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Victor Sackville T20 : Le chiffre romain - par Borile, Rivière & Carin - Le Lombard

Par Charles-Louis Detournay le 30 novembre 2007                      Lien  
Ce 20° album assure la continuité d'une série qui commence à prendre de l'âge. Le dessin de Francis Carin vient sauver un scénario plutôt léger. Un récit inégal, qui profite de la sortie prochaine des premiers épisodes en intégrale.

1918. La Première Guerre Mondiale fait toujours rage. L’armée française est exsangue et les services de renseignement ont appris qu’une nouvelle offensive allemande était imminente. Toute la question est maintenant de savoir où elle aura lieu ! Victor Sackville mène, pour sa part, le combat depuis… les salons feutrés d’un palace romain ! Tous les fronts ne se conquièrent pas avec des soldats. En l’occurrence, la pièce maîtresse de l’Alliance se nomme John West. Spécialiste du décryptage, cet Anglais est le seul à pouvoir « craquer » le nouveau code allemand et ainsi anticiper l’attaque. Malheureusement, le matin de son départ, il est accusé de meurtre. Pour l’espion de George V, la coïncidence est un peu grosse ! Mais, il ne dispose que de deux jours pour mener son enquête...

Victor Sackville T20 : Le chiffre romain - par Borile, Rivière & Carin - Le Lombard

Les séries atteignant le cap des 20 albums ne sont pas légion, et Victor Sackville s’en félicite. Bouclant la boucle, le thème du Chiffre renvoie au diptyque introductif, le code Zimmermann, tandis que la recette, durablement éprouvée, est resservie au lecteur adepte de continuité : un zeste de suspens, des machinations, et une enquête où les chausses trappes sont disséminées ça et là.

Si le premier tiers de l’album tient ses promesses, la suite s’étire mollement pour se clore en un duel bien mièvre. L’intérêt du ‘whodunit’ s’étiole effectivement dès que l’assassin ou le traître est découvert. S’ensuit alors une longue poursuite, caractérisée par la désormais classique cavalcade sur les toits, dont la seule raison d’être est de pouvoir admirer l’étalage des cartes postales romaines.

Francis Carin reste pourtant le moteur de cette série : son trait ne s’est pas beaucoup modifié au cours des presque 900 planches qu’il a alignées et il continue à dessiner le début du XX° siècle avec un brio étonnant. Si certains des mouvements de notre espion moustachu s’apparentent parfois à la fluidité d’un pachyderme, les décors sont fouillés et extrêmement bien documentés. La palme revient aux planches des tranchées, et on se prend à espérer que l’auteur des Diables Bleus [1] puisse redonner sa vision détaillée de cette terrible guerre.

Si le niveau de la série avait tendance à baisser lors de ces derniers albums, le Chiffre Romain reprend néanmoins du poil de la bête. Le vil cousin de Victor Sackville pourrait endosser un rôle de méchant qui pimenterait les intrigues. Il faut également avouer que les accusations fomentées à l’encontre du père de notre britannique guindé amènerait un éclairage bienvenu sur un héros manquant cruellement de relief.

On retrouvera à partir de mars 2008, les premières aventures, plus rythmées, de Victor Sackville sous forme d’intégrales de 3 albums. Espérons que le Lombard aie à coeur de les compléter par des dossiers, ou par exemple, des inédits du journal Tintin.

(par Charles-Louis Detournay)

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