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À l’occasion de la reparution de « Congo blanc », Warnauts & Raives racontent leur parcours [PODCAST]

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 avril 2024                      Lien  
Warnauts & Raives, c’est comme Roux-Combaluzier, Simon & Garfunkel, ou Bigflo et Oli, ils sont indissociables. Ils se connaissent depuis plus de 40 ans et, bien qu’ils fassent atelier séparé, ils travaillent tous les deux à la fois sur le dessin et le scénario. ils s’appuient chacun sur leurs points forts : les dialogues, c’est plutôt Éric Warnauts, les aquarelles, c’est plutôt Guy Raives. On leur doit une impressionnante série d’albums dont le destin singulier d’individus emportés tragiquement par l’Histoire est souvent le sujet : Lou Cale, Les Suites vénitiennes, L’Orfèvre, Les Temps nouveaux, ou encore Les Jours heureux. Ils viennent de faire reparaître leur premier grand œuvre : Congo blanc aux éditions Daniel Maghen. Rencontre, sur le mode portrait.

Avec Congo 40, ceux qui ne sont alors que des débutants, se réunissent pour paraître dans (A Suivre), le journal de Pratt et de Tardi ! C’est leur premier projet ambitieux. « C’était vraiment un rêve depuis qu’à 18-19 ans, on avait vu ce personnage marcher sur un mur, c’était Ici Même de Forest et Tardi…  » disent-ils. Il y a aussi Hugo Pratt, maître parmi les maîtres… Ce premier récit est suivi d’un autre, Fleurs d’ébène, qui se passe dans le même environnement : le Congo belge. Ces deux ouvrages ressortent aujourd’hui sous le titre de Congo Blanc, dans une version complètement « remastérisée » aux éditions Maghen.

Que raconte Congo blanc ? C’est un album en deux parties qui se passe dans l’ancienne colonie belge. Petit rappel historique : dans les années 1880, l’Afrique, largement Terra Incognita pour les Occidentaux, est convoitée par le roi des Belges, Léopold II, qui mandate l’explorateur Stanley pour exploiter le bassin du Congo, un immense territoire grand comme 80 fois la Belgique et de s’en assurer la propriété auprès des chefs autochtones.

À l'occasion de la reparution de « Congo blanc », Warnauts & Raives racontent leur parcours [PODCAST]
© Ed. Daniel Maghen

En 1884-1885, la Conférence de Berlin partage de l’Afrique entre les différentes puissances coloniales et le roi des Belges se voit attribuer le Congo à titre personnel car les Belges, eux, n’en veulent pas. Il en délègue la gestion à des sociétés commerciales qui exploitent le pays à outrance imposant le travail forcé à la population.

Face au scandale qui ne manque pas d’éclater, le gouvernement belge reprend la main en 1908. Dix ans plus tard, suite à la Première Guerre mondiale, la Belgique récupère les colonies allemandes du Rwanda et du Burundi. Après la Seconde Guerre mondiale, les mouvements d’indépendance qui fleurissent dans le monde amènent la Belgique à accorder leur indépendance à ses colonies.

© Ed. Daniel Maghen

Warnauts et Raives racontent leur parcours, puis comment ils ont construit leur histoire, leur rapport au Congo, à l’Afrique et aux auteurs africains… Un travail de mémoire, de conviction aussi, qui permet de contextualiser les événements du passé et d’en tirer un enseignement pour le présent et, peut-être, pour l’avenir.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Code EAN : 9782356741783

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