Nathan entretient une ébauche d’amourette avec Mathilda, une artiste qui en pince pour lui. Et ce sentiment est partagé... sauf que Nathan est doté d’un don : celui de prédire les catastrophes qui peuvent arriver à ceux qu’il aime. Il cherche alors à se protéger de cette faculté en refoulant ce qu’il ressent pour elle. Mais chassez le naturel, et il revient au galop ! : grâce à son pouvoir de prémonition, il parvient à protéger le père de la jeune fille d’un tragique accident de voiture.
L’intrigue cependant -léger spoiler- tourne autour de tout autre chose que de l"histoire de ce personnage, mais plutôt d’un groupe d’amis bienveilants qui s’inquiète de la disparition mystérieuse de Juliette, l’une des meilleures amies de Mathilda... L’histoire personelle de Nathan et cette intrigue s’entremêlent, au point que ce premier point de vue est éclipsé par le second.
La vision des troubles du spectre autistique est-il un prétexte ? Les auteurs nous en proposent une vision un brin stéréotypée, voire fantasmée. Nathan est représenté comme un être hyper-mystérieux qui enfouit sa sensibilité et joue de sa nonchalance.
En dépit de ce biais romanesque, l’intention de Makyo reste honorable. À travers les fils rouges de son récit, il file la métaphore sur la perception de la normalité, tentant ainsi d’apporter tant bien que mal sa contribution à la lutte contre les discriminations à l’encontre des personnes en situation de handicap.
Autre point positif : avec son trait fin, sensible, lisible et précis, la dessinatrice Sasa, dont c’est le premier album, anime des personnages qui portent ces questions auprès d’un large public.
(par Oussama KARFA)
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