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"Les Guerres de Lucas" défient le Festival d’Angoulême

Par Gaëlle BEDIS le 12 janvier 2024                      Lien  
À peine 72 heures après avoir été récompensé par le Prix de la bande dessinée d'actualité et de reportage de FranceInfo, le roman graphique "Les Guerres de Lucas" remporte cette fois une deuxième récompense : le Prix FNAC / France Inter ! Notons que ce titre doublement primé est étrangement passé sous le radar de la sélection officielle du Festival d'Angoulême 2024.

Deux prix, deux jurys aux fonctionnements différents mais un résultat identique : Les guerres de Lucas de Laurent Hopman et Renaud Roche, troisième roman graphique publié par les éditions Deman, vient de rafler le Prix BD FNAC- France Inter qui distingue les meilleurs albums de l’année écoulée, et cela quelques jours seulement après avoir reçu le Prix BD France Info 2024. Effet Star Wars ?

La sélection s’est opérée en deux temps, avec d’abord un jury de lecteurs qui a pioché dans les titres « coups de cœurs 2023 de la Fnac » pour retenir cinq finalistes. [1]

"Les Guerres de Lucas" défient le Festival d'Angoulême
"Les guerres de Lucas", lauréat du Prix BD FNAC France Inter
© Laurent Hopman - © Renaud Roche - © Deman Editiions

Dans la sélection figuraient :

- Le Grand Incident, par Zelba, publié chez Futuropolis et lauréat du Prix Artémisia Humour dont vous parlait notre collègue Charles-Louis Detournay en début de semaine ;
- Femme, Vie, Liberté, collectif dirigé par Marjane Satrapi paru chez L’iconoclaste qui comptait également parmi les finalistes du prix BD France Info 2024 ;
- The Nice House on the Lake, tome 1, de James Tynion IV et Alvaro Martinez Bueno, publié chez Urban Comics : on soulignera le plaisir de voir figurer un comics parmi les finalistes d’un prix BD !
- Ceux qui me touchent par Damien Marie et Laurent Bonneau, paru chez Bamboo/ Grand Angle.

Les finalistes du Prix FNAC France Inter 2024
© FNAC - © France Inter

Les finalistes ont ensuite été départagés par une commission finale de journalistes et de libraires FNAC. Leur choix a été révélé ce matin par Rebecca Manzoni, marraine du Prix, en direct dans la matinale de France Inter qu’elle présente.

L’ouvrage Les Guerres de Lucas succèdent ainsi à Perpendiculaire au soleil de Valentine Cuny-Le Callet, publié chez Delcourt, et continue de tracer sa voie en montrant qu’il sait séduire les professionnels de la BD comme le grand public, mais également au-delà des frontières françaises : les droits d’adaptation de cette création originale bien de chez nous ont en effet déjà été achetés par une quinzaine de pays, avant même sa sortie dans l’Hexagone. On va donc encore entendre parler longtemps de cette pépite, même à Angoulême, puisque les auteurs y seront présents lors du festival.

(par Gaëlle BEDIS)

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Code EAN : 9782493184993

Deman ✍ Laurent Hopman ✏️ Renaud Roche 🏆 Prix Fnac France Inter
 
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20 Messages :
  • Ce succès confirme ce que m’avait dit un éditeur il y a quelques années, il faut qu’il y ait un nom connu en couverture pour que ça se vende : si ce n’est pas l’auteur, il faut que ce soit le sujet. Le phénomène Star Wars est un formidable booster, et comme le livre est bon, ça marche.

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    • Répondu le 12 janvier à  17:09 :

      C’est très vrai. C’est comme ça que Sfar est passé de un peu connu à très connu. En s’accolant à des sujets ou des noms plus connus que lui. Gainsbourg, Brassens, le Petit Prince, le Tour de France et j’en oublie… c’est une bonne stratégie.

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    • Répondu par Olive le 12 janvier à  17:12 :

      Un gros volume, un style moderne et un sujet vendeur, tout ce qui plait aux médias bobos !

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    • Répondu par Philippe Wurm le 12 janvier à  19:33 :

      Mieux que bon !
      Il est très très bon.
      Sens du rythme, du montage et du cadrage. Récit passionnant.
      3x rien dans les décors et pourtant on y est !
      Digne du Lucky Luke de Morris où on se fait bluffer à chaque page par la force du dispositif avec un dessin apparemment simple et un scénario frappé au coin du bon sens pittoresque.
      Prix mérités.

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  • Ce qui aurait été étrange, c’est qu’un livre de qualité ET grand public ET ayant du succès soit repris dans la sélection…

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    • Répondu le 13 janvier à  11:09 :

      Je ne sais pas ce que ça veut dire « grand public ». On va dire que ce livre est « grand public » parce qu’il parle de Star Wars. Mais qui va lire ce livre à part la communauté des geeks fans de Star Wars ? A l’inverse, on continue à qualifier Riad Sattouf d’auteur de BD pour intellos-bobos alors qu’il vend massivement ses livres. « Grand Public » est seulement devenu un alibi pour certains défendre le style de BD qu’ils lisaient enfants, et pour d’autres pour qualifier avec mépris les BD qui continuent à se vendre mieux que les leurs. Ce terme n’a plus de sens. Le marché est constitué de niches, voilà tout.

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      • Répondu par sissi le 13 janvier à  13:24 :

        "grand public" = qui traite d’un sujet qui peut intéresser un (très) grand nombre de personnes. Tout le monde connait la guerre des étoiles et peut être intéressé par les coulisses de ce qu’il faut bien appeler un phénomène mondial. Moi même je compte bien le lire, parce que j’en ai lu beaucoup de bien, parce que le dessin a l’air très sympa, et parce que le sujet m’intéresse (alors que je ne suis pas du tout geek, j’ai vu seulement les 3 premiers films et c’était il y a bien longtemps, in a far away galaxy...). Et, par ailleurs, j’aime plutôt bien ce que fait Riad Sattouf. Ce que je voulais dire avec mon post, c’est que la sélection officielle d’Angoulème est largement déconnectée de ce qui marche en librairie. Après, bien entendu, il y a d’excellents livres qui ne se vendent malheureusement pas du tout bien, et c’est très bien si la sélection officielle nous les fait découvrir. Mais on dirait vraiment qu’elle (la sélection) part du postulat qu’un album qui rencontre un grand succès ne mérite pas d’être dans la sélection. C’est très snob comme attitude de rejeter ce qui est populaire.

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        • Répondu le 13 janvier à  15:00 :

          Oui c’est très snob, je suis d’accord là-dessus. Mais en l’occurrence, certains des auteurs défendus et plébiscités par le Festival depuis des années sont devenus à leur tour des gros vendeurs. Je parlais de Sattouf mais il n’est pas le seul. En récompensant des auteurs qui vendent peu mais ont du talent, les Festivals comme Angoulême, les médias branchés, tout ce qu’on qualifie à longueur d’années de "bobos-snobs-intellos" prennent aussi des paris sur l’avenir. Et bien souvent ça marche. Ils défendent davantage une forme d’avant-garde, qui donnera parfois de gros vendeurs (et inspirera d’autres auteurs ensuite), qu’ils ne promeuvent systématiquement des auteurs "underground". Quand je vois ici certains qualifier des stars comme Clowes, Simmons ou Bechdel d’auteurs "underground", je rigole. Vous ne savez vraiment pas ce que c’est que l’underground.

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  • Je ne l’ai pas lu. Les auteurs y expliquent-ils combien G.Lucas a pompé le travail de Mézières et Christin ?

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    • Répondu le 13 janvier à  11:13 :

      Pas plus qu’il n’a pompé Flash Gordon, Tolkien et les Chevaliers de la Table Ronde. Il y avait de la SF avec des véhicules et des créatures bien avant les noms que vous citez. Rien qu’en France, il y a eu les Pionniers de l’Espérance et les Naufragés du Temps bien avant Valérian.

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      • Répondu par Patimbert le 13 janvier à  11:50 :

        C’est pourtant largement documenté, depuis plus de 40 ans. Renseignez-vous, lisez les premiers Valérian et vous verrez …
        En parlent-ils dans « les guerres de Lucas » ?

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      • Répondu par Tsss le 13 janvier à  12:00 :

        Si si, beaucoup beaucoup plus. Preuves à l’appui.

        https://www.dargaud.com/sites/dargaud.com/files/styles/max_w800/public/media/images/valerian_int_01-star-wars/837599-1-fre-FR/VALERIAN_INT_01-star-wars.jpg?itok=NdZO_pc2

        https://i.pinimg.com/564x/ba/d5/cf/bad5cfefaf36c77ed309bb47b1ec3a1a.jpg

        https://i.pinimg.com/originals/b4/03/f1/b403f175fb5416b4f7829279892f34a2.jpg

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        • Répondu le 13 janvier à  15:01 :

          J’adore ce côté franchouillard de croire qu’on a tout inventé et que les américains nous ont tout piqué. On parlait du village gaulois dans un autre article, mais c’est vraiment ça.

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          • Répondu par Lena M. le 13 janvier à  17:35 :

            Les comparaisons parlent d’elles-mêmes !
            Mais d’autres auteurs comme Moebius ont été pillés, notamment sur Blade Runner.
            Les cases précises et les séries peuvent étre protégées, mais rien n’interdit de s’en inspirer dans d’autres médias. La BD française était à son apogée avec Métal Hurlant et cie, vers 1980, avec des auteurs plein de créativité (Mézières, Moebius, Bilal et plein d’autres).

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          • Répondu par Philippe Wurm le 13 janvier à  19:11 :

            C’est pas du franchouillard (pour une fois).
            Mèzières fut un immense inventeur de formes.
            Au niveau de la notoriété médiatique "Star Wars" dépasse tout.
            Mais ils ont piqué pleins d’idées du côté des auteurs de BD français et particulièrement du trio magique : Moebius, Mézières et Druillet.
            Les cultures lorgnent les unes sur les autres depuis la nuit des temps. Là, les Français peuvent être particulièrement fiers.
            De plus Mézières concrétise un univers constitué de formes agréables à regarder, presque humoristique, ce qui est un exploit dans un genre où l’expressionnisme et le dessin "laid" triomphe trop facilement à cause d’un penchant naturel de l’homme à se laisser aller à des plastiques cauchemardesques. Il rend l’univers habitable et fréquentable, éveillant la curiosité plus que la peur.
            Et cela Lucas l’a très bien compris.
            Narrativement ce fut même crucial pour faire ressortir le "mal" chez Dark Vador. Clef essentielle du succès de la série.

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          • Répondu par How le 13 janvier à  20:24 :

            Vous êtes d’une mauvaise foi crasse, ces emprunts plus qu’évidents sont acceptés par tout le monde.
            De même que la musique de Star Wars n’est qu’un remix de musiques pré-existantes.

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            • Répondu par Philippe Wurm le 13 janvier à  20:54 :

              Pas de mauvaise foi face à celui qui ne veut rien comprendre.

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            • Répondu le 14 janvier à  00:17 :

              Concernant la musique de John Williams, si l’influence de Wagner est évidente, mais parler de remix est ridicule. Concernant Blade Runner, le résultat final doit beaucoup plus à Syd Mead qu’à Moebius.

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              • Répondu par Phildar le 14 janvier à  12:48 :

                Concernant Blade Runner, le résultat final doit beaucoup plus à Syd Mead qu’à Moebius.

                Avez-vous lu The Long Tomorrow ?

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                • Répondu le 14 janvier à  14:53 :

                  Bien sûr que je l’ai lu. Mais la nouvelle de Dick est antérieure. Ridley Scott s’est inspiré de Moebius entre autres mais tout l’univers visuel du film est de la main de Syd Mead. Idem pour Alien. Beaucoup plus de Giger que de Moebius à l’arrivée. Pour voir du Moebius à l’écran, il faut plutôt revoir Tron.

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