L’univers créé par Paola Barbatto (Prix Scerbanenco 2006) pour cet album, navigue entre deux eaux. D’une part, nous sommes confrontés à un monde ou la manipulation génétique a permis aux humains de vivre des vies libres, des maladies et des difformités, mais aussi des dangers (et plaisirs) du tabagisme, de l’alcool, de la météo imprévisible, etc. Une vie à la saveur vanille, qui se double d’un décor un brin “rétro” nous situant dans l’univers des suburbs de l’Amérique des années 90, puisque les grandes villes n’existent plus.
Les humains ont six âges limites possibles, dont les 11 ans, que le héros, Richie, aura dans quelques jours, le 10 octobre. Il sait qu’il pourrait mourir le jour de son anniversaire et cela ne lui pose pas de problème. Tout le monde autour de lui célèbre le passage des échéances en préparant en grande pompe ses funérailles “au cas ou”. La mort est l’amie de tous, on le lui martèle à l’école et en effet, la thanatophilie semble être le dénominateur commun de tous.
Dans cette existence pacifique, tout semble aller pour le mieux jusqu’à ce qu’il croise la route d’un mystérieux groupe de personnes ayant un plan pour faire sauter le système de planification de la mort. Prônant un retour à la liberté et la réintroduction du hasard. Ces compagnons d’aventure ont une attitude bien punk qui séduit le jeune enfant.
Côté scénario, c’est un pari remporté. Le monde et l’intrigue nous sont dévoilés par miettes, créant un besoin grandissant de connaître la fin de cette histoire, qui ne fait que narrer son premier chapitre. Côté dessin, Mattia Surroz offre un graphisme inspiré de l’animation des années 90, qui colle bien au récit, mais qui peut décourager certains lecteurs. Les grandes planches pleines de belles couleurs ne sont pas au rendez-vous. Il a privilégié un dessin synthétique, plus pratique pour le dynamisme de la trame.
(par Jorge Sanchez)
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10 octobre - Par Paola Barbato et Mattia Surroz. Éditions Fordis. 144 pages - 24€.
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