Dans ce nouveau titre LGBT des éditions Akata, qui s’inscrit entre autres dans la lignée du Mari de mon Frère et d’Éclat(s) d’Âme, nous suivons quatre étudiants membres d’un club de littérature à l’université lors des quelques semaines qui vont marquer leur vie à jamais.
Tout tourne autour de Masaki, beau gosse, sympathique et avenant, multipliant les conquêtes sur le mode « elles viennent me voir ». Lecteur de Raymond Radiguet à ses heures perdues, celui-ci rêve d’une grande histoire d’amour romanesque et tragique.
Les trois autres personnages, tous amoureux de lui, deux filles et un garçon, suivent des profils plus ou moins classiques : la demoiselle de bonne famille, élégante, enchaînée à une promesse de mariage arrangé, qui rêve de tout balancer et de vivre une fugue amoureuse ; nous avons ensuite la jeune « garçon manqué », peu féminine, qui rêve d’être la petite amie de quelqu’un, et puis enfin notre héros, Yûji.
Yûji a lui aussi ses rêves d’amour. Meilleur ami de Masaki, il lui cache ses sentiments. Ce n’est pas la seule chose que Yûji garde enfoui : d’autres désirs qu’il ne s’explique pas refont surface le jour où sa sœur laisse chez lui quelques robes...
Notre héros ne comprend pas bien qui il est mais il rencontre un autre étudiant de sa fac, gay, qui lui expliquera qu’ils ne sont pas pareils même s’ils aiment tous deux les hommes. Il lui fera découvrir quelques bars où il pourra « enfin » rencontrer les « siens ». Chacun des personnages se cherche et c’est ce cheminement que narre le manga, mettant de côté la destination où se mêlent désillusion et renoncement. C’est finalement Yûji qui s’en sort le mieux, sans doute parce qu’il franchit le pas, en acceptant la femme en lui.
Difficile d’affirmer qu’il s’agit réellement d’une œuvre LGBT tant les grandes questions de vie et de société sont laissées de côté. Un récit sur l’identité sociale au sens large, grand public, dont la principale qualité réside dans son déroulement à la fois classique et simple.
(par Guillaume Boutet)
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