Les Zazous : ça swingue sous l’occupation !

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Alors que l’occupation s’installe à Paris, dans le Quartier Latin, une bande de jeunes gens résistent à leur manière en plébiscitant la musique américaine et anglaise, le jazz, le swing, en faisant la fête, en portant des costumes extravagants avec l’inconscience de leur âge. Sauf que l’heure n’est plus à la naïveté : l’occupant s’organise, la gestapo se met en place, en complicité avec une milice composée de Français, les Jeunesses Patriotiques Fascistes, les JPF.


Les Zazous T.1 - Ed. Glénat

Le second album de la collection s’ouvre sur la conférence de Wanssee où les nazis mettent en place l’organisation minutieuse de l’assassinat des Juifs d’Europe sous le redoutable euphémisme de « Solution finale ». Six millions de personnes mourront, sur un objectif de 11 à 12 millions. Le « Yiddishland » est rayé de la carte. Pour le groupe de zazous qui s’opposent à l’occupant en organisant des fêtes clandestines, pas seulement en raison de ce crime horrible qui se met en place, la résistance change de nature et de dimension.

Mais l’étau se resserre. Des rixes de rue opposent les jeunes zazous extravagants à des bandes de petits fascistes aux cheveux courts excités par la propagande « anti-zazous » distillée par l’occupant et ses séides. Les Juifs sont tenus à aller s’inscrire à la mairie et à porter l’étoile jaune. On leur interdit d’aller à l’université, d’accéder à certaines professions et surtout les rafles sont massives, on enferme les Juifs dans le sinistre Vel d’Hiv avant un départ vers l’Est dont on ne sait rien.

On découvre peu à peu la bande : il y a là un jeune fils de républicain espagnol, un jeune noir américain, une fille de policier, un jeune Maghrébin, et puis ce jeune soldat allemand qui sympathise avec le groupe car il est un ancien des Swingjugend, les « zazous allemands ». Toute cette jeunesse va se retrouver coincée dans un imbroglio tragique.

Le scénariste Rubio, dont on avait remarqué l’album La Bibliothécaire de Mauthausen, connaît son affaire. Tout est précis et documenté. Un dossier et des indications bibliographiques viennent d’ailleurs compléter l’album. Le dessin de Danide est dans la droite ligne de cette nouvelle école de bande dessinée espagnole qui vient se faire publier en France : le dessin est clair et sympathique, et surtout : il swinge ! Ce qui pour un album comme celui-ci, est le bienvenu.