Tu parles ! Aux chiottes les super-héros ! Tarantino a puisé son inspiration dans Bonanza et dans La Fièvre du Samedi soir et Giraud n’a jamais vu un film de John Ford. La seule chose qui vient confirmer cette ânerie, c’est l’interview de Laurent Gerra. La une du mensuel s’ouvre sur l’événement que constitue l’adaptation du nouveau Lucky Luke par l’imitateur au scénario et le dessinateur Achdé au dessin. Ahurissante, cette interview. A la question de savoir s’il s’est farci les albums de Lucky Luke avant d’entamer la reprise, le comique répond, sans rire : « Ça a même été le plus gros du boulot de cette histoire ! « (sic) Il ajoute : « Pour être franc, je me suis contenté de lire ceux édités par Dupuis et que l’on donnait dans les stations Total à l’époque. » (re-sic) Donc 33 albums sur plus de 70 parus. Comme par ailleurs, il avoue ne pas s’intéresser outre mesure à la BD actuelle, inutile de dire que ça se voit dans son travail (on en reparlera). D’ailleurs, Jean-Marc Vidal, téméraire mais pas courageux, note lui-même à ce propos dans son éditorial qu’« Il y manque un petit quelque chose, qui s’appelle sans doute le métier. Ça n’est pas grave. » Ah bon ? Morris doit se retourner dans sa tombe.
Heureusement, le reste du numéro évoque Griffo et Dufaux, Andreas, F’murrr, Götting et une brochette d’écrivains de SF français qui s’adonnent à la BD. Ce ne sont ni les premiers (les Américains -ceux qui n’ont pas de culture BD- le font depuis trente ans au moins), ni les derniers. Comme ni Andrevon, ni l’excellent Laurent Genefort ne sont des manchots, remercions les quand même d’apporter leur talent au genre.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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