Difficile d’être une jeune femme dans un monde d’hommes. Sarah l’apprend tous les jours. Elle est la fille du roi Georges, seigneur des Humains de l’île d’Errance. Si Sarah avait été un homme, elle aurait eu toutes ses chances de monter un jour sur le trône. Son sens des responsabilités et son courage lui valent d’être le bras droit de son père dans l’administration quotidienne du royaume. Elle sait aussi rester impartiale et mettre ses sentiments de côté lorsqu’il faut faire respecter la loi et les traditions. C’est notamment le cas lorsqu’elle accepte la mise à mort d’une mère et de son enfant, qui se révèle être une Créature. La loi est stricte pour les Humains : interdiction sous peine de mort, d’entrer en contact avec des Créatures et/ou de pénétrer dans leur territoire, la Forêt Interdite.
Mais son destin bascule lorsqu’elle apprend par ses cousins la mort de son frère aîné Bran. Pourtant, Sarah devine rapidement que quelque chose cloche dans cette histoire. Ses cousins ont-ils bien dit toute la vérité ? Rien n’est moins sûr... Pour le moment, la disparition de Bran pose de sérieux problèmes au roi Georges. Bran était le dauphin. Son décès oblige le roi à désigner comme prince héritier son autre fils, Devin, qui est homosexuel. Une décision qui n’enchante ni le père, ni le fils… Autre souci : Bran serait mort au cours d’une partie de chasse dans la Forêt Interdite. Si les autres rois de l’île apprenaient les circonstances de la mort du prince, la paix entre Humains et Créatures serait menacée. La guerre deviendrait inévitable.
Un vent de fraîcheur souffle sur l’univers des contes
Après l’intermède consacré au passé de Macha, les auteures Flora Grimaldi et Maike Plenzke nous proposent de reprendre, en quelque sorte, le fil de l’histoire qu’elles ont débuté dans Bran : Une histoire de l’île d’Errance. Ce nouvel album intitulé Sarah, possède les mêmes qualités que les précédents tomes de la série : un univers médiéval, féerique et cruel, dont la modernité s’exprime dans la représentation des minorités ethniques et sexuelles, si importante à notre époque. Ce qui n’est pas plus mal. Le scénario de Flora Grimaldi est par ailleurs sublimé par le travail graphique moderne et stylisé de Maike Plenzke. De bons points qui nous séduisent et nous invitent à suivre le destin de l’île d’Errance.
Voir en ligne : Découvrez l’univers de "l’île d’Errance" sur le site des éditions Glénat
(par Christian MISSIA DIO)
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