Alors que John Constantine doit affronter l’un des plus terribles magiciens qu’il ait jamais connu, la mort le titille. L’anti-héros n’est pas invincible, loin de là. Mais une (mal)chance lui colle à la peau comme les emmerdes : un vieillard vient lui proposer la vie en échange de son âme. Devenir une meilleure version de lui-même en affrontant sa culpabilité éternelle, son besoin de toujours agir, même quand il ne le veut pas, pour clamser la tête haute.
D’entrée de jeu, avec le graphisme onirique et flamboyant de Marcio Takara, le lecteur est confronté au passage d’un univers vers un autre. John Constantine se voit offrir de vivre dans un monde parallèle qui s’avère être semblable au nôtre, de nos jours. On quitte la magie ensorcelante et mortelle dans laquelle le blond à l’impair n’a pas su vaincre Tim Hunter, pour se réveiller dans une Londres tellement familière au lecteur. Smartphones, Brexit, "Boris Johnson" comme Premier Ministre, une Smart pour remplacer le taxi de Chase…
Comme souvent lors de précédents tomes, John se retrouve dans un asile psychiatrique. Point de départ d’une nouvelle série d’aventures. Cette fois-ci, une concentration d’activités magiques qui sont loin de suivre un schéma classique de pentagramme dans la ville, entraîne John dans différentes zones de la capitale anglaise en compagnie d’un nouveau complice : Noah, jeune délinquant afro-anglais muet et déterminé.
Le mage à l’origine des tourments qui hantent la ville a un certain humour noir, une envie constante d’affronter Constantine par des sorts toujours plus recherchés, aboutis… Le vieux qui souhaite récupérer son âme à sa mort ? Pour le savoir, il faut contrecarrer ses plans, tantôt seul, tantôt avec d’autres sorciers, d’autres entités qui désorientent un tantinet le lecteur. Un mage noir qui voit le monde à travers les entrailles d’un humain, un hipster à la barbe bien taillée et chignon adepte de yoga et de magie tantrique… sans oublier le Vestibulien, ange déchu pour ne pas avoir choisi de camp lors de la grande guerre angélique.
Simon Spurrier, auteur principal de ce tome, plonge John Constantine dans une Londres qui lui échappe un peu de prime abord, alors que le lecteur, quant à lui, navigue en eau claire. Du moins dans le contexte géopolitique, car les dessinateurs qui se succèdent, avec Aaron Campbell en figure de proue, maintiennent un style sombre, glauque où créatures et magiciens s’en donnent à cœur joie dans l’ombre du quotidien de tout un chacun… Des légendes urbaines, d’autres plus anciennes, ancrées dans la mémoire collective, prennent forme pour donner du mal au héros malgré toute l’aide qu’il peut recevoir.
Un tome qui n’a rien à envier à ses prédécesseurs, pour le plus grand bonheur des adeptes du Seigneur-Mage d’Angleterre, le truculant, le sarcastique John Constantine, alias Hellblazer.
(par Marc Vandermeer)
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Simon Spurrier présente Hellblazer. Scénario : Simon Spurrier. Dessin : Collectif. Editeur : Urban Comics. 376 pages. Sortie : le 10 septembre 2021. Prix : 35 euros.
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