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Une brève histoire du super-héros français dans la bande dessinée et la littérature (1/8)

Par Romain GARNIER le 20 février 2024                      Lien  
En 2023, The Marvels, réalisé par Nina DaCosta, est le 33e film de la saga Marvel, cela sans compter les innombrables séries qui viennent chaque année enrichir l’univers cinématographique. Quel autre pays que les États-Unis serait en mesure de bâtir un tel catalogue audiovisuel sur le genre super-héroïque ? Après tout, le genre-même du super-héros ne saurait être qu’américain. Regardez notre patrimoine de bande dessinée de genre super-héroïque ! Superdupont ? Mikros ? L’Archer blanc ? Imbattable ? Quand il ne s’agit pas de faire rire, nous singeons le modèle américain du super-héros. Pourtant, la France et le Royaume-Uni sont historiquement les inventeurs du genre et possèdent un riche patrimoine, ainsi qu’une création actuelle à la fois originale et prisonnière de son passé. Pour vous, ActuaBD revient avec un florilège sur ce pan méconnu de notre histoire culturelle. Une manière pour nous de contribuer à faire resurgir des eaux cette « Atlantide littéraire ».

1914. Dans le no man’s land boueux de la Grande Guerre, l’inventeur Gabriel Féraud est gravement blessé. Amputé de ses bras et de ses jambes, ce grand blessé est contraint d’abandonner son antimilitarisme et de remettre à l’armée son invention, une pile au radium. En échange, un savant fou lui greffe une armature de métal animée par l’énergie du radium. Gabriel Féraud devient Taillefer, un surhomme. Il rejoint alors le programme « Les Sentinelles » du colonel Mirreau avec l’espoir de permettre à la France et ses alliés d’obtenir des victoires décisives. Rejoint par Djibouti et Pégase, Taillefer devient le porte-drapeau de la puissance française et participe à de nombreuses batailles : Ypres, la Marne ou les Dardanelles.

L’effondrement du surhomme européen dans les gaz de combat

Imaginée par Xavier Dorison et Enrique Breccia, la série Les Sentinelles - 4 tomes disponibles au éditions Delcourt publiés de 2009 à 2014 - incarne le désenchantement du monde européen d’alors face aux horreurs indescriptibles du conflit. Elle retranscrit admirablement l’esprit de la France du début du XXe siècle en actant l’échec de la science, alors intrinsèquement pensée comme source de progrès, et de la figure du surhomme imaginée comme l’avenir de l’humanité.

La pile au radium et les Sentinelles n’apportent rien au conflit. Les batailles qui ont été historiquement remportées par la Triple Entente le sont dans le récit de Dorison. Les batailles qui ont été historiquement remportées par la Triple Alliance et ses alliés le sont également. Ainsi, sur les côtes de Turquie, la vaste opération de débarquement franco-britannique organisée par le Premier Lord de l’Amirauté, Winston Churchill, est un désastre. Taillefer et les autres Sentinelles, qui doivent faire face à un surhomme turc, échouent. Le lieutenant-colonel Mustafa Kemal Atatürk repousse les assaillants dans un déluge de feu et de fer. La Triple Entente se replie après plusieurs mois d’insuccès.

Nous avons fait le choix d’introduire notre sujet par une bande dessinée contemporaine car elle saisit habilement l’esprit de l’époque représentée, en même temps qu’un moment de basculement intellectuel qui va culturellement séparer l’Europe des États-Unis. Le début du XXe siècle correspond, notamment en France, au passage d’une littérature d’imaginaire scientifique scientiste, qui accompagne le surhomme, à une littérature d’imaginaire scientifique pessimiste et suspicieuse. Bien évidemment, dès le XIXe siècle, toute une littérature contre-révolutionnaire et anti-moderne s’exprime, mais elle n’est pas majoritaire. En revanche, la littérature d’imaginaire scientifique des États-Unis, globalement épargnée par les horreurs de 1914-1918, conserve majoritairement une foi inébranlable dans la science perçue comme la voie inéluctable du progrès. Nous y reviendrons ultérieurement.

Une brève histoire du super-héros français dans la bande dessinée et la littérature (1/8)
La première apparition de Superman dans un comic book, 1938. Est-il vraiment le premier super-héros ?
© DC Comics

Superman, le premier super-héros ?

Outre-Atlantique, préservé du conflit destructeur, les pourvoyeurs d’imaginaire scientifique et de surhommes américains conservent leurs espérances teintées d’un scientisme convaincu. La croissance économique est florissante. Le Jazz et le Charleston animent les cabarets. Les gratte-ciels recouvrent New York en même temps que les cadavres des ouvriers qui ont œuvré à la tâche. Une immense cité dans laquelle on serpente en conduisant une Ford T. L’industrie hollywoodienne se développe et voit triompher les stars de cinéma. Cela n’empêche cependant pas la « Génération perdue » [1] d’exprimer ses doutes, ni la prohibition d’exister, ni la « peur des rouges » de se diffuser ou le « procès du singe » d’opposer le darwinisme au fondamentalisme religieux.

Pétries de contradictions, les « Roaring Twenties » [2] ne durent pas. En 1929, le « jeudi noir » précipite le pays dans la pire crise financière de son histoire, emportant l’Europe dans sa chute. La Grande Dépression recouvre alors le nouveau monde de son manteau de misère.

Pourtant, en 1938, les Étasuniens ont le regard tourné vers le ciel, plein d’espoir. « Est-ce un avion ? Est-ce un oiseau ? Non ! C’est Superman ! » [3] . Un récit de comic book au succès immédiat est paru dans Action Comics, publié par l’ancêtre de DC Comics. Deux jeunes Juifs issus de l’immigration, Jerry Siegel (Étasunien) et Joe Shuster (Canadien) créent le personnage archétypal du surhomme. Le fondateur d’une lignée sans équivalent de ce que l’on nomme désormais « super-héros ». Aujourd’hui, dans notre imaginaire collectif, le super-héros est une invention américaine dont le mythe de Superman est l’incarnation. Cependant, certains ont fini par interroger ce mythe jusqu’à le remettre en cause.

Extrait de "La Ligue des Gentlemen extraordinaires" d’Alan Moore et Kevin O’Neill - De gauche à droite : Le capitaine Nemo, Allan Quatermain, Mina Murray, Mr. Hyde et L’homme invisible.
© Panini Comics

La ligue des Gentlemen extraordinaires d’Alan Moore et Kevin O’Neill : des super-héros antérieurs à Superman ?

En 1999, le brillant scénariste britannique Alan Moore, a d’ores et déjà participé à la modernisation de la figure du super-héros : Watchmen en 1986 avec Dave Gibbons ; The Killing Joke avec Brian Bolland en 1989, et a interrogé les ressorts d’une dictature contemporaine combattue par un vengeur masqué (V pour Vendetta en 1988 avec David Lloyd).

Avec La ligue des Gentlemen extraordinaires, Alan Moore poursuit sa réflexion sur le genre super-héroïque. Pour cela, il soustrait l’imaginaire européen à l’influence américaine et plonge les racines de son récit dans la littérature britannique et européenne de l’époque victorienne. Un univers mâtiné d’une esthétique steampunk sous le spectaculaire coup de crayon de Kevin O’Neill.

Qui sont ces Gentlemen extraordinaires ? Nous sommes à Londres en 1898, au crépuscule du siècle. Une menace existentielle pèse sur la Grande Bretagne et le reste du monde. Afin d’y faire face, des surhommes sont appelés à former une ligue britannique. En son sein, un redoutable pirate des mers – Le capitaine Nemo, personnage apparu pour la première fois dans Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne (1870) ; un savant doté d’une double personnalité – Dr. Jekyll et Mr. Hyde, personnages apparus dans L’étrange cas du Dr. Jekyll et Mr. Hyde de Robert Louis Stevenson (1886) ; un explorateur d’une adresse légendaire – Allan Quatermain, personnage apparu pour la première fois dans Les Mines du roi Salomon de Henry Rider Haggard (1885) ; et un homme invisible – Hawley Griffin, référence au personnage de Jack Griffin apparu dans le roman L’Homme invisible d’H.G. Wells (1897). Aux commandes de ce groupe de champions du genre humain, une survivante de la malédiction du comte Dracula, Mina Murray, personnage apparu dans Dracula de Bram Stoker (1897).

Couverture de l’édition anglaise originale de "L’homme invisible" d’H.G. Wells (1897)

Si Alan Moore use à dessein le vocable « gentlemen extraordinaire », on ne peut s’empêcher d’avoir le sentiment, à la lecture de ce comics, que l’on fait face à des super-héros et des super-vilains. À titre d’exemple, la filiation entre le docteur Jekyll et Mr. Hyde d’un côté et le docteur Banner et Hulk de l’autre est une évidence. Toutefois, ne peut-on pas considérer que Stan Lee et Jack Kirby ont conféré une dimension héroïque et un sens nouveau au docteur Banner en modernisant ce mythe littéraire ? Toujours est-il que si on suit le raisonnement d’Alan Moore, les super-héros et super-vilains seraient très antérieurs à Superman, nés dans la littérature victorienne du XIXe siècle.

Le Nyctalope et l’Oiselle : les premiers super-héros français

En 2014, Xavier Fournier, journaliste et écrivain français, spécialisé en bande dessinée américaine, publie un ouvrage qui fait date intitulé Super-Héros : une histoire française aux éditions Huginn & Muninn. Sans mésestimer le rôle historique du genre super-héroïque américain, Xavier Fournier replace celui-ci dans un contexte historique plus large et retrace une généalogie qui remonte au XIXe siècle. Une démarche qui rappelle celle d’Alan Moore.

Il explore aussi bien les origines du vengeur masqué, dont descend Batman, que le phénomène de « masquomanie », période (1867-1868) durant laquelle de nombreuses personnalités masquées sont apparues dans l’espace public français, construisant notamment leur notoriété sur la dissimulation de leur identité. Nous reparlerons d’eux, notamment de l’Amazone masquée ou du chien masqué. On y trouve également la littérature d’imaginaire scientifique (Jules Verne, Maurice Renard), la naissance des premiers génies du mal (désormais appelés super-vilains) ou le rôle combatif des éditeurs étrangers contre la censure en France afin de développer la presse illustrée.

© Huginn & Muninn

Surtout, l’auteur revient sur le destin de l’Oiselle. Le premier super-héros français est une super-héroïne, apparue en 1909, soit près de trente ans avant Superman. Ce n’est pas un auteur, mais une autrice qui invente celle que l’on nomme également Véga la magicienne. Il s’agit de René d’Anjou, un pseudonyme masculin sous lequel se dissimule l’écrivaine Renée Marie Gouraud d’Ablancourt. Deux années plus tard, Jean de la Hire publie le Mystère des XV, roman fondateur du personnage du Nyctalope. Certains en font un super-héros, tandis que d’autres, comme Xavier Fournier, lui attribuent un rôle déterminant dans le passage du surhomme au super-héros sans pour autant lui prêter une dimension super-héroïque. Afin d’éclaircir cela, examinons la question de savoir ce qu’est être un super-héros.

L’Oiselle, la première super-héroïne française de l’histoire. Couverture de la réédition publiée sous le titre "Véga la Magicienne".

Qu’est-ce qu’un super-héros ?

Selon le CNRTL, le super-héros est un « héros de bande dessinée, aux pouvoirs surhumains  », tandis que le préfixe super désigne ce qui est « supérieur, au-dessus, qui atteint le plus haut degré de ce que désigne généralement la base ». Quant au dictionnaire Le Larousse, il définit le super-héros comme étant « dans les comics, [un] personnage aux pouvoirs extraordinaires combattant des menaces contre lesquelles les forces de l’ordre traditionnelles restent impuissantes ». Enfin, le Wikitionnaire propose une définition complémentaire : « personnage de fiction doté de super-pouvoirs, et les utilisant pour le bien. »

Par conséquent, le super-héros serait un personnage fictif issu de la bande dessinée doté de pouvoirs surhumains. Il combat au nom du bien collectif et lutte contre des forces devant lesquelles les forces étatiques traditionnelles sont impuissantes. Ses actions sont donc généralement menées en marge du système judiciaire officiel afin de rendre une justice privée. Cette définition est cependant incomplète.

Complétons et nuançons cette définition. Un super-héros ou un super-vilain n’a pas nécessairement de super-pouvoir. Batman et le Joker sont des incarnations de ces super-héros et super-vilains sans super-pouvoir. Quelle est alors leur caractéristique essentielle ? Celle de posséder une intelligence, un armement ou des machines d’une puissance telle que l’affrontement devient possible avec des super-héros dotés de super-pouvoirs. Une autre caractéristique absente de cette première tentative de définition est le costume distinctif. Non pas le simple vêtement de l’époque du personnage, mais un costume créé pour accompagner une identité nouvelle. Il s’agit là d’une autre caractéristique commune aux super-héros, l’existence d’une double identité, souvent secrète. Une majorité de super-héros des mondes Marvel ou DC Comics n’adoptent cependant pas la totalité de ces caractéristiques, soulignant par-là la grande diversité de celui qui peut être considéré comme tel.

Couverture de Dr. Fu Manchu (1958), I. W. Publications, comic book

Certains, comme le Caïd, super-vilain créé par Stan Lee et le dessinateur John Romita Sr., ne correspondent pas à la définition ci-dessus, mais davantage à un surhomme du XIXe siècle, entendu ici comme un individu ayant des capacités très largement supérieures à la moyenne humaine au point d’être en mesure de dominer les autres humains et de réaliser des actions extraordinaires. Le Caïd a une force colossale qui constitue son super-pouvoir. En revanche, il n’a ni double identité/identité secrète, ni équipement, ni costume. À la tête d’une organisation criminelle tentaculaire, le Caïd partage bien des similarités avec des génies du mal que sont Fantômas [4], le docteur Mabuse [5] ou le docteur Fu Manchu [6].

De la même manière, la présence de Thor et Loki dans les univers Marvel illustre la plasticité et le flou qui entourent la notion de super-héros et super-vilain. Bien qu’il soit nommément désigné comme un dieu, Thor n’en est pas moins un membre de groupes super-héroïques et certains super-héros sont capables de le défier, de même que le Caïd, surhomme, est capable de se mesurer à Spider-Man, un super-héros.

Et les Gentlemen extraordinaires ? Le capitaine Nemo a une identité secrète et un armement, ainsi qu’une intelligence peu commune à l’instar des grands ingénieurs et savants de Marvel, comme Bruce Banner et Iron Man. Si l’on excepte la notion de combat au nom du « bien », dont nous rediscuterons ultérieurement, rien n’empêche de considérer Nemo comme un super-héros. Quant à Hawley Griffin, il possède un super-pouvoir (l’invisibilité), mais ne possède aucun armement. Reste à savoir si l’on peut considérer que son invisibilité lui confère une double identité/identité secrète et que ses bandelettes lui servent de costume. Peut-être peut-on le considérer comme un super-vilain puisque ses actions, dans le roman comme dans le comics d’Alan Moore, en relèvent. Remonter aux origines du genre super-héroïque nous aidera peut-être à mieux comprendre ce mélange des genres et à dissocier chaque genre pour ce qu’il est.

À suivre…

(par Romain GARNIER)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782364801271

« Atlantide littéraire » : Formule de l’auteur Serge Lehman pour désigner la tombée dans l’oubli du mouvement littéraire du Merveilleux-scientifique, mouvement qui a accompagné l’émergence de la figure du surhomme.

[1Mouvement littéraire étasunien essentiellement basé à Paris (Ernest Hemingway, Francis Scott Fitzgerald, John Steinbeck, Dos Passos…).

[2Cette expression désigne la période d’ébullition culturelle et économique des années 1920 aux États-Unis. L’équivalent français étant les Années Folles.

[3Une formule issue de la comédie musicale américaine intitulée It’s a Bird... It’s a Plane... It’s Superman, datée de 1966.

[4Personnage de littérature créé par Pierre Souvestre et Marcel Allain en 1910 dans Fantômas.

[5Personnage de littérature créé par Norbert Jacques en 1921 dans Docteur Mabuse, le joueur qui a connu un grand succès dans le cinéma expressionniste allemand.

[6Personnage de littérature créé par Sax Rohmer en 1913 dans Le Mystère du Docteur Fu Manchu qui deviendra à plusieurs reprises un personnage de comics.

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6 Messages :
  • Super article. Merci.
    Cependant, je souhaiterais rectifier "sans compter les innombrables séries qui viennent chaque année enrichir l’univers cinématographique".
    Il faut évidemment lire "qui viennent chaque année appauvrir l’univers cinématographique" en proposant des scénarios dupliqués qui seront bientôt générés par une IA, si ce n’est déjà fait. Avec les films Marvel et autres méga productions, le cinéma est redevenu une attraction de foire.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 21 février à  08:23 :

      Et alors ? Vous avez quelque chose contre les attractions de foire ? Le cinéma, ça a toujours été ça aussi. Sinon, vous avez raison, article très intéressant, vivement la suite.

      Répondre à ce message

    • Répondu par Zorg ! le 21 février à  10:35 :

      Mes respects, mon Adjudant !

      Ceci dit, si je paie dix ou douze euro pour aller au cinéma, c’est pour avoir du spectacle, de l’action, du suspens, des décors, des effets spéciaux, une brin d’humour parfois dans les dialogues. Si on apprécie ce genre de divertissement ,loin du dépressif cinéma français intello-social, les fllms Marvel remplissent leur contrat ! Mais c’est vrai que depuis Avengers Endgame, une baisse de régime se fait sentir.....

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      • Répondu le 21 février à  17:22 :

        C’est le moins qu’on puisse dire… alors qu’il y a de très bons autres films français et du monde entier.

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    • Répondu par Gina Vanilla le 21 février à  18:43 :

      Adjudant Adjuvant, vous étes sans doute solidaire des scénaristes de Hollywood en grêve l’an passé ?
      Rassurez -vous, pour l’instant on a toujours besoin de vrais scénaristes pour offrir un peu de fun aux spectateurs, grâce à un spectacle ambitieux.
      Maintenant, les comics de super-héros sont très répétitifs et binaires, c’est vrai qu’un algorithme intelligent pourrait y faire des merveilles (tiens, cela ressemble aux fameux Marvel Comics).
      Il est vrai que le genre est surtout réservé aux ados US, le marché se renouvelle sans cesse, pourquoi arreter une recette qui marche ? Surtout avec Disney aux commandes, en panne d’idées ou de recrutement de nouveaux talents !

      Répondre à ce message

  • Mazette ! Ça c’est de l’article !

    Répondre à ce message

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