Avec Todo Loco, les auteurs nous présentent un univers original et absurde. Un concept qui, au départ, paraît amusant mais qui devient vite lassant : si l’album contient un immense potentiel humoristique, les meilleures blagues se perdent dans la surenchère de gags vulgaires et scatologiques. De même, plutôt que de miser sur l’ironie latente ou sur le caractère subversif de certains personnages, les auteurs préfèrent se pencher sur des running gags prévisibles qui perdent leur saveur au fil des répétitions.
L’album contient toutefois quelques bons côtés : les répliques de la machiavélique Linlin et la petite Monax sont tout simplement assassines. Le lézard Denvix et le pingouin Ernestox, deux figurants qui ne s’expriment qu’avec des pancartes, collent bien avec la dimension absurde et aléatoire de l’ouvrage. Enfin, les quelques clins d’œil intertextuels contenus dans l’album agrémentent la lecture.
Néanmoins, dans l’ensemble, ce premier tome reste décevant et, contrairement, à ce que promet l’éditeur, l’album ne parvient pas à « nous en mettre plein les gencives ». Malheureusement, les auteurs n’ont pas réussi à exploiter la dimension potentiellement virulente de Todo Loco. Aussi, on ne peut qu’inviter Séchan et Grard à laisser de côté l’humour facile afin de mieux développer la véritable richesse de cet univers : son mélange explosif de personnages hors-normes.
(par Marianne St-Jacques)
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