En guise d’introduction pour cette cérémonie des Prix Découvertes, le directeur artistique du FIBD, Stéphane Beaujean a récompensé Hiro Mashima (Fairy Tail). D’emblée, le mangaka s’est assis à la table à dessin, et cette ouverture de cérémonie s’est donc déroulée dans une ambiance posée, l’assistance retenant son souffle en découvrant le dessin réalisé par l’artiste.
Pendant ce temps, Beaujean expliqua que le succès international de Fairy Tail étaitsurtout colossal dans les pays occidentaux : « En effet, son œuvre possède des reliefs occidentaux, ce qui est assez rare pour un manga. Mashima est donc à nos yeux l’ambassadeur parfait pour représenter la relation entre les lecteurs occidentaux et les éditions japonaises. C’est pourquoi nous avons voulu lui adresser un fauve d’honneur pour son travail, à titre exceptionnel ! »
Davy Mourier et les éditions Rigouloux
Pas de remise de prix sans son maître de cérémonie… et c’est une fois de plus Davy Mourier qui a hérité de la difficile charge d’animer et de rythmer cette soirée Rock ‘n Roll, toujours joyeusement émaillée tant par les réactions inattendues des enfants et adolescents primés, que par les petits couacs d’organisation.
Pour animer les petits moments de silence, Davy Mourier égréna des running gags tout au long de la soirée. Après Super caca, un faux héros présenté il y a quelques années et finalement devenu une vraie série chez Delcourt, l’humoriste nous a présenté les éditions Rigouloux. :« Quand c’est rigolo, quand c’est doux, c’est Rigouloux ! »
Et ce dernier n’eut de cesse de nous présenter des titres d’ouvrages aussi différents qu’improbables, tels que "Chatons contre dinosaures" (une bande de chatons qui sauve la Terre d’une invasion de dinosaures...), ou encore Les Schtroumpfs ont la jaunisse, ce qui leur donne bien entendu une belle couleur… verte ! L’humoriste ne s’est d’ailleurs pas gêné de qualifier l’une de ses vannes comme« La chute de sketch la plus nulle de l’humanité ». Tel était le ton de la soirée.
And the winners are…
Sans transition, voici la liste des lauréats :
Prix des Écoles d’Angoulême :
Bushido T1, par Gobei & Thierry Gloris (Dupuis)
« Nous voulons bien entendu remercier nos parents et nos lecteurs, plaisanta Thierry Gloris, le scénariste, À commencer par notre première fan, à savoir la fille de Julien Papelier [le directeur général de Dupuis]. »
Prix des Collèges de Poitou-Charentes :
Le Collège noir T1, par Ulysse Malassagne (Grafiteen)
Prix des lycéens de Poitou-Charentes :
Bâtard, de Max de Radiguès (Casterman)
« Je voulais réaliser un album super trash et violent, ironisa l’auteur, Et finalement cela plaît aux lycéens ! »
Voici ce que David Taugis dans notre article consacré à ce bel ouvrage : « Entre polar et roman noir, l’auteur glisse un regard social pertinent, et laisse de côté la question morale. May est-elle meurtrière et braqueuse par défaut ? Victime d’une vie saccagée par la détresse et des rencontres destructrices ? Au fond, Max de Radiguès donne priorité à l’enfant, comme le montre le final, qui chasse pas mal de nuages. »
Prix hippocampe : 35 prix différents !
Comme chaque années, les prix Hippocampe ont récompensés des projets présentés par des personnes ou groupes handicapés. Représentant l’association, Mireille a expliqué qu’ils recevaient plus de mille projets chaque année, et cette fois-ci, la thématique proposée était l’envie :
« Nous voulons en profiter pour remercier la ville d’Angoulême, pour l’amélioration progressive de l’accessibilité de ses infrastructures. Les personnes en situation d’handicap sont une population dans l’ombre, à qui on ne donne pas souvent pas la parole. Et grâce à la bande dessinée, ils peuvent s’exprimer. Le handicap n’empêche pas le talent ! »
Prix du concours de la BD scolaire :
« Sur les quelque six mille planches envoyées, explique Jean Solé, accompagné cette fois par Tebo en tant que parrain de l’édition 2018, Voici les candidats récompensés :
Prix d’Angoulême de la BD scolaire : Pablo Raison avec Muflon
Prix du scénario : Sami Jemli avec Xavier
Prix du graphisme : Chloé Bertschy avec Georgio
Sans oublier le Prix Espoir ! Il s’agit d’un nouveau prix créé vu l’âge du dessinateur. Et il a été décerné à Nathan Le Marec avec La Boucle infernale
Prix Jeunes Talents :
3e lauréat : Thilbault Gallet pour Ce qu’il reste
2e lauréate : Lisa Herberer
1er lauréate : Louisa Vahdat pour Géraldine et les laiderons
Comme de coutume, cette dernière sera invitée à re-décorer le pavillon jeunes talents pour le prochain FIBD d’Angoulême
Prix Jeunes Talents Région de Poitou-Charentes pour Thomas Carretero
Prix du Challenge Digital, récompensant des œuvres interactives, dites du Turbomedia :
Cette année, trois prix furent décernés par Boulet :
3eme lauréat : Philippe Rolland avec Electrozz - la souris électrique
2eme lauréat : Chien-Fan-Liu avec Plongée
1er lauréat : Sophie Taboni & Nicolas Catherin avec Ici tout va bien.
Fauve d’Angoulême - Prix Jeunesse
La cérémonie s’est conclue comme de coutume par la remise du Fauve Jeunesse. Le Jury composé des enfants (Mathilde, Giacomo, Rose et leurs amis) avec Tebo, parrain de cette édition en tant que lauréat jeunesse de l’édition précédente.
Et [le prix a été attribué à La Guerre de Catherine par Fauvel & Billet (Rue de Sèvres), déjà précédemment récompensé par le Prix Artémisia de la Fiction Historique.
Un bel album, au dessin clair, sur un sujet qui a été bien mis en lumière en 2017 et qui souligne le rôle des "Justes", ces courageux résistants qui ont permis le sauvetage de 75% des Juifs de France destinés par les nazis à une mort certaine. La Shoah, dont on a beaucoup parlé en 2017, est au coeur du dernier Prix Goncourt, du dernier Renaudot, du Prix Artemisia, et maintenant de ce Fauve Jeunesse !
Charlotte Moundlic, directrice artistique et responsable éditoriale, a reçu le prix en l’absence de deux autrices, l’une donnant cours aujourd’hui, tandis que la seconde attend un (autre) heureux événement dans les prochains jours.
« Un jury d’enfant est certainement le meilleur remerciement qu’on puisse adresser à ce récit, notait Charlotte Moundlic, une histoire qui présente cette jeune fille obligée à changer de nom afin d’être sauvé grâce aux Justes. »
Une récompense amplement méritée à nos yeux !
(par Charles-Louis Detournay)
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Toutes les photos sont : Didier Pasamonik (l’Agence BD) & Charles-Louis Detournay.