

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    • Répondu par Pirlouit le 1er février 2016 à  17:43 :

      Il semblerait... L’international s’y met (site CBR notamment), et la Charente Libre publie sur son site la réaction d’un conseiller municipal, pas content du tout, et du numéro un français de la BD, encore moins content !

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    • Répondu le 2 février 2016 à  07:57 :

      Avec trois grosses bourdes (au moins), je me suis aussi demandé si ce n’était pas un suicide.
      1/ pas de rémunération pour les auteurs qui dédicacent.
      2/ l’absence de femmes dans la liste Grand Prix
      3/ les faux prix

      La troisième bourde dit clairement qu’après tout, tel livre aurait très bien pu avoir le prix puisque tout le monde y a cru. Un prix n’a de valeur que si on y croit. Et déjà, quand un prix est officiel, nombreux sont ceux qui en conteste la légitimité. Si le FIBD ne se prend pas au sérieux, il se discrédite, perd toute légitimité parce qu’après tout, les vrais prix ne valent pas plus que les faux. Tout cela n’est qu’une mascarade. Voilà le message qui est clairement donné.

      Monsieur Bondoux a encore une fois cherché à se défendre avec des arguments douteux. Non, Monsieur Bondoux, ce n’est pas de l’humour parce que ce n’est pas drôle du tout. Personne ne rigole sauf vous et vos votre équipe. Ce n’est pas de l’humour, c’est juste de la méchanceté, une manière de montrer ouvertement votre mépris à toute une profession et aux 200 000 visiteurs et lecteurs.

      Vous balancez votre bourde et ensuite, comme elle ne passe pas, vous vous raccrochez aux branches en prétendant que c’était pour rire. Un peu comme si je vous flanquais une baffe et qu’ensuite, je disais que c’était pour de faux et que vous devriez en rire.
      C’est pire qu’une blague de mauvais goût, c’est l’aveu clair et net que les gens du FIBD et Franck Bondoux en tête ne croient pas en ce qu’ils font et qu’ils ne sont uniquement pour l’argent.

      Dégagez, Monsieur Bondoux, les professionnels de la bande dessinée et leurs lecteurs n’ont pas besoin de vous ! Vous n’êtes pas indispensable et ce n’est pas un blague.

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  • le plus délirant est d’avoir utilisé des titres de la sélection officielle et des intitulés de prix officiels.

    Les faux fauves étaient donc

    Prix de la meilleure série Saga (Urban Comics), de Fiona Staples et Brian K. Vaughan (pour finalement primer une série de Panini, le rival d’Urban COmics)

    Prix du polar Inspecteur Kurokôchi (Komikku), de Kôji Kôno et Takashi Nagasaki

    Fauve d’or du meilleur album Arsène Schrauwen (L’Association) d’Olivier Schrauwen (effectivement un des favoris, en plus)

    Les Intrus d’Adrian Tomine chez Cornélius

    Fauve d’or Patrimoine : Père et Fils (Warum) d’Erich Ohser (E.O. Plauen), qui est aussi le vainqueur officiel... allez comprendre)

    donc un palmarès crédible

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    • Répondu le 1er février 2016 à  18:26 :

      "le problème, c’est la dictature du tweet" F.Bondoux.
      le problème comme les autres problèmes, c’est surtout qu’on a l’impression que tout cela n’est pas pris au sérieux. la BD, le festival, le respect des gens, les sentiments des auteurs, les espérances des éditeurs... ce festival, c’est Bondouxland, c’est pas le festival de la BD.

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      • Répondu le 1er février 2016 à  23:38 :

        La démission au minimum de Franck Bondoux, s’il avait un tant soit peu de dignité, s’imposerait...

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  • Content de constater que cela n’a pas choqué que moi.
    Etant présent en tant que traducteur de la délégation taïwanaise, j’ai dû expliquer à l’éditeur de Taiwan Comix qui était dans la salle (à qui on a donc attribué un faux fauve) ainsi qu’à toute la délégation taïwanaise (présente en nombre sur le festival depuis 2012) que non, finalement, il n’avait rien gagné, et que c’était de l’"humour"...
    De manière générale, un ratage total (mise en scène et saillies racistes et sexistes, aucun petit mot pour Otomo ou même pour Hermann, paperboard proprement ridicule, nécrologie récitée par deux comédiennes qui jouaient les potiches sexy trente secondes auparavant, un présentateur qui ne laisse pas parler les gagnants, sans parler de l’absence d’un petit mot (même en anglais) aux auteurs et éditeurs étrangers...)
    Bref, si ça ne tenait qu’à moi, je conseillerais aux délégations étrangères de snober Angoulême l’an prochain.

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    • Répondu par Lili le 3 février 2016 à  13:05 :

      Vous rejoignez l’avis du jury. Bonne chance pour l’année prochaine, au moins ça ne pourra qu’être mieux finalement.

      "Membres du Grand Jury du festival d’Angoulême, nous avons travaillé dans la sérénité et choisi dans une parfaite harmonie les albums récompensés par les fauves d’or. Nous avons été surpris qu’il nous soit demandé de nous tenir à l’écart de la remise des prix, puis étonnés d’entendre l’animateur, que nous n’avons jamais rencontré, prétendre que la délibération avait été difficile, enfin littéralement stupéfaits par la cruauté et la vulgarité de la cérémonie.

      Tant l’annonce de faux prix qui ont blessé des auteurs, des éditeurs et des lecteurs, que les blagues sexistes et de mauvais goût de l’animateur sont indignes d’un festival qui reste un événement phare, respecté mondialement, de la bande dessinée, et à laquelle nous sommes heureux d’avoir apporté notre pierre par le choix d’ouvrages radicaux, singuliers et majeurs dans l’histoire du 9ème art."

      Antonin Baudry
      Laurent Binet
      Nicole Brenez
      Philippe Collin
      Véronique Giuge
      Hamé
      Matt Madden

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  • Franck Bondoux et les marécages...
    3 février 2016 12:55, par Lili

    Article édifiant ! Ca fait du bien de lire les réactions sensées et adultes des auteurs et éditeurs. Mais c’est qui ce Franck Bondoux qui peut sortir des horreurs pareils sur les femmes et cette mascarade et se dédouaner complètement ??

    Car le pire c’est quand même lui : pouvoir dire que "le problème, c’est la dictature du tweet" c’est n’avoir quand même rien appris à ce qui s’est passé. Car twitter ou pas, cela n’aurait rien changé.

    C’est pouvoir dire : "On peut regretter que le registre humoristique de cette séquence n’ait pas été partagé ni apprécié par tous". Il ne comprend même pas que ce n’est pas ça l’humour !!!?? Genre tu fous un mec déguisé (même pas compris que c’était Fantasio) et pour lui c’est bon, tu fais de l’humour ? C’est choquant le niveau de remise en question.

    Et comme il ne reconnait pas ses erreurs, c’est encore pire, il s’enfonce, s’enfonce, s’enfonce tout seul.

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