2049. Nous sommes invités à suivre les aventures de Maya Kuyper, mère célibataire de 29 ans qui additionne les jobs alimentaires pour pouvoir se loger et élever son enfant. Une situation désormais habituelle dans la société où les fréquentes crises économiques ont laissé des traces et poussé à un modèle où tout le monde a plusieurs emplois pour s’en sortir.
À l’image des personnages de She-Hulk ou de Deadpool, Maya brise le quatrième mur et s’adresse aux lecteurs pour lui raconter sa vie ou le fond de sa pensée. Un personnage qui, sous le crayon de Leila Leiz, a un regard qui ressemble, nous semble-t-il, furieusement à celui de l’actrice Emilia Clarke.
Maya a, depuis un certain incident que nous vous laissons découvrir, des super-pouvoirs : lorsque l’une de ses émotions est intense, elle est capable de prouesses surhumaines. Par exemple, lorsqu’elle est heureuse, Maya peut étirer ses membres comme Mr. Fantastique ou Luffy. L’apogée de ses pouvoirs intervient durant ses règles : emplie de pouvoirs, Maya en profite pour combattre les comportements toxiques dans la société et rechercher les femmes portées disparues.
Mother of Madness est un album résolument différent dans le genre super-héroïque, mais efficace. Différent car les autrices apporte une vision féministe à leur création : là où la société la classe comme faible et à cacher, le personnage principal pète la forme durant ses règles et en profite pour corriger les comportements inacceptables. Certes, il y a un récit super-héroïque au fondement de cet album, mais les autrices prennent le temps de développer des thématiques sociales qu’on a pas forcément l’habitude de rencontrer dans ce style de productions et cela permet notamment de créer de l’empathie autour des personnages.
Même si on a eu l’impression que le scénario progressait très vite sur certains points (l’album compte trois épisodes), celui-ci s’est révélé intéressant grâce à une principale antagoniste surprenante. On ne vous divulgâchera pas l’affaire, mais si Maya est une féministe convaincue, attendez vous à du lourd de l’autre côté du ring. Un final imprévisible et spectaculaire conclut de manière convaincante cette intrigue.
Porté par les jolies planches de Leila Leiz, Mother of Madness est un bon album qui propose de découvrir des horizons différents pour le genre. Si vous êtes réceptifs aux Comics et aux questions de société, l’album mérite le coup d’œil.
(par Romuald LEFEBVRE)
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Mother of Madness. Par Emilia Clarke, Marguerite Bennett (scénario), Leila Leiz et Leila Del Duca (dessins). Traduction de Benjamin Rivière. Panini Comics. Sortie le 23 août 2023. 152 pages. 24,00 Euros.
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