Accompagné de Einar, lui aussi réduit en esclavage après que son village natal ait été attaqué par des soldats, les deux compagnons vont avoir à s’occuper des terres de leur nouveau maître Ketil. Alors que Thorfinn n’a connu que la guerre et le sang, il doit se faire à sa nouvelle condition d’esclave et aux champs. Einar, paysan de père en fils, l’accompagne tout au long de la saison dans son apprentissage. Alors que l’on suit la vie du domaine, avec ses rencontres, ses difficultés, ses combats, le fil rouge de la saison reste toujours la réflexion de Thorfinn sur son passé et sa repentance face aux nombreux crimes qu’il a commis.
Lors de la mort d’Askeladd, le seul objectif de la vie du héros s’est envolé par la même occasion et il lui fallait donc en trouver un nouveau tout en acceptant son lourd passé de haine et de sang. On remarque, à ce compte là, une véritable évolution entre les premiers épisodes où Thorfinn reste muet, toujours meurtri par sa situation et la fin où celui-ci a enfin trouvé son but : partir au Vinland, créer un état où guerre et esclavage n’auront plus leur place.
Cette réflexion s’est construite au fur et à mesure de la saison face à l’adversité du travail aux champs, face aux difficiles interactions entre esclaves et travailleurs libres, face à la cruauté de la mort d’Arnheid et face à la férocité des combats contre les troupes du roi Knut. La difficulté de cette vie se remarque bien grâce à la réalisation de Shuhei Yabuta et la beauté des images du studio WIT. Les images de combat sont effroyables et montrent bien la violence de la guerre. Tout au long de la saison, les plans sur les mains de plus en plus abîmées des travailleurs nous rappellent la dureté de la condition d’esclave. Même sur le lit de sa mort, alors qu’elle semble enfin avoir trouvé la paix, Arnheid garde toujours les traces du labeur, comme si, finalement, celui-ci ne quitte jamais réellement le corps des esclaves.
Cette seconde saison est aussi un rappel de la première œuvre de Makoto Yukimura, Planètes. Alors que certains fans ont pu se plaindre du manque de combat et de guerre en comparaison à la première saison, finalement cette seconde saison renoue avec ce qu’avait fait l’auteur dans son précédent manga. Il remet au centre de son histoire les petites gens, des esclaves lorsque l’intrigue se passe au temps des vikings, des éboueurs de l’espace lorsqu’elle se situe en 2075. On suit donc leur quotidien de travailleur ainsi que leurs réflexions et problématiques.
L’aspect psychologique des personnages est, dans les deux cas, un élément absolument essentiel au récit et confine quelquefois à la philosophie. Quelle est ma place dans ce monde, dans cet univers ?, dans quel monde ai-je envie de vivre ?, telles sont les réflexions qui traversent les personnages des deux œuvres. Dans les pensées de ses héros, Makoto Yukimura livre des messages humanistes sur l’écologie, la conquête spatiale, sur un monde plus pacifiste, sans guerre et sans esclavage...
Vinland Saga saison 2 est donc une réussite et bien que tout à fait différente de la première, n’en reste pas moins tout aussi qualitative. Si l’on a pu lui reprocher quelques longueurs dans la première partie, celles-ci apparaissent essentielles dans le développement du personnage de Thorfinn et semblent cohérentes pour poser les bases des relations entre les personnages. Ainsi, toutes les intrigues ont leur importance et s’enchaînent logiquement jusqu’à ce que la quête intérieure de Thorfinn atteigne son aboutissement.
La deuxième saison a pris fin lundi 19 juin avec son 24e épisode. Un épisode touchant marquant les retrouvailles entre Thorfinn, sa mère Helga et sa sœur Ylva. Il embraye également la suite de l’aventure en direction de Vinland en compagnie de Einar, Leif et Gros-Yeux. Tout cela sera à découvrir lors de la troisième saison de Vinland Saga que le directeur d’animation semble avoir annoncée officiellement dans un tweet.
(par Benjamin VIX)
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