Si vous êtes dans le métro parisien ces jours-ci, vous ne pouvez pas rater l’incroyable campagne de pub qui se répand sur les murs de la capitale. Jugez du peu : toute la station de métro Opéra a été intégralement habillée aux couleurs du webtoon du Clan Hwasan, assorti d’un emplacement premium sur La Rotonde et à la Fnac Saint-Lazare. « C’est cher ! » nous confirme un éditeur qui a l’habitude de faire de grandes et de coûteuses campagnes d’affichage. De fait, la société Webtoon France a sorti le chéquier pour assurer sa visibilité. Une campagne orchestrée par l’agence Mediamonks.
#CREATION L'application de BD numérique coréenne Webtoon lance une campagne d’affichage dans les lieux mythiques de la capitale avec @MediaMonksParis. https://t.co/wHmauZ7OEa
— CB News (@CB_News) June 14, 2023
Le N°1 coréen du webtoon, dont le CA a été de 1,543 milliards d’euros en 2022 et qui compte 85,6 millions d’abonnés mensuels à travers le monde, dont 52% à l’étranger et plus d’un million en France, a bien l’intention de marquer son territoire dans l’hexagone alors que son challenger coréen et japonais, Piccoma, est le principal sponsor de Japan Expo. D’où cette démonstration de force que peu d’acteurs francophones de l’édition peuvent se permettre…
Webtoon aura bien entendu un grand stand à la Japan Expo où Piccoma sera présent puisqu’il en est le sponsor principal depuis maintenant deux ans. Piccoma préfère s’adresser directement aux amateurs de la bande dessinée asiatique tandis que Webtoon essaie visiblement de recruter large. C’est qu’avec de pareils acteurs, ce n’est pas seulement le portefeuille du consommateur qu’on vise, mais surtout ses datas dont les acteurs de l’Internet sont très friands.
Il est clair que face à ces mastodontes, les « Frenchies » regardent les trains passer. Le marché français de la bande dessinée numérique est en pleine révolution entre nouveaux arrivants et acteurs qui se restructurent ou qui jettent l’éponge. Nous aurons l’occasion d’en reparler, d’autant qu’arrive sur les écrans Ducktoon du groupe Disney, qui a bien l’intention de défendre son pré-carré sur les plateformes avec un système d’abonnement qui ressemble à celui de Manga.Io.
Bref, ces mouvements de troupe dessinent ce que sera la bande dessinée numérique de demain. On y reste attentifs.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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