Akira retrouve enfin ses esprits après que son ami ai mis en jeu sa vie au casino. Nos aventuriers sont donc prêts à repartir en suivant une nouvelle piste : un survivant d’une morsure de zombie. Dites au revoir à Osaka et bonjour à Kyoto !
À travers Takemina, les riches aveuglés par leur arrogance, sont discrédités. Effectivement, le pari dans lequel le participant mettait en jeu sa vie, s’avère avoir des failles que le jeune homme exploite pour tourner en ridicule les organisateurs, et pour casser le système qui régnait à Osaka. La métaphore du casino et l’accumulation des biens confisqués par une minorité privilégiée (dessinée de façon grotesque) est le sujet évoqué par le scénariste pour critiquer le capitalisme et pointer du doigt ses lacunes.
Le retournement de situation causé par Takemina permet donc une redistribution plus équitable. Pourtant, les problèmes liés au capitalisme perdurent car il a survécu aux zombies (contrairement à la prédiction de Karl Marx sur l’effondrement de la société que nous rappelle Shizuka), c’est pourquoi il faut réfléchir à un nouveau fonctionnement. Dommage, nous n’aurons pas plus d’éléments sur cette problématique.
Cette fois, les geishas et les maiko sont mises à l’honneur autant sur la magnifique couverture que dans l’histoire. C’est l’occasion pour le lecteur d’en apprendre plus sur ce qu’elles sont et ce qu’elles font. Plusieurs activités courantes sont montrées, comme un jeu traditionnel qui est une variante de pierre-feuilles-ciseaux et qui se fait sur la chanson Tora Tora.
D’autre part, le scénariste parvient à aborder un autre aspect lié au travail grâce au personnage de Hinae, contrainte à poursuivre le travail légué par ses parents. Cette condition la force à rester pour que l’établissement ne ferme pas. Une véritable cage qui l’a empêchée de penser à elle-même. Malheureusement, le dénouement est malsain à cause de la relation que Hinae a avec Arashiyama (un homme plus vieux qui jouait avec elle dans son enfance). Pour couronner le tout cet homme était son protecteur (personne qui finance une geisha ou une maiko).
Le pèlerinage est également mis en avant et ouvre un nouvel arc. Grâce à Bea nous partons ainsi sur les pas de Kōbō-Daishi une figure historique qui est le fondateur de l’école bouddhiste Shingon. Les héros arborent alors a cette occasion la coiffure et l’habit traditionnel des moines bouddhistes. Nous en apprenons plus sur les rites et la signification des gestes qu’un pèlerin doit faire notamment celui d’allumer une bougie pour permettre aux défunts qui vivent dans les ténèbres d’apercevoir leurs descendants. Le lecteur est ainsi réellement projeté dans la peau d’un pèlerin et peu mieux s’identifier à lui. Ce moment de répit sert aussi d’introduction à un nouvel ennemi qui profite de la charité des habitants de Shikoku connus pour leur hospitalité.
Même si le déroulement est bien ficelé, l’arc à Osaka est rapidement terminé et sa conclusion manque de profondeur. Le temps mort est agréable et nous fait découvrir de nouvelles choses sur la culture japonaise, sans oublier quelques réflexions et la mise en place d’un nouvel obstacle.
(par Malgorzata Natanek)
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