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Au plus près de la nature avec Simon Hureau

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 10 juin 2022                      Lien  
Alors que son exposition tirée de son album « L’Oasis » (Dargaud) s’achève aujourd’hui à la Maison de la bd de Blois et qu’il est en promotion pour son nouveau livre, il n’est pas inutile de s’arrêter un moment sur le joli tournant que prend Simon Hureau dans sa carrière pourtant déjà fertile. Il y a d’abord cet album, « Oasis », qui est un véritable phénomène, un hommage à la biodiversité qui fera que vous ne regarderez plus jamais votre jardin comme avant. Enfin, il y a son dernier album, « Sermilik - Là où naissent les glaces » qui raconte son initiation à l’univers de Inuits par l’intermédiaire d’un Français qui a décidé d’aller habiter là-bas, dans les igloos… En deux albums, Simon Hureau réussit à insuffler une énergie en faveur de la défense de l’environnement à nulle autre pareille.

Muni d’un BAC scientifique, Simon Hureau fait les Beaux-Arts de Caen avant de rejoindre les Arts appliqués de Strasbourg. Ce n’est pas un perdreau de l’année : il a une solide bibliographie derrière lui, estampillée Ego comme X, Futuropolis, Delcourt, La Boîte à bulles…, et une collaboration, Crève saucisse !, avec Pascal Rabaté (Futuropolis).

L’Oasis, sorti chez Dargaud l’année dernière, raconte comment il aménage son jardin en province en s’intéressant de près à la biodiversité, avec l’émerveillement d’un entomologiste du Siècle des Lumières. Car il ne fait pas son jardin pour faire joli : il dégage la rivière souterraine qui y avait précédemment été bétonnée et la repeuple d’insectes, d’oiseaux et même de grenouilles. Il colonise un peu le terrain du voisin et arrive ainsi à constituer un Eden où toute sa famille peut s’épanouir, mais aussi de nombreuses bestioles : oiseaux, papillons, araignées, petits rongeurs… Alliant le plaisir de vivre à celui de connaître, L’Oasis est un album exemplaire qui vous fait regarder votre jardin autrement.

Au plus près de la nature avec Simon Hureau

Dans la foulée, il y a cette rencontre avec le Français Max Audibert qui plaque l’Hexagone pour aller au Groëland. Vous savez, ce truc blanc sur la planisphère cinq fois grand que la France où il y a des igloos, des esquimaux, des icebergs, des glaciers, des phoques et de grands ours blancs. Un univers à la fois familier et inconnu.

On y découvre la vie -fusionnelle- avec les chiens de traîneaux, comment la moindre inattention peut être mortelle et combien de connaissances il faut absorber à toute vitesse tout simplement pour survivre.

Max apprend la langue, recueille le savoir ancestral de « Niels le sage », un autochtone avec beaucoup d’expérience et d’empathie pour ce jeune Français un peu suicidaire. Max découvre un monde rude, isolé (le Groenland, c’est un peu plus de 56 000 habitants), où la folie peut vous prendre à tout moment.


Sermilik (c’est le nom de la ville qui l’accueille, la deuxième du pays), c’est un vrai cours de géographie aux paysages bluffants, un voyage au bout du jour, gorgé de lumières douces et resplendissantes, où l’on respire le grand air et dont on revient avec la conviction que tout cela doit être préservé "quoi qu’il en coûte"....

En termes d’écologie comme pour le reste, une bonne BD en dit parfois plus et mieux qu’un long discours.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782205203073

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