Dans ce tome 2, Fabrice Erre continue d’aborder avec sarcasme les dérives liées à l’omniprésence des écrans dans notre quotidien. À travers ses gags, le dessinateur amène plein de situations complètement ridicules que les smartphones provoquent et propose des solutions totalement absurdes pour se libérer des réseaux sociaux.
Parmi ces extraits, un homme en état de putréfaction émet l’idée d’une consultation en présentiel à son médecin, avec qui il discute en visioconférence ; plus loin, un skateur, qui ne fait que quelques likes en exposant son talent, fait exploser ses statistiques en se vautrant.
Bien que les scènes ne fassent généralement qu’une page et soient indépendantes les unes des autres, l’auteur a inclus, dans cet album, deux épisodes de plusieurs pages : « Into Africa », dans lequel un jeune homme doit réaliser un safari en résistant à la tentation d’utiliser son téléphone, et « Bad Buzz », où une mauvaise blague provoque un tollé au sein de la communauté LGBTQIA+.
Ces récits, complètement grotesques pour la plupart, sont-ils tous inventés ? Non, ils sont parfois inspirés de confidences récoltées par-ci par-là. Fabrice Erre : « Je suis obligé de passer par l’expérimentation, d’aller voir un boucher par exemple et de lui demander comment il a modifié son comportement depuis qu’Instagram a révolutionné les repères esthétiques ». Fort heureusement, certains extraits ne sont issus que de l’imagination de l’auteur. Ainsi ce journal télévisé rapportant minute par minute ce que le Président de la République fait chez lui, ou encore ce papi qui rejoint « le cloud céleste » après sa mort…
Les couleurs vives, soigneusement orchestrées par Sandrine Greff, apportent du punch et de la gaieté à ces pages qui reflètent parfois, hélas, une réalité bien triste dont les conséquences physiques et psychologiques peuvent être désastreuses : l’addiction aux écrans.
(par Oussama KARFA)
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