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"Les Guerres de Lucas", lauréat du Prix France Info 2024

Par Gaëlle BEDIS le 10 janvier 2024                      Lien  
Pour sa 30e édition, le Prix de la bande dessinée d'actualité et de reportage de France Info a consacré "Les Guerres de Lucas", le troisième roman graphique publié par Deman. Une récompense amplement méritée pour ce nouvel éditeur.

On ne s’y est pas trompé sur ActuaBD en distinguant Les Guerres de Lucas comme l’un des favoris de la rédaction lors de sa sortie en octobre 2023. Depuis, l’ouvrage porté par le duo Laurent Hopman et Renaud Roche, a poursuivi son ascension, de plateaux de télévisions en séances de dédicaces jusqu’à son couronnement mardi 9 janvier 2024 par le Prix de la bande dessinée d’actualité et de reportage de France Info.

Le jury de ce Prix, composé de neuf journalistes de la station et présidé par Philippe Rey, directeur de la rédaction de FranceInfo, a souligné

« la formidable dynamique de cette histoire vraie traitée comme un thriller haletant à l’esthétique et au réalisme stylisés, qui éclaire agréablement un épisode méconnu du cinéma contemporain. » [1]

"Les Guerres de Lucas", lauréat du Prix France Info 2024
"Les guerres de Lucas", Lauréat 2024 du Prix France Info
© Renaud Roche - © Laurent Hopman - © Deman Editions

S’appuyant sur un travail documentaire rigoureux fourni par les auteurs, Les Guerres de Lucas exposent les difficultés rencontrées par George Lucas pour monter, tourner et produire le premier volet de Star Wars qui n’est pas encore une saga-culte. L’originalité de l’approche réside dans le point de vue adopté et dans l’attachement de Hopman et Roche aux détails, aux personnages et aux éléments secondaires qui ont permis de fonder la légende.

Loin du simple hommage, l’album Les Guerres de Lucas évoque plusieurs grands noms de différents métiers du cinéma, les méthodes de financement d’un film, les doutes des créateurs et des financeurs sur des projets risqués mais aussi l’hypocrisie, la toute-puissance de l’argent et l’importance de ne rien lâcher.

Le Prix BD France Info, pour un journalisme exigeant

Cet album consacré à un pan de l’histoire du cinéma succède à Magnum Génération(s), qui traitait de la naissance de l’agence de photographie Magnum, et à La Cellule, une enquête dans les tréfonds de la machine terroriste qui a ensanglanté Paris et Bruxelles en 2015.

Une variété dans les choix d’un jury qui a notamment distingué depuis sa création des autrices et auteurs aussi différents qu’Étienne Davodeau, Marjane Satrapi, Tignous, Fabien Toulmé, Luz,...

Preuve en est avec les dix autres titres en lice cette année [2], tous d’excellente facture, abordant des sujets allant du sexisme à la santé en passant par les dictatures, l’armement et l’environnement et nous faisant en prime changer d’horizons et de continents.

- À qui profite l’exil ? Le business des frontières fermées, de Taina Tervonen et Jeff Pourquié - La Revue Dessinée / Delcourt

- À quoi pensent les Russes, de Nicolas Wild - La Boîte à Bulles

- Crayon noir. Samuel Paty, histoire d’un prof, de Valérie Igounet et Guy Le Besnerais - Studiofact.

- Environnement toxique, de Kate Beaton - Casterman

- Femme, Vie, Liberté, collectif sous la dir. de Marjane Satrapi - L’Iconoclaste

- Le Juif-Arabe, d’Asaf Hanuka - Steinkis

- Les Cahiers ukrainiens. Journal d’une invasion, d’Igort - Futuropolis.

- MBS, l’enfant terrible d’Arabie Saoudite, d’Antoine Vitkine et Christophe Girard - Steinkis.

- Mediator, un crime chimiquement pur, d’Éric Giacometti, Irène Frachon et François Duprat - Delcourt.

- Photographes de guerre, de Raynal Pellicer et Titwane - Albin Michel

Sélection 2024 du Prix de la BD France Info
© Jean-Christophe Ogier - © France Info

Le jury 2024, réuni autour de Philippe Rey était composé de Jules de Kiss (journaliste-présentateur du 7h/10h week-end), Julie Geoffroy (éditrice visuelle au pôle social media), Virginie Lebrun (journaliste-présentatrice), Victor Matet (journaliste-présentateur des informés week-end), Jacques Monin (directeur de la Cellule Investigation de Radio France), Jean-Christophe Ogier (spécialiste bande dessinée), Isabelle Raymond (cheffe du service économie et social), et Margaux Stive (journaliste au service police-justice).

Ils ont su voir la qualité documentaire et l’angle d’attaque original proposé par Hopman et Roche.

(par Gaëlle BEDIS)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782493184993

Les Guerres de Lucas, de Laurent Hopman et Renaud Roche - Deman Editions - 208 pages - Sortie le 04/10/2023.

Les auteurs sont actuellement en tournée de dédicace partout en France et seront présents au 51e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, du 25 au 28 janvier 2024.

[1Extrait du communiqué de presse officiel de France Info, mardi 9 janvier 2024

Deman ✍ Laurent Hopman ✏️ Renaud Roche 🏆 Prix Franceinfo de la BD d’actualité et de reportage
 
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13 Messages :
  • Prix bien mérité, c’est un peu la victoire du style Vivès.

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    • Répondu par Milles Sabords le 11 janvier à  06:27 :

      Cela n’a rien à voir avec le style Vivès, il n’est pas l’inventeur du graphisme relâché et non cerné, avec 2 tons de couleur. On est plus proche du dessin d’animation, entre caricature et semi-réalisme, rapide, jeté. D’ailleurs, Vivès est aussi passé par l’animation.

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    • Répondu le 11 janvier à  06:38 :

      Ça y est c’est reparti. Le monsieur utilise des aplats gris alors les gens disent « c’est du Vivés ». Et Tardi c’est du Vivés aussi ?

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      • Répondu le 11 janvier à  09:53 :

        Et Tardi c’est du Vivés aussi ?

        Eh non, comme quoi là, c’est bien l’école Vivès qui s’affiche, ça ne tient pas aux aplats gris, mais bien au dessin.

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      • Répondu le 11 janvier à  10:36 :

        C’est surtout un bon making of de Star Wars. Avec un graphisme proche des dessins animés américains des années 70, style Hanna Barbera, ce qui est pertinent avec l’époque du sujet. Rien à voir avec Vivés.

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    • Répondu le 11 janvier à  09:52 :

      Je dirais plutôt style story board.

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      • Répondu par Milles Sabords le 11 janvier à  13:55 :

        Roche et Vivès ont tous les deux fréquentés la section « animation » des Gobelins. Il n’y a pas que dans Star Wars que l’on voit des « clones ».

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      • Répondu le 11 janvier à  14:23 :

        Oui, Vivés n’a pas tout inventé, il faudrait se cultiver un peu davantage.

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        • Répondu par Fred le 11 janvier à  17:46 :

          Peut-être, mais c’est lui qui a rendu ce style commercial et l’a rendu séduisant aux yeux des éditeurs. Le style story board de pub existait depuis longtemps, mais jamais les éditeurs ne le publiaient. Bastien Vivès est le chef de fil de cette nouvelle BD jetée à la Cintiq (avec rarement autant de talent voire de génie que Bastien Vivès).

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          • Répondu le 12 janvier à  00:37 :

            C’est un discours totalement marketing ou alors celui de quelqu’un dont la culture BD commence en 2014…

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          • Répondu par Milles Sabords le 12 janvier à  06:55 :

            Ça n’est pas du génie, c’est un très bon dessinateur réaliste (il en a bouffé du dessin d’après modèle vivant, qui reste la meilleure école pour parfaire sa technique), et comme tel, lorsque vous maîtrisez les techniques du dessin académique, tout est plus facile, comme le dessin jeté à la façon « va vite ». La Cintiq n’est qu’un outil et celui qui est nul en dessin le reste.

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            • Répondu le 12 janvier à  10:20 :

              Je ne vois vraiment pas pourquoi tous les commentaires tournent autour de Vivés alors que le travail de ce dessinateur n’a aucun rapport avec lui. C’est fou comme les mentalités peuvent être formatées par l’air du temps.

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              • Répondu par fab le 12 janvier à  12:03 :

                Dans la bande dessinée, comme dans l’Art en général, il y a des écoles. Il y avait l’école Hergé, l’école Franquin, l’école Giraud, l’école Gotlib, l’école Loisel, l’école Sfar, il y a aujourd’hui l’école Vivès. C’est la marque des grands artistes, ils font école, ça n’a rien de dégradant de faire partie d’une école, d’un mouvement, ça marche par époque, on ne vient pas de nulle part.

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