Sûr de lui, Kris Minel débarque à la gare de Beika-Chô, repaire de tous les criminels de Tokyo. Animé par un projet de vengeance meurtrier, il pense pouvoir aisément s’insérer dans ce milieu si particulier. Mais son caractère de jeune provincial inexpérimenté couvé par sa maman va rapidement prendre le dessus et le confronter à toutes sortes de situations inextricables... du quotidien !
Trouver un logement puis un emploi, ne pas dilapider ses économies, se faire des amis, supporter le regard des gens à la mode dans la rue, se confronter à l’administration à la suite d’un déménagement ou simplement se débrouiller dans les transports en commun, voilà ce qui attend notre héros.
Ce spin-off de Detective Conan s’avère donc un gag manga sous forme de tranches de vie. Le comique repose sur le décalage entre le personnage principal, ses intentions et le cadre dans lequel il se trouve installé, cadre jouant d’un effet de grossissement assez drôle. Se rêvant bourreau, Kris se révèle avant tout victime.
Simple et classique, cet humour fonctionne néanmoins. L’intérêt du titre, ou du moins ce qui le distingue vraiment, provient de l’univers auquel il appartient, celui de Detective Conan. Ainsi, les fans de la série retrouveront au passage divers personnages de la série mère, à commencer par son héros éponyme, que Kris ne manque pas de croiser.
On notera aussi le parti-pris graphique amusant concernant le protagoniste principal. Simple silhouette sombre pour le lecteur, sa véritable apparence demeure un mystère, tout comme l’identité de celui dont il veut se venger (et les raisons à l’origine de sa vendetta). Mais cet aspect est aussi celui de tous les véritables criminels de Beika-Chô, sorte de marqueur du crime que perçoit parfaitement un autre personnage : Conan. De quoi ménager de nouvelles sources de quiproquos puisque notre héros se trouve l’objet de soupçons sans avoir encore rien commis !
(par Aurélien Pigeat)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Apprenti Criminel T. 1 & T. 2. Par Mayuko Kanba. D’après l’oeuvre de Gosho Aoyoma. Traduction Cyril Coppini. Kana. Sorties les 5 avril et 28 juin 2019. 168 pages. 6,85 euros.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
