Il avait autour de lui des artistes féconds et virtuoses : Franquin, Morris, Will, Peyo, Jijé... Il faisait partie des troupiers moins habiles, comme Greg, mais qui ont néanmoins marqué leur époque par leur opiniâtreté et par un travail solide qui a parfois bien soutenu celui de ceux qui occupaient l’avant-scène, notamment Franquin sur Gaston.
Certes, les univers que montrent Jidéhem et Vicq sont un peu désuets : Sophie n’a rien d’une petite fille "girly" gavée de TV et de jeux vidéo, elle n’a pas davantage de smartphone et n’est pas siliconée comme Nabila... Elle a même des couettes, la ringarde ! Mais c’est la première héroïne de Spirou et c’est elle qui mène la danse !
Jidéhem s’appuie sur ses points forts : des décors variés et des mécaniques séduisantes. L’album est composé de récits courts, animations destinées aux numéros thématiques de l’hebdomadaire de la bonne humeur, mais aussi de récits longs qui sont parus dans les albums Sophie et le rayon Ka (N°5), Sophie et le cube qui parle (N°6) et Les Bonheurs de Sophie - 2e série (N°7). À leur lecture, bouffées de nostalgie, la magie revient : nous sommes dans le Spirou des années 1960 où naïveté et charme avaient encore cours...
On soulignera le magnifique travail de contextualisation des préfaciers Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault. Avec les auteurs de La Véritable Histoire de Spirou, on en apprend toujours, forcément.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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