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Cette année, le Festival Spirou se déroulera dans le Parc Spirou Provence

Par Charles-Louis Detournay le 24 août 2021                      Lien  
Depuis plusieurs années, Dupuis organise un gros événement annuel qui regroupe des dizaines d'auteurs, des animations, des concours, etc. Il s'agit du "Festival Spirou". Et en 2021, celui-ci prendra place au sein du "Parc Spirou Provence", ouvert il y a trois ans, écrin idéal pour transporter les lecteurs dans l'univers de Dupuis et de son magazine.

Si vous ne connaissez pas encore le Parc Spirou Provence, sachez que ce parc d’attractions a ouvert ses portes il y a un peu plus de trois ans, le 16 juin 2018, à Monteux en Provence (comme son nom l’indique). Son originalité tient dans sa thématique : le parc est axé uniquement sur les grand héros des Éditions Dupuis, à savoir Spirou et ses amis (Fantasio, Seccotine, Champignac, le Marsupilami, Gaston Lagaffe, etc.), ainsi que d’autres personnages nés dans le Journal de Spirou (Lucky Luke, Kid Paddle et ses Blorks, Zombillénium, Boule et Bill) ou publiés chez Dupuis (Petit Poilu).

Cette année, le Festival Spirou se déroulera dans le Parc Spirou Provence

Le site propose globalement tout ce qu’on peut attendre d’un parc d’attraction classique : des rollers coasters de différents gabarits, des attractions en tous genres... Pas de spectacles à proprement parler, même si de grands personnages déambulent en permanence dans le parc (Petit Poilu et un blork sont venus se rajouter aux précédentes mascottes), et que d’autres personnages grimés font l’attraction dans les travées, comme cette bande de prisonniers évadés tirés des aventures de Lucky Luke, ou d’autres personnages sur échasses issus des albums du Marsupilami.

A force de courir, on finit par se prendre le poteau, façon Laurel & Hardy
La mascotte de Petit Poilu est venue se rajouter à la grande galerie des personnages évoluant dans le parc.

Mais la spécificité du parc tient justement dans ce lien permanent à la bande dessinée. Il ne s’agit pas d’une simple utilisation des univers tirés du médium, mais bien d’une véritable promotion mise en œuvre.

Tout d’abord par le biais des superbes décors, principalement issus des albums de Spirou et Fantasio ou du Journal Spirou. À la manière de Disney, on pénètre réellement dans les cases des bandes dessinées, grâce aux soins des concepteurs du parc qui ont tenu à ce que chaque élément rende particulièrement bien hommage aux dessins initiaux.

Si l’on sourit en découvrant le roller coaster de Seccotine qui fait le tour du Mont Ventoux, le point culminant de la région, on est abasourdi par la station service Vroup tirée tout droit de l’imagination de Franquin, ou des posters du magazine qui sont reproduits sur de gigantesques façades, comme les fameuses mille têtes de Spirou qui ornaient sa couverture pour le numéro 1000.

De plus, devant chaque attraction se trouve un panneau explicatif qui contextualise le personnage à l’honneur, et reproduit une planche de bande dessinée en lien direct avec le manège ou l’activité proposée. Il invite également le lecteur à mieux découvrir l’univers même de la bande dessinée, en feuilletant l’album en question à la boutique du parc. L’objectif est bien entendu de générer des ventes complémentaires, mais cette volonté de tout ramener à la BD n’est pas seulement destinée aux fans de la première heure : elle tend également à susciter l’intérêt d’un nouveau public. Et l’on sait que le fait de renouveler le public est au cœur des priorités des différents éditeurs, à commencer par Dupuis ainsi que nous l’avait expliqué en détail son PDG Julien Papelier.


Une dynamique familiale

Plus qu’une identité, le parc vise un objectif transgénérationnel : permettre aux adultes de faire partager les univers qu’ils connaissent à leurs enfants avides de sensations diverses. Aux quatre coins du parc ou dans la librairie, il suffit de tendre l’oreille pour entendre parents et grands-parents instruire leurs enfants sur les héros qui les ont fait rêver plus jeunes.

Le plan du parc joue d’ailleurs de ce double objectif. Se présentant sous la forme d’un numéro spécial du Journal Spirou, il sert de référence et en même temps présente des exemples de ce que peut contenir le journal chaque semaine, sans oublier une offre d’abonnement réduite. Le contenu du magazine annonce également les prochaines sorties télévisuelles qui ne manqueront pas d’attirer l’œil du jeune public, comme les dessins animés en 3D proposés sur l’application Okoo de France TV qui diffuse entre autres les nouvelles aventures de Boule et Bill.

Le transmédia est d’ailleurs largement mis à l’honneur dans le parc, comme pour démontrer au jeune public que les héros de bande dessinée peuvent se décliner dans des contenus bien différents de la BD traditionnelle. Supergroom (dont le tome 2 sort dans quelques jours), les Marsus et surtout Gaston Lagaffe sont mis en scène dans des films 4D ultra-dynamiques et globalement très respectueux des univers de bande dessinée, histoire que chaque transposition ouvre une porte vers un nouveau contenu, y compris les aventures de papier bien entendu.

La meilleure démonstration de l’efficacité de la méthode tient dans la fréquentation du parc : ce sont surtout des familles qui sont présentes, avec poussettes, plusieurs enfants et quelques jeunes ados. Dans sa disposition, le Parc Spirou Provence est d’ailleurs très condensé par rapport à d’autres : on le traverse assez rapidement d’un point à l’autre, sans crainte de trop fatiguer les petites jambes.

Même si le parc contient quelques attractions à sensations fortes, comme le Eviv Bulgroz qui vous secoue dans tous les sens, ou la Tour Zombillénium qui vous fait monter à 90m avant de vous lâcher en chute libre jusqu’à 140 km/h, ce ne sont pas celles qui sont les plus prisées par le public. Les files y sont nettement moins importantes que pour des attractions un peu moins remuantes, comme les divers rollers coasters, ou la Lucky River qui propose un voyage des plus rafraîchissants.

La tour Zombillénium vous emmène des cieux jusqu’en enfer.

La "Lucky River" est l’une des attractions les plus populaires du parc : pas trop risquée en famille, et des plus... rafraîchissantes !

2021, l’année du Marsu

Une surface réduite pour un maximum d’attractions familiales : tous ces éléments démontrent que la direction du parc vise avant tout les familles, et maintient la volonté de renouveler son public de bande dessinée. En dépit d’une fréquentation en baisse de 25% par rapport à l’année dernière pour cause de pandémie (56 jours de fermeture forcée), les derniers investissements réalisés en 2021 en témoignent. Alors que le Marsu disposait déjà de deux attractions pour des publics assez différents (le sympathique manège Marsu Palombia et le plus secouant roller coaster Nid des Marsupilamis), tout un nouveau pan du parc est dédié au marsupial créé par Franquin.

Le roller coaster "Le Nid des marsupilamis"

Une grande forêt palombienne est sortie de terre, transformant entre autres l’ancienne attraction du Spip jumper (où Spip galopait sur Jolly Jumper) en "Palombie secrète". Dorénavant, petits et grands pourront chevaucher des fleurs géantes pour découvrir cette forêt de 2000 m², qui est rythmée par le bruit des animaux sauvages et des "Houba" des marsupilamis. Si comme nous, vous avez trouvé que cette visite à dos de fleur était trop rapide pour apercevoir tous les éléments cachés au sein de cette forêt colorée, nous vous conseillons d’arpenter le chemin pédestre qui traverse cette très belle restitution. Vous découvrirez bien plus d’éléments et de surprises que celles entraperçues au premier coup d’œil, à commencer par le véhicule du chasseur, Mr Backalive, le guépard, de grandes constructions et bien entendu le nid des marsupilamis disséminés un peu partout dans ce décor empli de beaux végétaux.

Enfin, comme le rafraîchissement reste incontournable dans cette région baignée de soleil, une nouvelle attraction intitulée Splash Piranha vous donnera l’excuse rêvée pour vous arroser les uns les autres, installés sur des grands nénuphars armés de canons à eau.

D’autres améliorations ont également été récemment mises en œuvre, comme la Lucky Town qui renforce l’ancrage de Lucky Luke sur le site, avec beaucoup de nouveaux décors et l’installation de quelques jeux d’arcades. Ainsi qu’un toit couvrant sur l’allée centrale, afin de proposer une ombre bienvenue aux visiteurs.

Même si le parc pourrait facilement s’agrandir (la place est même prévue pour cela), tous ces aménagements complémentaires n’en modifient pas la surface générale, de sorte que celui-ci semble encore plus fourni, tout en restant dans une dimension volontairement restreinte, afin de maintenir cette approche familiale. Une atmosphère d’ailleurs amplifiée par le personnel du parc, très souriant et extrêmement prévenant envers ses visiteurs.

Enfin, le Festival Spirou au cœur de son parc

Dans un tel décor consacré à 100% aux personnages du Journal Spirou, il paraissait des plus légitimes que le Festival Spirou s’y déroule enfin. « Le Festival Spirou, kesako encore ?! » Pour ceux qui l’ignorent encore, Dupuis s’est investi dans un véritable festival à part entière depuis 2014. Se déroulant généralement à la Fête de la BD de Bruxelles, cette activité réunit non seulement un très grand nombre d’auteurs de Dupuis et du Journal Spirou. Mais l’objectif n’est pas seulement de les rencontrer et de s’y faire dédicacer des albums, l’éditeur organise également une foule d’animations diverses : exposition, grimage, concours, coloriage sur tables numériques, photocall, quizz, animations sur le podium, bataille d’impro dessinée par les auteurs et bien d’autres interactions avec le public.

Morgan Di Salvia
Photo : CL Detournay.

« Le Festival Spirou s’est imposé comme un incontournable dans le paysage de la BD avec les six éditions à Bruxelles, nous explique Morgan di Salvia, le rédacteur en chef du Journal Spirou. Mais nous avions envie de proposer une alternance entre la Belgique et la France, pour que nos lecteurs qui vivent dans le sud puissent eux aussi partager ces moments de rencontre avec les auteurs et l’équipe du Journal Spirou. »

« Ensuite, nous avons la chance de partager notre univers avec un parc d’attraction. C’est plutôt rare, et nos confrères des parcs Disney ou Astérix ne font pratiquement aucun évènement BD. Je trouve cela dommage. Imaginez le plaisir pour un lecteur de voir la prolongation de son album dans une attraction spectaculaire ! Lors du festival Spirou, vous pourrez voir les dessinateurs à l’œuvre au pied des attractions dédiées à leurs personnages. C’est un expérience extraordinaire que j’aurais rêvé vivre enfant. Si en sortant du parc, après les émotions et les sensations de la journée vous avez l’envie de lire des BD ou le Journal de Spirou, la mission est accomplie. »

Cette année, toute cette joyeuse organisation se déplace donc pour investir le Parc Spirou Provence, comme nous l’explique son organisatrice Camille Grenier : « Nous sommes en train de finaliser les horaires, et nous communiquerons prochainement là-dessus, mais je peux déjà vous dire que nous voulons rassembler des auteurs de styles et de générations différentes, pour que ce Festival Spirou soit mémorable : seront des nôtres Alain Henriet, Jose-Luis Munuera, Lucy Mazel, Libon, Jousselin, Gigé et bien d’autres. Le but sera bien entendu d’aller à la rencontre des familles qui seront présentes au parc durant ce week-end afin de pouvoir jouer avec eux et leur faire découvrir de nouvelles séries si possible. Notre objectif pourrait se résumer en cette question ouverte : "Et si un parc d’attraction vous donnait envie de lire ?!" »

Comme la participation au Festival implique déjà d’être présent sur le parc et d’y avoir déjà acheté son billet, l’organisation des dédicaces sera différente des précédentes éditions se déroulant au sein de la Fête de la BD qui était libre d’accès. Les lecteurs ne seront pas tenus d’acheter un album pour demander une dédicace, et il n’y aura sans doute pas de tirage au sort, ou d’autres règles inhérentes à l’organisation d’un festival classique.

Quant au reste des activités, nous avons demandé à Morgan di Salvia s’il pouvait nous donner un exemple des surprises qu’on pourrait s’attendre à rencontrer : « Depuis l’origine du Festival Spirou, nous avons toujours eu envie d’innover, de proposer des animations jamais vues. Alors, pourquoi pas un challenge comme une dédicace dans un roller coaster ? On n’a aucune certitude sur le résultat graphique, par contre l’éclat de rire est 100% garanti ! Libon sera le pionnier du genre "dédicace roller coaster". C’est finalement très cohérent avec l’univers de ses "Cavaliers de l’apocadispe". »

Le roller coaster "Spirou racing" : notre préféré !

Rajoutons que ce dessinateur, qui n’a pas froid aux yeux, sera équipé d’une caméra GoPro pour immortaliser cette "performance", et sans doute la retransmettre dans le Parc pour que tous les festivaliers puissent en profiter, auteurs comme lecteurs.

« C’est la septième édition du festival, mais la première au Parc Spirou., conclut Morgan Di Salvia. Nous avons donc envie de réunir plusieurs milliers de lecteurs, tout en sachant que nous repartons pour un nouveau chapitre et que le succès sera grandissant, pas forcément immédiat. »

Propos recueillis par Charles-Louis Detournay

(par Charles-Louis Detournay)

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