dBD n °63 : Jean Giraud, pour une dernière fois

Fort d’un hors série déjà publié sous deux couvertures le mois dernier (voir ) : une version SF, une autre western, dBD récidive ce mois-ci avec un numéro dont l’essentiel revient encore sur la carrière de Jean Giraud.

Frédéric Bosser justifie ce retour en soulignant que tout n’avait pas été dit sur la vie du maître, qu’un certain nombre de gens n’étaient pas intervenus...

Jean Claude Mézières, la coloriste Evelyne Tranlé, le scénariste Alejandro Jodorowsky, Michel Gillet, Philippe Manœuvre , Jean-Pierre Dionnet , Jean Annestay mais aussi sa première épouse du dessinateur, Claudine, sont au rendez-vous et complètent les portraits parfois rapides et convenus publiés à chaud et lus ici ou là. Incontestablement le principal mérite de ce volumineux dossier correspond bien à la marque de fabrique de la revue : générosité dans l’espace accordé aux intervenants et belle qualité graphique des illustrations. Inutile de préciser qu’avec Moebius, on est particulièrement bien servi.

Pour autant, peut-on prétendre tout couvrir d’un sujet aussi riche ? Loin de faire le tour de la question, ce numéro riche en entretiens exclusifs avec ceux qui lui ont été très proches ne manquera pas de satisfaire les uns et de laisser sur leur faim des lecteurs encore plus exigeants. Mais n’est ce pas là, la dure loi du genre ?

Bien entendu un des hommages les plus iconoclastes reste celui de l’incorrigible Vuillemin ! Une contribution à savourer, que le créateur d’Arzach n’aurait pas manqué d’apprécier !

Mais l’aventure continue n’est ce pas ? On trouvera donc aussi dans cet étrange numéro hésitant entre le hors série et le mensuel habituel, outre la mine d’infos que collecte le magazine, un aperçu de l’actualité du moment. James , auteur du désopilant Open Space dont le 4e tome est dans les bacs ; Casanave et Vanderrmeulen (Mary Shelley chez Dupuis) sont également au sommaire.

Une fois n’est pas coutume, le trait d’humeur d’Henri Filipppini qui conclut habituellement s’intéresse à quelqu’un qui ne fait pas les couvertures. Loin des sunlights Louis Cance, animateur de la revue Hop, mais aussi un temps dessinateur du personnage de Pif, poursuit son travail de défricheur en compagnie de ses amis bénévoles. Bel hommage rendu par l’éditorialiste à cet infatigable militant de la BD qui œuvre sans compter et presque dans l’anonymat.

Il est un de ceux qui, depuis quarante ans, ont largement contribué à la reconnaissance du genre narratif qui nous a donné des Jean Giraud et bien d’autres.