Dans ce roman graphique autobiographique, Galien explore une aventure qui l’a marqué dans sa carrière de dessinateur : les cours qu’il avait donné, deux ans durant, à des détenus de la maison d’arrêt de Caen. Aidé et vivement conseillé par Marion, une animatrice, il y a appris petit à petit à apprivoiser les prisonniers pour mieux leur enseigner son art.
Les planches sont précises et immersives. Galien nous fait apercevoir les plans des salles, les techniques de dessin et de peinture qu’il enseignait à ses disciples, leurs fiches d’identité presque complètes, puisque leurs noms ont été modifiés (l’anonymat est de rigueur). L’album se veut aussi instructif, avec la description de quelques réalités sombres des conditions de détention. On apprend par exemple qu’au 1er janvier 2019, la maison d’arrêt de Caen recensait 384 détenus pour seulement 269 places.
Rompre avec les clichés liés à la prison ? Cela semble être l’une des principales visées du dessinateur. Il peint (au sens propre) une société dans laquelle chacun a son rôle, ses joies, ses peines et parfois ses petites réclamations. Un lieu qui est aussi régi par les actualités, comme les attentats de 2015 qui avaient sévi au moment de cette expérience.
(par Oussama KARFA)
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