Reika, ma splendide maid – Par Gustav – Éd. NihoNiba

Reika, ma splendide maid est le premier album traduit en langue française de l’artiste Gustav. Cet album est paru originellement en 2017 au Japon sous la bannière de l’éditeur Core Magazine ; un nouveau catalogue de référence auquel a accès l’éditeur NihoNiba depuis cette année.

On suit dans cet album les péripéties de Reiji, un étudiant qui vient d’hériter de son père (qu’il n’a jamais vraiment connu) une fortune considérable. Reiji est désormais millionnaire et le propriétaire d’un luxueux manoir dans lequel continue d’officier une seule domestique, Reika.

© Gustav/Core Magazine Co., Ltd./NihoNiba

Reiji n’a pas le temps de se présenter que Reika lui explique qu’elle est désormais sa domestique attitrée. Si le nouveau millionnaire conçoit en quoi peut consister les tâches conventionnelles de sa nouvelle employée, il ne se doutait tout de même pas que Reika se donne littéralement la mission de satisfaire tous ses besoins... même ceux d’ordre sexuel, sans même le lui demander... Face aux charmes, l’expérience et la sincérité de Reika, Reiji tombe progressivement amoureux d’elle et réfléchit à la manière de lui avouer ses sentiments.

L’intrigue sentimentale déroulée au fil des neuf chapitres (plus un bonus) de l’album est simple, mais bien ficelée. Gustav instille progressivement, et avec talent, le doute et le mystère autour du personnage de Reika. Pourquoi est-elle si investie dans son rôle de domestique ? Pourquoi ce métier semble carrément l’alpha et l’oméga de son existence ? Sans vouloir trop vous en révéler pour que vous puissiez garder le plaisir de la découverte, sachez simplement que l’album repose sur une intrigue à tiroirs réussie qui ne peut qu’agréablement surprendre les lecteurs.

© Gustav/Core Magazine Co., Ltd./NihoNiba

Nous avons aussi été particulièrement convaincus par l’écriture fine du personnage de Reika, un personnage charismatique à la recherche de sens sur bien des plans. La sculpturale Reika explique lors de sa rencontre avec Reiji être amnésique : elle n’a ainsi aucun souvenir de son enfance ou de son service auprès du père défunt de son nouveau maître. Seuls les souvenirs et ses compétences liés à sa carrière de domestique restent vifs à son esprit.

N’ayant aucune expérience en dehors de sa vocation de domestique, Reika se pose de nombreuses questions au sujet du lien qui l’unit à son nouveau maître. Est-ce que ses sentiments pour Reiji son dictés par sa représentation de la fonction de domestique ou bien accepte t-elle la naissance d’un véritable sentiment amoureux à son égard ? Les réponses ne parviennent pas manière évidente à l’esprit de Reika et c’est pour cette raison que son évolution est intéressante et agréable à suivre tout au long de cet album.

© Gustav/Core Magazine Co., Ltd./NihoNiba

Le contenu érotique de l’album se veut voluptueux et ne repose pas sur une potentielle thématique clivante pour le lectorat. L’accent est ici particulièrement mis sur le désir de Reika : celle-ci va s’offrir corps et âme pour satisfaire les attentes qu’elle suppose être celles de son maître, mais elle va aussi progressivement découvrir ce qui la fait vibrer et ainsi s’épanouir dans sa sexualité. Par exemple, Reika ne va pas hésiter à régulièrement prendre les rênes pour accéder à son plaisir, ce qui conduit l’auteur à croquer dans cet album différentes séquences de domination féminine (ou Femdom). Nous avons dans ce cadre aussi été régulièrement surpris par les dialogues crus du personnage dans le feu de l’action.

Gustav met en scène une importante variété de situations pour ses séquences érotiques : de la découverte de l’agilité de Reika avec ses pieds (ou Footjob) à un rendez-vous galant baroque, en passant par une soirée arrosée, les lecteurs n’auront pas l’impression de trouver ces séquences répétitives.

© Gustav/Core Magazine Co., Ltd./NihoNiba

L’exemple qui nous a le plus surpris est celle du Crossdressing : Reiji est déguisé comme une domestique pour les besoins d’une fête étudiante. Son allure androgyne réussie tape littéralement dans l’œil de Reika qui n’a alors plus qu’une seule idée en tête : se régaler sur le champ des charmes de son maître. Une situation originale qui casse les codes que l’on a l’habitude de lire dans différents Hentai.

D’un point de vue graphique, nous avons trouvé que le trait fin de Gustav était très joli. L’artiste ne fait peut-être pas preuve d’une grande originalité dans la composition de ses planches, mais celles-ci bénéficient d’un soin et d’un talent graphique constants.

En terme de soin justement, nous avons remarqué celui apporté par l’artiste pour dessiner les différentes tenues, parures et lingeries portées par Reika. Le charme magnétique du personnage doit ainsi beaucoup au dessin méticuleux de son créateur, que l’on pourra par ailleurs davantage apprécier grâce aux quelques illustrations en couleurs présentes dans l’album.

Comme vous l’expliquait cet été l’équipe éditoriale de NihoNiba, Core Magazine oblige, la censure est présente dans cet album et se manifeste par des bandes noires situées sur les parties génitales des protagonistes. Pour l’occasion, nous l’avons trouvée ici plus visible que dans le récent album Primal du même éditeur, mais cela ne vient une nouvelle fois pas entacher le plaisir de la lecture.

Finalement, nous sommes ressortis pleinement convaincus par la découverte de Reika, ma splendide maid, l’une des meilleures lectures que nous ayons pu faire durant l’année écoulée sur ce segment. Avec une intrigue sentimentale agréable à suivre, un personnage central charismatique, mais aussi un contenu érotique surprenant et très bien dessiné, cet album a de très solides atouts à faire valoir. Après que l’on ait consulté le Net, on apprend qu’il y a peu de chances de lire d’autres mangas érotiques de la part de Gustav dans les années à venir, mais le souvenir laissé par sa magnétique Reika risque d’être longtemps prégnant.