Si la relation avec Charles Ronsac est rompue (le malheureux est mort depuis de sa belle mort), ce n’est pas sans nostalgie que nous évoquons un homme qui a été un des grands éditeurs français et surtout très longtemps le bras droit de Paul Winkler, le créateur d’ Opera Mundi, du Journal de Mickey et de Robinson, l’agence de presse et les journaux qui ont introduit la BD moderne (et donc, la BD américaine) en France avant la Seconde Guerre mondiale. Là est le lien avec la BD car je sais bien que, depuis quelques secondes, vous lisez ces lignes d’un œil torve en vous disant « Qu’est-ce qu’il nous raconte encore, celui-là. »
Il y en a un autre, de lien : c’est la publication d’une BD de Paul Gillon dans ce numéro, lui qui, dès le début du magazine Vécu, y avait marqué sa présence en adaptant, avec Cothias au scénario, un livre édité par Ronsac chez Laffont : Au Nom de Tous les Miens de Martin Gray, un émouvant témoignage d’un rescapé du Ghetto de Varsovie. Or, précisément alors que l’on fête l’anniversaire du soulèvement du Ghetto, une fiction de Richard Malka nous ramène dans les années sombres de la collaboration. L’Ordre de Cicéron raconte comment les avocats se sont comportés pendant l’Occupation. Ce n’est pas joli-joli.
Vécu en profite aussitôt pour nous concocter un dossier très complet sur la justice dans la BD. Complet, mais pas exhaustif, car il oublie -et hélas, l’actualité est là pour nous le faire souvenir- la formidable plaidoirie du premier Pom & Teddy de François Craenhals, un modèle du genre pourtant.
A ce sommaire très copieux s’ajoute une rubrique d’infos tellement nourrie qu’on y apprend toujours quelque chose.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Vécu N°42 - Editions Glénat - 146 pages - 5,35€
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